SNCF

Premier coup de pioche pour la ligne Aix-Marseille Loïc Taniou

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Souhaitée depuis une trentaine d’années par les usagers et les pouvoirs publics, la modernisation de l’un des axes ferroviaires les plus stratégiques du département est désormais en marche

Le 16 octobre dernier, les travaux de modernisation de la ligne ferroviaire Marseille-Aix via Gardanne ont été officiellement lancés au passage à niveau 116 situé sur la commune de Bouc-Bel-Air.

Attendu depuis longtemps et inscrit au contrat de plan État- Région 2000-2006, ce chantier permettra de faire circuler une centaine de trains par jour (au lieu de 48 actuellement) dont trois trains par heure en période de pointe grâce à un doublement partiel de la voie sur 12 km, de créer trois nouvelles gares, de réaménager quatre autres dont celle de Gardanne, et de supprimer des passages à niveau jugés dangereux.

Ce chantier va nécessiter la fermeture de la ligne à compter du 10 décembre et jusqu’à son achèvement prévu fin 2008. La région Paca mettra en place un service de substitution par autocar (sur lequel nous reviendrons au prochain numéro).

Il faut renverser la vapeur

Ce jour-là, Jean-Noël Guérini, président du Conseil général a résumé le sentiment qui prédominait : « Enfin, les travaux vont commencer ! » Avant de souligner « une mobilisation du Conseil général qui n’a jamais faibli malgré les problèmes techniques, l’augmentation des délais et des coûts. »

Ce dernier a également rendu hommage au travail mené par Michel Vauzelle, président du Conseil régional pour la mise en place d’un réseau de transport rapide lors de la signature du contrat de plan État-Région. « Les accords avaient été trouvés. Lionel Jospin avait dit oui à la modernisation de cette ligne mais également à celle de Marseille-Aubagne, deux lignes fondamentales. En termes d’aménagement du territoire nous devons être visionnaires avec une offre en matière de transport rapide plus importante et de nécessaires liaisons comme Marseille aéroport, le Nord du département... » a-t-il conclu.

Michel Voillon, président de Réseaux Ferrés de France, de son côté s’est félicité « d’une opération exemplaire, tant attendue qui a connu des retards importants, où les responsabilités sont partagées. 170 millions d’euros ont été investis pour moderniser cette voie. Par ailleurs, RFF étudie d’autres travaux comme la réalisation d’une troisième voie pour la ligne Marseille-Aubagne ou la rénovation de la ligne des Alpes entre Gardanne et Forcalquier. »

Un optimisme fortement nuancé par Michel Vauzelle : « Dès 1998, nous avons décidé de faire à la Région un effort important autour du transport ferroviaire car l’état des lieux était moyenâgeux. Il fallait “renverser la vapeur”. Très tôt, nous avons pris nos responsabilités. Les retards pris ne sont donc pas des responsabilités partagées, ni du fait de la Région, mais de l’État qui a gelé les crédits malgré les engagements de 2002. Cette opération n’était pas la seule prévue dans le contrat plan État-Région. Gardanne -Carnoules, Avignon - Carpentras, liaisons intergares à Avignon, autant de projets que la région soutenait. A ce jour, seule la rénovation de la ligne Carros-Grasse a été menée à bien. »

Face à la saturation des axes routiers, il est urgent que les négociations entre la Région et l’État aboutissent. Roger Meï avait tenu à être présent à ces débuts de travaux pour lesquels il s’est longtemps battu.