Point d'étape sur le dossier biomasse Energies 448 - 10 février 2016 - Stéphane Conty

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Alors que les travaux de la tranche quatre de la centrale thermique de Gardanne se poursuivent pour la faire passer d’une production à base de charbon à une production utilisant la biomasse, les filières bois de Paca et Languedoc-Roussillon se structurent pour répondre aux besoins.

UN COMITÉ DE SUIVI S’EST RÉUNI LE 14 JANVIER DERNIER EN PRÉFECTURE POUR FAIRE LE POINT SUR CE DOSSIER. Une première réunion pour l’année 2016 durant laquelle les représentants d’E.On ont annoncé que l’entreprise se scindait en deux entités distinctes au 1er janvier 2016. D’un côté E.On qui se concentre désormais sur les énergies renouvelables, les réseaux énergétiques et les services à la clientèle, et Uniper qui regroupe les productions électriques à partir de l’hydraulique, du gaz et du charbon. Ils ont ensuite fait un point sur l’avancée du projet de tranche quatre biomasse actuellement toujours en travaux pour permettre le passage du charbon à la biomasse comme combustible. Les premiers essais avec combustion de bois devraient intervenir vers les mois d’avril-mai, avec un premier couplage au réseau électrique dans le courant du second semestre.

UNE GESTION DURABLE DE LA RESSOURCE

Concernant le chantier, le maire Roger Meï a toutefois déplorer le non-recours à la main d’oeuvre locale. « Quand même pour les emplois, quand on regarde les véhicules sur le parking du chantier, on voit un grand nombre d’immatriculations polonaises, slovènes et d’autres pays encore. Là je pense qu’il devrait y avoir une prise en compte nécessaire de la question de l’emploi local. »

À ensuite été abordé le plan d’approvisionnement de la centrale biomasse pour les années à venir. L’objectif à l’horizon 2026 est d’avoir 50 % d’élagage et de recyclage, et 50 % de bois forestier qui devrait alors être entièrement d’origine locale. Mais d’ici là les choses vont se faire progressivement. Ainsi E.On s’est engagée à ne pas dépasser 100 000 tonnes de bois forestier local durant les trois prochaines années afin de laisser le temps à la filière bois de se structurer. Elle compte d’ailleurs participer à cette structuration notamment en proposant des contrats à long termes de cinq à vingt ans pour favoriser les investissements dans la filière, ainsi qu’en proposant un bonus sur le prix d’achat du bois labellisé FSC, garantie d’une gestion durable de la ressource.

Une filière bois locale qui se constitue rapidement comme ont pu en témoigner les producteurs forestiers présents. Le représentant du Centre régional de la propriété forestière Languedoc Roussillon qui concerne les deux zones d’approvisionnement que sont les Cévennes et les Pyrénées orientales, a indiqué qu’E.On et IVB (centrale biomasse vers Brignoles dans le Var) participent au financement du reboisement de châtaigneraies dépérissantes dans les Cévennes. En Paca, c’est l’Interprofession Forêt bois de Paca qui s’est créée il y a un an avec pour principaux objectifs de développer la mobilisation de bois local, de transformer le bois localement et d’innover. Les producteurs ont profité de l’occasion pour demander que les départements élaborent des schémas d’accès aux massifs forestiers.