Portrait Michel Jaunay, président de la Maison

Pilier de la Maison Carole Nérini

Publié le

Le docteur Michel Jaunay est né à Gardanne en 1953. Après avoir passé la majorité de sa vie à Marseille et Aix-en-Provence où il exerce en tant que spécialiste des maladies vasculaires, il retrouve ses racines gardannaises en occupant la présidence de l’association La Maison en 1993 ; curieuse coïncidence quand on sait qu’il est né dans ces mêmes murs, 39 ans plus tôt. « A l’époque, le cabinet de consultation du docteur La Piana était voisin du mien. Nous étions tous deux engagés dans des associations autour du sida, et nous voulions nous impliquer davantage. Au printemps 1992, au cours d’une discussion peu optimiste sur la situation des malades, nous évoquons pour la première fois l’idée de la création d’un établissement de soins palliatifs. Son concept était d’ores et déjà ancré dans nos têtes. » Deux ans plus tard, La Maison ouvre ses portes à Gardanne, après avoir essuyé de nombreux refus dans les communes aux alentours.

Quand on lui demande ce qui les a poussés à fonder une association, il nous adresse la même réponse que celle qu’il a donnée à Roger Meï il y a huit ans : « cela renforce le fait que nous ne nous sommes pas engagés dans cette action dans un but lucratif. » Aujourd’hui, l’équipe de l’établissement pense au déménagement, avec une volonté forte d’emporter avec elle cet esprit qui leur est si propre. Michel Jaunay semble satisfait du fonctionnement. « En sept ans d’existence, nous avons réussi à répondre à un besoin. A présent, ce n’est plus suffisant, les choses évoluent très vite et les soins palliatifs ont connu une véritable révolution. Lorsqu’on a ouvert les portes de ce centre, les malades du sida étaient condamnés. Peu de temps après, ce n’est plus vrai. L’extension de l’établissement correspond donc à un nouveau besoin, notamment en matière de soins de longue durée qui seront élargis à d’autres maladies. » Comme l’ensemble de l’équipe, Michel tient à ce que le changement de lieu n’entraîne pas un changement des mentalités. Tout comme la première Maison, celle qui sera prochainement construite œuvrera dans le respect des patients, le respect de l’entourage, la qualité des soins, l’écoute et le réconfort.

Il faudra cependant gérer la nostalgie de la première Maison. « Je me rends régulièrement à La Maison. Je n’interviens pas directement auprès des malades mais je me tiens disponible pour tout ce que le personnel peut me demander. Il ne faut surtout pas que le poids de la structure associative gêne le bon fonctionnement de l’établissement. Bien sûr, je participe avec plaisir à toutes les activités qu’ils proposent. Je joue un peu le rôle de supporter de l’équipe. »