Environnement

Petits gestes, grands effets Stéphane Conty

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Chaque famille gardannaise va prochainement recevoir dans sa boîte aux lettres un courrier contenant une lettre et un sac cabas. La commune s’est en effet associée avec certains commerçants pour lutter contre la prolifération des sacs plastiques jetables, source non négligeable de pollution.

Chaque année en France, ce sont quelques 15 milliards de sacs de caisse non biodégradables en plastique qui sont distribués dans les commerces lorsque nous faisons nos courses. Cela représente environ 2 kg par an et par habitant. Un tel sac met 400 ans pour se dégrader à l’air libre et 1200 ans lorsqu’il est immergé, si bien qu’actuellement 120 millions de sacs plastiques polluent les côtes françaises chaque année !

Les brûler n’est pas non plus une solution puisque leur combustion dégage des substances toxiques telle la dioxine. Une catastrophe écologique, mais aussi un lourd impact économique au vu du coût de "traitement" de ces déchets, comme par exemple les 40 tonnes annuelles de déchets que représentent les sacs plastiques pour une ville comme Gardanne.

des sacs en fécule de pommes de terre

En 2010, les sacs non biodégradables deviendront hors la loi en France. D’ici là, d’autres solutions sont possibles, et la commune, dans le cadre de sa Charte pour l’environnement 2007- 2013, a souhaité prendre le problème à bras le corps en s’associant avec des commerçants de la ville. En première ligne, la grande distribution, mais aussi les commerces du secteur alimentaire.

Cette action est directement liée à l’engagement de la ville qui vise à « favoriser les achats et comportements citoyens ». En l’espèce, il s’agit de réduire à la source les déchets polluants tels que les sachets plastiques non biodégradables en polyéthylène. La ville va donc distribuer 2 cabas par famille pour pouvoir faire les courses. Ils devraient pallier la disparition des sacs jetables dans certains commerces. Chaque foyer va recevoir rapidement le premier dans le courant de ce mois. La distribution du second caba interviendra ultérieurement.

Autre solution possible pour certains commerces ne pouvant totalement cesser la distribution de sacs jetables, l’adoption de sacs biodégradables réalisés à partir de fécule de pomme de terre ou de maïs. Une possibilité déjà utilisée par la municipalité dans le centre ville pour la distribution de sacs poubelles. Principal frein à leur développement, un coût d’achat actuellement six à sept fois plus important.

Les services municipaux mènent une réflexion sur la possibilité de réduire, au moins partiellement ce surcoût, par exemple par le biais d’un regroupement des achats par les commerçants. Pour l’heure, les commerces participant à l’opération pourront s’ils le souhaitent apposer sur leur devanture une autocollant fourni par la ville et signalant leur implication dans le projet.

Toutefois, au-delà des actions menées par les commerces et les collectivités, l’abandon des sacs plastiques non biodégradables, à terme inévitable, passe aussi et avant tout par la volonté de tous d’agir au quotidien pour l’environnement.