Sécurité

Opération Fragile, douzième ! Energies 395 - Carole Nerini

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Pour la douzième année consécutive, le personnel du service Prévention- Sécurité routière en collaboration avec la police municipale et la gendarmerie ont mené à bien l’opération Fragile à l’intérieur et aux abords des écoles de la commune. Intervention des médiateurs, prévention et répression ont fait partie du programme.

EN CHOISISSANT DE DÉVELOPPER des actions de prévention et de sécurité routière dans les écoles maternelles et élémentaires, la municipalité de Gardanne souhaite provoquer une prise de conscience des dangers de la route chez les jeunes enfants. Ces derniers, exposés à des risques dans leurs déplacements (comme piétons ou passagers d’un véhicule) sont aussi de bons relais pour diffuser des messages de prévention auprès des adultes qui ne sont pas toujours très respectueux du code de la route. Cette opération, étalée sur plus d’un mois implique également les équipes enseignantes et les parents d’élèves, un véritable travail d’équipe.

Ces derniers ont accepté de se mobiliser en distribuant tracts et autocollants devant les écoles. Cette année encore, les intervenants ont eu quelques surprises... « Nous sommes intervenus dans toutes les classes de maternelle, expliquent Carine, Carole, Christelle et Christophe, médiateurs du service municipal de Prévention. Avec des supports adaptés à chaque âge, nous avons commenté des situations auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Ils savent qu’il est important de boucler sa ceinture de sécurité, qu’on ne traverse pas la rue n’importe où et ils ont dans l’ensemble bien répondu aux questions qu’on leur a posées. » Certains connaissent les risques encourus lorsqu’on n’applique pas certaines règles, ils savent l’exprimer, avec leurs mots. Ainsi, sachez qu’il existe à Gardanne des policiers « qui mettent de grosses noisettes si on fait des bêtises en voiture ! »

POUR LES ÉLÈVES DE CP, la sensibilisation est faite en classe, la séance est menée en abordant des thèmes un peu plus pointus. « Pourquoi est ce qu’il est obligatoire d’attacher sa ceinture ? » se risque à demander Carine. « Parce que le bip bip sonne trop fort si on la met pas ! » Bon, l’objectif est atteint, l’enfant est protégé, mais tout de même, les intervenants auraient bien apprécié une autre explication.

« A partir du CE1, poursuit Norbert Del Campo de la police municipale, ils se souviennent un peu mieux des interventions faites les années précédentes. On commence alors à aborder les bons comportements en tant que piéton ou cycliste. » Ce matin là, les élèves auront droit à un cours pratique à l’extérieur de l’école où les attend un bus mis à disposition par la Régie des transports (à cette heure-ci, le bus a pu stationner sur son emplacement sans être gêné par un véhicule mal garé). Les enfants montent à bord, écoutent attentivement les conseils des médiateurs, participent à un jeu où le but est de retrouver huit erreurs cachées dans les dessins.

L’intervention dans les bus vise à leur faire comprendre le terme “angle mort.” Pendant qu’un élève s’assoit au volant, d’autres descendent et traversent la route en frôlant l’avant du véhicule. « Alors, que remarquez-vous ? » « On ne voit pas le chauffeur, » répondent les enfants. « Je ne vois pas les enfants, » répond à son tour le jeune chauffeur. Mettre en pratique ce qu’on leur explique en classe leur permet de mieux appréhender le danger.

LES CM1 ONT EU LA VISITE de l’adjudant Salles de la Brigade de gendarmerie de Gardanne. « Depuis quelques années, nous avons décidé d’intervenir pendant l’opération Fragile. Nous arrivons dans les classes avec un kit piéton destiné à chaque élève et aux enseignants composé de différents supports. Nous intervenons en trois phases, à quelques semaines d’intervalle. La première consiste à rencontrer les élèves dans les classes et échanger avec eux autour des règles élémentaires pour se déplacer à pied. Puis nous revenons pour le test sous forme de QCM qui va nous permettre de vérifier les connaissances de l’enfant. Nous revenons une dernière fois quelques jours plus tard pour leur remettre leur permis piéton. »

Les classes de CE2 et CM2 se sont rendues tour à tour à La Halle où leur a été proposé un jeu de l’oie de la sécurité routière, un atelier sécurité routière mené par Norbert Del Campo et Nathalie Dalmasso-Crespy, responsable du service Prévention, et un parcours routier où les enfants étaient tantôt piéton, tantôt policier, tantôt conducteur. Et autant dire que si ces derniers ont l’ambition de devenir policier, on ne va pas rigoler tous les jours ! Ici, c’est tolérance zéro, c’est limite placage au sol et menottes pour un cédez-le-passage non respecté. « Ils ne laissent rien passer, expliquent les médiateurs, on leur explique alors notre travail au quotidien et tout rentre dans l’ordre. On passe de bons moments avec eux. »

L’opération Fragile, c’est aussi une phase moins agréable pour les conducteurs peu respectueux des règles de sécurité. L’installation du radar préventif aux abords de chaque école leur a permis de se rendre compte que même le visage lumineux de l’écran n’était parfois pas content du tout, surtout devant les écoles de Biver et de Saint-Joseph. La période de répression a ensuite été programmée, mais on le sait bien, l’uniforme est dissuasif...

« En règle générale, lorsque les conducteurs nous voient, ils sont sur leurs gardes, mais dès qu’on tourne le dos, on reprend les “vieilles” habitudes, commente Norbert Del Campo. Trottoirs, arrêts de bus, dépose-minute, places handicapées, rien n’y échappe. C’est pourquoi, après la phase répression programmée de l’opération Fragile viendra celle de la surprise, et là, nous serons moins conciliants. »

Parents et enseignants récompensés

Le 4 avril dernier, la municipalité avait invité les parents d’élèves, les enseignants ainsi que l’ensemble des partenaires de l’opération Fragile à La Halle afin de présenter tout le travail accompli durant le mois et de remettre des récompenses aux participants.

« L’opération Fragile est un des axes du CLSPD en direction des parents, a rappelé Yveline Primo, Première adjointe déléguée à la Sécurité. Je tiens à souligner l’implication des partenaires, des enseignants et des parents, mais également des services municipaux qui sont nombreux à s’être impliqués. »

Sur place, près de 150 personnes ont découvert les supports utilisés, les circuits installés dans La Halle, une vidéoprojection, puis se sont laissées guider par des enfants fiers de présenter les différents outils qui leur ont été proposés. Des récompenses ont ensuite été remises aux enseignants et aux parents d’élèves pour leur implication.