N°42 - Création d’un poste de catégorie A – Chargé(e) de mission Sécurité Rapporteur Mme Primo

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Mme PRIMO : La loi n° 2007-297 du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance renforce le rôle du Maire dans la logique du pouvoir de police générale qu’il exerce sur la Commune. Le Maire doit animer et coordonner cette politique. Afin d’être en mesure d’apporter la meilleure réponse possible dans le cadre de l’action poursuivie, il est proposé au Conseil Municipal d’autoriser Monsieur le Maire à créer un poste d’Attaché.

Mme BONNET : Vous nous demandez d’approuver la création d’un poste de catégorie A, Chargé de mission sécurité, afin de renforcer et conjuguer les actions de prévention et de sécurité sur la ville.

Habituellement, nous ne sommes pas toujours favorables aux créations de poste, préférant un redéploiement, une harmonisation, une mutualisation des services ou encore une formation professionnalisante des agents. En ce qui concerne la Police Municipale, nous ne pouvons que déplorer le manque de postes qui créé dans la Commune un climat particulier, fait à la fois d’un sentiment d’insécurité et également de non-dit, ce qui laisse la place à tous les ragots.

Pouvez-vous laisser croire que la Police Municipale peut fonctionner correctement avec douze personnes, alors qu’ils sont trois fois plus nombreux aux Pennes Mirabeau pour une population comparable ? Pouvez-vous laisser croire qu’il est possible d’assurer la prévention et la sécurité de la population quand les agents se retrouvent à deux présents certaines demi-journée ?

Pouvez-vous laisser croire que le préavis de grève dont la presse a parlé et qui a été effective hier, concernait principalement un problème de WC et de vestiaires ?

N’est-il pas temps d’avoir des rencontres constructives dans ce service afin que la prévention et la sécurité des biens et des personnes soient effectives. Sinon, nous continuerons à voir partir de Gardanne les classes moyennes qui s’y sentent si mal, ou s’installer ailleurs comme ces deux femmes médecins quatre fois agressées et maintenant découragées. Et je ne reviendrais pas sur l’agent caillassé ou celui parti définitivement si jeune.

Je sais d’autant mieux ce qu’on peut ressentir quand on est victime d’une agression, que j’ai été attaquée par une bande de « minots » d’environ 8 à 13 ans... De quoi seront capables ces « minots » quand ils auront quelques années de plus ?

Une vraie politique d’aide et de prévention en direction de ces ados, à cet âge plus « bêtes » que méchants, ne doit pas leur laisser croire que tout est permis. Mais pour cela il faut du personnel, et ce n’est pas avec douze personnes que le service pourra tourner rond.

Oui à la création de ce poste de catégorie A, mais aussi au recrutement d’autres personnels pour la Police Municipale.

Melle PORTAIL : J’ai demandé la parole parce que j’ai lu la Provence. Il me semblait, j’ai raté quelques épisodes, mais il me semblait qu’il y avait un chargé de mission à la sécurité qui était déjà en place. Je voudrais savoir pourquoi, s’il y a déjà quelqu’un ou si c’est une fin de contrat. Je suis navrée de tout ce que j’ai lu dans la presse. Ces problèmes sont récurrents depuis un certain nombre d’années. Ces hommes pensent qu’ils ne sont pas soutenus. Comment se fait-il que les femmes n’aient pas eu de vestiaires pour elles ? J’aimerais qu’il n’y ait pas besoin de sept années pour résoudre ce problème qui existe depuis le début du mandat. Je pense qu’on perd beaucoup de temps et je voudrais qu’on permette à la Police Municipale de retrouver sa légitimité.

Mme PRIMO : Un chargé de mission à la sécurité, c’est quelqu’un qui est chargé de la sécurité sur la ville. Il a pour objectif plusieurs missions, je vais prendre deux exemples : premièrement, la mise en place prochainement de la vidéosurveillance au niveau des parkings, deuxièmement, quelque chose qui a déjà commencé et qui va se poursuivre : la mise en place de la zone bleue sur l’ensemble du cours. Ces deux éléments mettent en avant la nécessité d’avoir une réflexion globale sur les questions liées à la sécurité au niveau de la ville et ces questions, elles se résument ainsi : quel doit être l’effectif de la Police Municipale aujourd’hui en fonction de la population ? Ce n’est pas un élément suffisant. Quelles sont les missions propres que l’on va confier à la Police Municipale ? Avons-nous réellement besoin d’ASVP (Agent de Surveillance Voie Publique) et je fais référence à la question de savoir s’il n’est pas possible, au travers de la mise en sécurité notamment du puits Yvon Morandat, de travailler autour d’un service public sur ces questions là. Elles sont à l’étude. On est en train de leur apporter des réponses.

Le dernier élément, c’était dans l’interrogation de Mme Bonnet. Il faut insister là-dessus. Dans la loi du 5 mars 2007, qui pour le moins nous interroge, le rôle que doivent jouer les maires en matière de répression pose des questions fondamentales aux communes. On a besoin d’examiner avec quelqu’un dont c’est le métier ce que nous allons mettre en oeuvre pour que les choses fonctionnent au mieux.

Deuxième aspect : le poste de Police Municipale. Je ne pense pas que l’on ait mis sept ans à répondre. Les locaux ne sont ni adaptés à la mixité, ni adaptés au bon accueil du public. Cette proposition là, elle avait été conclue au mois de janvier 2007 pour des travaux qui sont réalisés avec un doublement de la surface avec le local des Anciens Combattants qu’on a relogé par ailleurs en réalisant des travaux importants à la Villa Peyret : Mme Blangero l’expliquait tout à l’heure en début de conseil, nous avons travaillé en matière d’accessibilité en matière de bâtiment public. Le projet qui était prêt est budgété. M. Menfi est garant de ce budget, il a été obligé d’être retravaillé parce qu’il fallait se mettre en cohérence avec cette étude menée sur la commune en matière d’accueil du public.

La question est toujours ouverte : la réhabilitation du poste de Police Municipale. Je pense que le projet est intéressant et devrait être prêt dans le courant du mois de janvier. Les recrutements n’ont jamais été interrompus. Nous avions fait le choix de recruter des agents de Police Municipale jeunes pour rééquilibrer la Police Municipale. Mais au niveau des recrutements, il y a une forte demande dans toutes les communes. C’est une question d’offres et de demandes. En tout et pour tout, depuis le début du mois, c’est neuf policiers qui ont été recrutés et qui se sont rapprochés d’autres communes. On a quand même poursuivi le recrutement puisque dès lundi, arrive un nouveau brigadier-chef principal qui prend ses fonctions. Il a été recruté au mois de juillet puisqu’il faut trois mois d’attente pour une mutation d’une ville à l’autre. Pour les locaux, elles ont raison et les choses seront mises en forme comme il se doit.

La loi de mars 2007 va revenir dans la discussion car il y a des choses nouvelles, et pas toutes valables de notre point de vue, qui sont contenues dedans. Je voudrais dire, par rapport aux jeunes dont vous parlez Mme Bonnet, je ne pense pas que la commune ait pour objectif d’abandonner l’aspect répression par rapport à l’aspect prévention. Il faut aller plus fort dans l’aspect prévention et c’est ce que nous faisons avec l’étude par rapport à cette loi pour savoir jusqu’où la commune peut aller, comment construire une Police Municipale qui soit apte à mettre en oeuvre ce que la loi nous oblige à mettre en oeuvre et à la hauteur des enjeux d’une ville comme Gardanne.

M. EL MIRI : Mme Bonnet a soulevé un vrai problème : les jeunes de treize ans, les enfants qui posent problème. Je tiens à rappeler que nous avons élu un Président de la République qui a basé sa campagne sur la sécurité à coup d’annonces. Non seulement les problèmes ne sont pas réglés, mais ils vont s’aggraver. Ces derniers jours et ces dernières semaines, il y a eu des manifestations des gardiens de prison, des magistrats, des avocats, des sous-officiers de police. Les moyens pour lutter contre ces problèmes ont été considérablement réduits. Il y a une baisse du nombre des juges, des juges pour enfants. Notre pays a un des taux de magistrats le plus faible.

Les enfants, il ne suffit pas de les arrêter, car ils ressortent et il faut traiter le problème de fond et pour cela il y a besoin de moyens. Je rappelle la tournée funèbre de Mme Dati qui a fermé plusieurs dizaines de tribunaux. On a un problème qui risque de s’aggraver dans les prochaines années, si le Président de la République ne se contente que d’effets d’annonce et dit aux communes : réglez les promesses que j’ai faites à la population.

M. MEI : Je voudrais ajouter quelque chose de fort : la sécurité est un pouvoir régalien. Elle est confiée à la gendarmerie. On ne règle pas les problèmes sociaux avec de la répression. Je tenais à vous le dire.

M. GOULIN : C’est la même personne qui va occuper ce poste ?

M. MEI : Non, M. Aigouy ne pouvait travailler qu’à tiers temps. Il nous quitte effectivement au mois de février. Nous nous situons dans la continuité des missions que M. Aigouy réalisait et dans l’extension de ces missions. M. Antona aura la responsabilité de la sécurité au sens large du terme. Nous nous interrogeons également sur le renforcement de la direction du poste en attendant un brigadier-chef principal qui va arriver lundi. Par la suite, on sera amené à recruter les agents qui manquent.

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