N°24 - Rapport d'Activités d’Interbus - Exercice 2008 Rapporteur Mme Laforgia

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Mme Laforgia  : L’actualité du sommet de Copenhague et les enjeux climatiques planétaires qui y sont débattus, donne plus d’acuité à des pratiques de déplacements plus sobre en énergie et plus propre en émissions de gaz à effet de serre. Bref, l’actualité donne plus de sens au développement sur notre commune d’un service public de transports collectifs.

Le réseau Interbus satisfait principalement une demande de transports scolaires. Si on prend en compte les lignes spéciales scolaires cela représente 75 % des usagers du réseau.

Pourtant le besoin de transports collectifs pour d’autres publics est bien là comme l’atteste le trafic voyageur en gare de Gardanne ; dont la croissance : 35 % depuis la réouverture de la ligne ferroviaire a répondu rapidement à une sensible amélioration de l’offre des services TER.

Ce besoin de transports publics on le retrouve dans la hausse de la fréquentation du réseau Interbus en 2008. Le réseau a transporté 857 798 voyageurs cette année là, ce qui représente une progression de + 2,10%. Et ce qui est encourageant, c’est la croissance des voyageurs urbains autres que scolaires, de + 5,17 %, quand les voyages scolaires stagnent. C’est un redressement bien venu après la forte baisse, - 4,95 %, de la fréquentation globale en 2007.

Pour cette année 2008, les dépenses d’exploitation se sont élevées à 2 531 914 €/TTC, représentant une augmentation de + 10,95 % (250 000 €/TTC), qui s’explique notamment par une croissance de + 2,5 % de l’offre kilométrique du réseau urbain et de + 9 % de hausse du prix du gazole sur l’année, qui a particulièrement flambé, souvenez-vous en été 2008.

Le syndicat a donc dû procéder au cours de l’année 2009 à des ajustements d’urgence pour son redressement financier. Les communes membres ont engagés leur participation financière, et avec l’aide d’une assistance technique extérieure nous avons négociée avec notre exploitant un avenant au contrat permettant de réduire les dépenses d’exploitation de 252 000 €/TTC au total sur une année pleine. Mais pour cela nous avons dû réduire l’offre de services. Nous l’avons fait là où la dépense publique n’était plus justifiée par l’usage réel du service public. C’était le cas des petites lignes urbaines N°7 et 10 qui transportaient moins de 10 voyageurs par jour, moins d’1 voyageur par trajet ! et de quelques services en début ou fin de journée inutilisés.

Ces modifications anticipent d’une certaine façon sur la réorganisation de notre réseau dont nous avons entamé déjà la réflexion, puisqu’il nous faut préparer le renouvellement de la dévolution de la gestion du réseau, car le contrat avec l’exploitant Energie Bus arrive à échéance fin 2010.

M. Calemme : Le rapport d’activités que vous nous soumettez ce soir est l’occasion de nous pencher sur le fonctionnement de notre Syndicat Intercommunal de Transports urbains. Connaissant la situation d’Interbus, nous avons été surpris des statistiques qui nous semblent trompeuses et masquent la réalité de la fréquentation. Si nous prenons la ligne 5 reliant Mimet à la Gare routière et desservant notamment Biver et le Pesquier, en décembre 2008, nous avons eu 1 135 voyageurs. Ce qui semble important. Pourtant, ce sont neuf bus qui circulent tous les jours, dans les deux sens, sur six jours par semaine. Ainsi, ce sont donc 234 trajets réalisés pour une moyenne de 4,85 voyageurs par bus alors que l’en dessert notamment Biver et le collège du Pesquier !

Il est évident que la fréquentation reste insuffisante, les recettes liées à l’exploitation sont minimes et représentent à peine plus de 6 % des recettes totales. Cette année, je rappelle que nous avions dû allouer une participation exceptionnelle au Syndicat pour couvrir son déficit d’exploitation. Quelle sera la participation de la Ville nécessaire pour assurer le fonctionnement d’Interbus en 2010 ? La faiblesse des recettes liées à l’exploitation ne justifierait-elle pas la mise en place d’une gratuité des transports qui pourrait permettre de rendre de nouveau attractif ce service ? Merci de vos réponses.

M. Lambert : Il est difficile d’intervenir, car nous avons eu des éléments ce soir "mon texte ne tient donc pas compte de votre intervention de toute à l’heure sur le PDA et PDE", mais je vois que cela a été pris en compte. Interbus, le gouffre financier de la commune ! Incroyable, nous injectons 2,2 millions d’euros d’argent public pour quasiment rien (hormis les scolaires). 2,2 millions d’euros par an ! L’équivalent de l’achat de Bandol tous les ans ! Quatre éoliennes aux pales dorées à l’or fin, une crèche à Biver, la mise en sécurité de toute la RD58, une maison des associations, un gymnase...

C’est tout simplement près de 10 % du budget de fonctionnement de la ville (même si Gardanne n’est pas seul contributeur, c’est pour donner un ordre d’idée). Tout ça est distribué par an, sans résultat. Un gâchis, une catastrophe ! Quelques chiffres pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène, mais je crois que les Gardannais et Bivérois le savent, ils voient bien tous ces bus vides qui passent et repassent...

Hors scolaire les bus ont parcouru 386.000 kms. Pour 1,8 millions d’euros de dépenses, pour 170.000 passagers, ils ont consommé plus ou moins 130.000 litres de gasoil : soit un coût au km de 4,8 euros, soit un coût par passage de 10,87 euros. Soit un impact environnemental phénoménal de 345 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère et soit l’équivalent du chauffage de 345 appartement type T3 ou plus de 4 millions de km en voiture.

Alors, je ne suis pas là pour jeter la pierre à l’élue en charge des transports, ce dossier dépasse et de loin le champ de compétence d’une seule élue, fut-elle brillante ! J’avoue que je ne comprends pas, comment peut-on en arriver là ! Alors, et ce n’est pas le tout de crier au loup, il faut aussi être force de proposition. Nous prenons acte qu’un groupe de travail est en place. Nous sommes disposés à y participer, sans a priori ni parti pris. Il y va de l’urgence économique et du risque de défaillance du réseau.

Nous avons déjà proposé des pistes, comme par exemple la gratuité présenté il y a déjà plusieurs mois. Mais on peut aussi remettre en cause le réseau tel qu’il est, réseau coupé de celui de la CPA et donc sans synergie (et revoilà l’adhésion à la CPA qui repasse par la fenêtre financière, faudra bien un jour en parler !). Ou encore, développer une offre totalement en phase avec les besoins (notamment par la synchronisation avec la ligne TER, les heures de cours, les horaires des entreprises et administrations, par exemple avec la mise en place de PDE et PDA).

Il semblerait, à l’écoute de vos interventions, que vous y pensez aussi, alors ALLONS-Y ! Ou bien carrément en remettant en cause l’idée de fournir des bus, partant plus sur l’idée de fournir des services de mobilité, c’est-à-dire de faire du TAD, du transport à la demande. Effectivement au prix de plus de 10 euros par passager, on se dit qu’il vaudrait mieux payer des taxis, ce serait moins cher, moins de kilomètre, moins polluant, moins encombrant et en plus avec les sous qui restent, on pourrait payer un croissant et café le matin à tous les passagers. De nombreuses communes ont engagé cette solution avec efficacité et performance, pourquoi pas Gardanne ?

Un vœu a été voté lors de la délibération 5. Il nous a été mis plein la vue de plein d’engagements plus écolos les uns que les autres. Redevenons modestes, arrêtons la communication d’auto satisfecit (communication qui au demeurant est aussi un poste émetteur de GES), mettons nous au travail, mettons nous au travail maintenant pour agir et non pas illusionner.

Je conclurai par un rapprochement de tous les enjeux qui font face à nous :
Suppression de la TP et baisse des charges
Dépenses structurelles importantes et risque de dérapage économique
Engagement citoyen face à l’environnement et notamment le changement climatique
La fin du pétrole et le retour de prix élevé éloignant nombre des plus démunis de possibilité de se déplacer, de travailler s’il n’y a pas d’offre de transport en commun efficace

Tout ça sur fond de risque d’explosion sociale face à toutes ces pressions. Mettons nous ensemble autour d’une table, ayons des ambitions, de la volonté, de la vision prospective. Merci.

M. Peltier : M. Lambert on ne vous a pas attendu, ce que vous ne savez pas c’est que les Conseillers Municipaux de la majorité reçoivent les ordres du jour par mail, il y a au moins ces kilos que vous pouvez enlever.

M. le Maire : Quelques explications, nous percevons une taxe transports autour de 2 millions, c’est une taxe qui vient de l’extérieur, la dépense pour Gardanne et Gréasque est de 300 000 euros. Cela représente une économie de 230 000 euros et nous allons continuer à améliorer. M. Lambert, que vous préfériez le transport en voiture individuelle très bien, mais nous nous privilégions le transport collectif, même s’il y a quelques difficultés nous pensons que c’est l’avenir. C’est vrai que l’on a supprimé des lignes où il y avait personne.

M. Calemme quitte la séance.

VOTE
UNANIMITÉ