N°11 - Subvention exceptionnelle à l’association Gardanne Action Cinéma (G.A.C.) Rapporteur M. El Miri

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M. EL MIRI : Je tiens tout d’abord à faire un point sur le cinéma. La salle n° 1 du cinéma est fermée depuis la mi août et sera probablement fermée durant plusieurs mois du fait de travaux importants liés à la structure et à la charpente qui menace de s’écrouler. Nous avons fermé pour des raisons de sécurité cette salle 1. Dans l’intervalle de cette fermeture, évidemment ça tombe mal puisqu’il y a le Festival du Cinéma qui doit se dérouler au mois de novembre, et nous avons fait plusieurs points avec l’équipe qui gère le cinéma et notamment la directrice Régine Juin. Dans ces points, nous avons convenu de maintenir le festival sur les deux salles existantes actuellement pour qu’il puisse se dérouler, même s’il ne sera pas dans sa teneur prévue initialement.

Pour que ce festival puisse se dérouler et que le cinéma ne soit pas trop grevé dans son fonctionnement, il y a besoin d’équiper la salle 3 en équipement numérique. Pour cela, le cinéma a une dotation de la part du CNC, un financement qui est prévu mais qui risque d’arriver beaucoup trop tard. Donc, nous avons proposé au cinéma que la ville avance ce financement par le biais d’une subvention exceptionnelle de 45 000 euros pour que le cinéma puisse tenir son festival et équiper la petit salle en équipement numérique.

Evidemment, cela pose un problème pour le cinéma qui était déjà en difficulté avant cela. Il faudra faire au mieux pour que le cinéma puisse tourner. C’est l’occasion de relancer un appel pour que les gens puissent soutenir le cinéma en y allant un peu plus régulièrement.

M. SANDILLON : Monsieur l’Adjoint à la Culture, dans votre rapport, vous évoquez les travaux de remise en état de la charpente du bâtiment abritant le cinéma. Ces travaux auraient selon vous été conduits en août 2013. Vous oubliez, sans doute involontairement bien sûr, qu’en 2011 de gros travaux pour plus de 280 000 euros ont été conduits pendant trois mois sur la toiture de ce même bâtiment. Il était déjà prévu une reprise de la charpente, vous l’avez d’ailleurs clairement évoqué dans les éditions d’Energies, alors maintenant ça devient la bible, N° 360 et 361, on peut vérifier.

Comment peut-on faire 280 000 euros de travaux sur une toiture, comprenant une reprise de la charpente, et se retrouver à devoir prendre en catastrophe un arrêté municipal à peine deux ans plus tard pour condamner l’accès à la salle principale du cinéma. C’est incompréhensible ! Vous nous proposez d’accorder une subvention à l’association qui gère le cinéma, en vue de numériser la salle 3. Pourquoi ne pas avoir anticipé ces travaux d’infrastructure ? Les trois salles du cinéma devraient déjà être équipées de ce dispositif de numérisation. Surtout l’année où vous projetiez d’organiser un festival un peu exceptionnel à l’occasion de Marseille Provence 2013.

Malgré cet appui financier, le festival d’automne, vous l’avez dit vous même, ne pourra se dérouler que dans les deux plus petites salles du cinéma, ce qui induit de fait des pertes financières importantes pour l’association. En effet, la salle 1 contient 260 places contre seulement 110 pour la 2 et seulement 53 pour la salle 3. Or, votre subvention ne tient pas compte de cette perte financière. Comptez-vous nous proposer une autre subvention complémentaire en fin d’année ?

A cela s’ajoutera immanquablement une grande frustration pour le public de passionnés, d’habitués. En effet, une partie du programme a été supprimée et les salles qui seront utilisées sont évidemment loin d’être suffisantes pour accueillir tous les passionnés. La situation critique que vit notre cinéma est le résultat de votre absence d’anticipation.

Malgré vos beaux discours, les faits nous renvoient à une réalité bien moins flatteuse. Vous avez laissé cet équipement culturel majeur à l’abandon pendant bien trop d’années et vous avez mis en péril la survie de ce cinéma d’Art et d’Essai. Bien sûr, nous voterons favorablement cette subvention mais nous déplorons cette situation qui n’aurait jamais dû se produire.

M. EL MIRI : La Ville de Gardanne avait effectué des travaux sur la toiture du cinéma il y a deux ans. Le volume financier était important. A cette époque, quand les travaux avaient été effectués, il n’y avait pas de problème au niveau de la charpente, qui est apparu récemment. Là dessus, on peut reprocher tous les torts à la ville, la capacité d’anticiper des charpentes qui se fendent ne fait pas encore partie de nos compétences, ni de notre capacité à prévoir ce type de catastrophe. Je veux bien qu’on en prenne partie et qu’on dise il faut qu’on vérifie à l’avenir toutes les charpentes mais enfin, cela a été fait il y a deux ans, cela arrive là...

Sur les difficultés, effectivement que c’est une difficulté importante que le cinéma rencontre ! Oui il y a un problème sur l’activité de ce cinéma dans la ville de Gardanne, et j’ai eu l’occasion de le rappeler à plusieurs reprises. Le problème, c’est que le cinéma de Gardanne est situé entre deux grands cinémas : Pathé Plan de Campagne, plus d’1 600 000 entrées par année, le Mazarin, 1 million d’entrées par année... Donc, de fait, la survie d’un cinéma tel que celui de Gardanne relève d’une volonté politique réelle. Je rappelle que c’est la Ville de Gardanne qui a mis en place cet équipement, c’est la Ville de Gardanne qui le fait vivre maintenant depuis plusieurs années avec une subvention supérieure à 234 000 euros.

En ce qui concerne la numérisation, cela relève des financements CNC qui sont attribués à l’association G.A.C. et c’était un plan de programmation qui était prévu sur salle 1, salle 2 et salle 3 par l’équipe du cinéma elle-même qui avait anticipé. Et je dois dire que Régine Juin avait anticipé cet équipement et qu’elle avait prévu de l’étaler sur plusieurs années.

Après, effectivement, on peut regretter que ce cinéma ne soit pas plus fréquenté, qu’il ne rencontre pas plus d’adhésions du public de Gardanne et je partage ces regrets. Je crois qu’effectivement, il y a là l’occasion de réfléchir sur l’activité en terme d’éducation populaire, en terme de proximité avec la population de cette structure, de ce cinéma, chose que fait l’association mais à laquelle elle n’arrive pas à répondre et elle a à l’avenir à réfléchir sur un équipement aussi important dans la ville.

Sur les passionnés du festival, évidemment qu’ils seront frustrés, comme nous... On ne peut pas se contenter simplement de dire les gens sont frustrés sans rien faire... Ce qu’on fait, c’est d’anticiper, donc les travaux seront engagés dans la salle 1. Ça sera l’occasion de la rénover et ça prendra plusieurs mois pour que ça fonctionne. Donc, quand on a des pépins en terme d’infrastructure, nous n’avons pas d’autre manière que de réagir de cette façon là.

Alors, nous avons rencontré l’équipe du Cinéma, c’est Régine Juin qui a décidé de maintenir le festival sur deux salles, de ne pas voir d’autres dispositions et on la comprend parce qu’elle voulait maîtriser en très peu de temps ce festival du cinéma qui va arriver rapidement et nous l’avons soutenue sur ce projet. Donc, je crois qu’après les regrets, après la désolation des uns et des autres, ceux qui sont vraiment amoureux du cinéma, ils l’aideront d’une manière ou d’une autre, et que ce n’est pas par des déclarations alarmistes ou catastrophistes qu’on va changer la structure du cinéma en centre ville de Gardanne.

M. MEI : Avant de vous laisser la parole, M. Amic, je voudrais préciser qu’en ce qui concerne les travaux et la vérification, il y a une commission de sécurité qui passe régulièrement et donc, pour tous ces travaux délicats, il y a aussi un bureau qui vérifie, et là c’est la SOCOTEC qui nous a dit que la poutre était en train de s’affaisser. Si on l’avait su avant, Monsieur, on l’aurait réparée, forcément... Deuxièmement, je voudrais rappeler que s’il y a un manque à gagner, ce sera examiné dans le cadre de la préparation du budget de l’année prochaine, ce qu’on fait chaque fois.

M. AMIC : Nous sommes tous liés à ce cinéma.

M. MEI : Vous y allez, vous ?

M. AMIC : Très souvent. J’étais avant au Roxy et à ce cinéma là. On ne cherche pas de polémique et on comprend dans le discours de Monsieur l’Adjoint à la Culture la nécessaire adhésion des uns et des autres. Mais la première des adhésions qu’il faudrait avoir, c’est peut-être de l’élue au cinéma, dont on aurait bien aimé avoir les retours aujourd’hui. Et pour finir sur la question technique, on sait très bien que malheureusement, ce genre de sinistre, personne ne peut le prévoir. Allez-vous rechercher en responsabilité la personne, la société qui a fait les travaux précédemment et donc que vous avez détaillés dans les articles d’Energies afin que l’on puisse peut être faire jouer les assurances comme de bon droit et avoir quelques deniers liés à ça ? Je pense que notre objectif à tous c’est que le cinéma rouvre dans ses pleines capacités le plus rapidement possible.

M. MEI : Là, on fait une anticipation qui leur permettra de dépenser et de mettre en place ce qu’ils souhaitent. Ils nous rembourseront sur la subvention qu’ils attendaient qui sera versée avec retard. Encore une fois, ça veut dire toute l’attention que nous portons au cinéma de Gardanne. Alors, par rapport à la solidité des poutres, vous savez, un peu partout dans la ville, dans la vieille ville et dans la ville, il y a des situations dangereuses en ce qui concerne les poutres, les chevrons... Rappelez-vous, près de l’église, un affaissement, derrière, c’est une maison qui a failli s’écrouler, chez le pharmacien, même chose... Donc, il y a effectivement, sur ces constructions plus que centenaires, des difficultés. Il faudra d’ailleurs faire une information et demander aux gens de faire attention à leur bâtiment.

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