N°10 - Subvention à l'Association M.A.I.O (Maison de l'Accueil, de l'Information et de l'Orientation) Rapporteur Melle Nérini

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Monsieur le Maire : Cela va remplacer l’ancienne mission locale dont la fin est prévue pour fin d’année 2004.

Melle Nérini : Suite à la décision de l’état de démembrer la mission locale du Bassin minier, nous avons travaillé, comme nous nous y étions engagés auprès des jeunes à bâtir une solution de proximité. Dans un premier temps nous créons donc une association, dénommée Maison de l’Accueil de l’Information et de l’Orientation, afin qu’elle puisse poursuive les missions de formation et d’orientation des jeunes sans emploi.
Cette association est pour nous une structure de transition. Nous réfléchissons à la mise en place de nouvelles structures qui pourraient permettre une réponse plus globale en terme d’aide à la recherche d’emploi, du type Maison de l’emploi, ou bureau de l’emploi, qui fédéreraient différents intervenants de l’insertion sociale, des organismes de formation ou des structures d’aide à la création d’entreprises comme la plate forme d’initiative locale.
On peut se féliciter d’ores et déjà que lors de la réunion qui s’est tenue mardi dernier avec les différents partenaires de notre projet, le Conseil Général et le Conseil Régional se soient placés à nos côtés, et que le représentant de l’état, s’il n’approuve pas notre démarche, nous a informé qu’il n’y aurait pas de freins de la part de ses services et que la collaboration avec l’ANPE se poursuivrait sur une forme à définir.
Je tiens à rappeler enfin que la formation étant une compétence intercommunale, la structure que nous créons sera à l’avenir du ressort de l’intercommunalité à laquelle la ville appartiendra. Pour lors, ce qui me semble le plus urgent, c’est de mettre en place une structure de proximité qui puisse accueillir et aider les 500 jeunes gardannais qui avaient recours aux services de la mission locale et qu’ils puissent bénéficier des même aides qu’auparavant.

Monsieur Rapuzzi : Dans votre intervention vous avez employé le mot "jeunes" est-ce que ce sont des personnes d’un âge un peu avancé qui sont sortis du système scolaire sans diplôme ? Et que recouvre le terme "orientation" ? Sur notre commune il y a un CIO qui s’occupe déjà de l’orientation.

Melle Nérini : Le CIO s’occupe des jeunes qui sont scolarisés, le public de la mission locale, ce sont des jeunes de 16 à 25 ans et je voudrais rajouter qu’il y a de plus en plus de jeunes qui ont des diplômes et qui ne trouvent pas d’emploi.

Mme Portail : Plusieurs choses me surprennent dans cette question, Monsieur le Maire. Tout d’abord, le fait que vous nous demandiez de déroger aux règles usuelles de condition d’attribution des subventions aux associations.
L’habitude est prise par la municipalité depuis un bon moment, de ne subventionner aucune association avant son premier anniversaire. Que nous votions en toute simplicité, une toute petite, minuscule, subvention de 40 000 euros... alors que la règle normalement appliquée en première attribution est une subvention de 152 euros ... a de quoi surprendre !
Force fait loi, peut être ! Mais toutes les autres associations auxquelles vous avez refusé une subvention sous ces deux prétextes apprécieront.
Un autre détail me gêne dans ce dossier. Nous allons faire supporter aux contribuables gardannais, Monsieur le Maire, un autre de vos caprices. Car, il s’agit bien d’un caprice. Vous mettez sur la touche nos jeunes. Car, si notre mission locale devait bien "disparaître" à la fin de l’année ce n’était que pour mieux revenir sous une autre appellation mais avec toutes les garanties de développement et d’efficacité requises.
Notons au passage que ce n’est pas le "grand méchant Préfet" qui a tué la mission locale, mais bien votre volonté politique. Pourtant, lorsque vous avez contacté la mission locale d’Aix toutes les garanties vous ont bien été données. J’en veux pour preuve cette lettre que vous ont adressée le 27 septembre 2004, les président et vice-président de cette mission locale à savoir Mme Joissains et M. Salord.
Permettez-moi d’en lire quelques passages :
"Suite à vos interrogations...le sujet a été évoqué par le conseil d’administration de la mission locale du pays d’Aix le 21.09.04.
"La mission locale du Pays Minier deviendrait une antenne permanente du Pays d’Aix avec comme intitulé à votre convenance : Antenne du Pays Minier ou Mission locale du Pays Minier".
"Vous souhaitiez avoir une place au conseil d’administration de la mission locale du pays d’Aix au titre des élus, j’ai le plaisir de vous informer que cette demande a reçu un avis favorable".
"Il sera mis en place un comité de pilotage permettant le suivi de l’activité de cette antenne, conformément au fonctionnement actuel".
"En outre, soit cette antenne sera composée à partir des salariés actuellement en poste, soit, ils seront affectés sur les différentes antennes de la mission locale et un redéploiement de l’effectif permettra la réorganisation d’une équipe sur Gardanne"
. Nous avons du mal Monsieur le Maire à comprendre votre souhait impérieux de faire licencier les membres du personnel de votre mission locale.
Je peux citer encore le paragraphe concernant le financement : "Maintien des moyens engagés par le Conseil Général, l’obligation des services de l’Etat à satisfaire aux même conditions ainsi qu’à la mise à disposition d’un agent ANPE....".
Cette lettre est édifiante. Ne nous rabâchez pas que la mission locale d’Aix ne voulait pas de nous, elle vous ouvrait les bras. Vous aviez toutes les garanties possibles et vous les laissez filer.
Pire, vous êtes aujourd’hui dans une stratégie d’isolement et de repli sur soi qui va vous conduire au 31 décembre 2004 à la perte du label "mission locale". Cela veut dire : perte de l’accès aux réseaux, aux outils et partenariats propres aux missions locales en France.
Pire encore, votre attitude irresponsable va nous faire perdre le financement de l’Etat qui représente en moyenne 30% du financement mission locale. Que vous ayez décidé par dogmatisme partisan de vous replier sur vous-même et d’empêcher Gardanne de s’inscrire dans le Pays d’Aix, c’est votre problème et vous en porterez la responsabilité historique.
Par contre vous n’avez pas le droit de priver les jeunes gardannais des outils développés par la mission locale du Pays d’Aix, de ses actions d’insertion et de l’accès à l’emploi qu’elle propose.
Pour mémoire en 2003 : 1 500 contrats de travail ont été offerts aux jeunes par la mission locale du Pays d’Aix, 280 contrats en alternance, 800 entrées en formation innovante, en partenariat avec des entreprises (notamment pour les filières du magasinage et de la grande distribution). Soulignons aussi que la mission locale du Pays d’Aix a créé un partenariat avec plus de 900 entreprises.
Est-il vraiment raisonnable de rester à l’écart de tout cela ? Alors que l’ensemble des communes qui nous entourent (Mimet, Meyreuil, BBA, Simiane) sont toutes membres du Pays d’Aix et adhérentes de sa mission locale, nous restons tels les dinosaures de Jurassik Park, tournés vers le passé. Comme d’habitude.
Merci Monsieur le Maire.
Vous qui vous lamentez à longueur de conseil municipal sur le désengagement de l’Etat, aujourd’hui, à votre tour, vous désengagez les jeunes de votre ville de leurs chances d’avenir. Merci pour eux !

Melle Nérini : Je tiens à remercier Mme Portail d’avoir expliqué tout ce que la Mairie d’Aix a fait et s’est mise en quatre pour attirer la ville de Gardanne. Je ne vais pas vous abreuver de chiffres, par le nombre d’emplois que la mission locale de gardanne a proposé aux jeunes, mais son bilan est aussi bon que celui d’Aix. Les 40 000 euros c’est ce qu’on aurait donné au GIP mission locale.

Madame Bonnet : Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers Municipaux ;
Les arguments de la note de synthèse que vous nous présentez aujourd’hui, ne sont pas honnêtes, ni dans leur fond, ni dans leur forme.
Arguments pas honnêtes dès l’introduction : Non, Monsieur le Maire, ce n’est pas, comme vous l’écrivez : Monsieur le Préfet qui a décidé de ne pas renouveler notre mission locale du bassin minier et vous le savez très bien. Nous en avons déjà débattu dans cette enceinte.
Monsieur vous avait proposé une solution permettant à la Mission Locale de perdurer en intégrant la totalité des personnels en place. Vous l’avez refusée.
Monsieur le Préfet, dans sa lettre du 5 Novembre 2003 vous avait rappelé tous les inconvénients du rapprochement avec la mission locale d’Aubagne.
Je cite : "L’Etat n’est pas favorable à la fusion des GIP du pays minier avec Aubagne et serait amené à tirer les conséquences financières d’une telle opération".
Mais vous espériez dans ce répit d’un an, concrétiser ce fameux mariage contre nature, je veux dire l’intercommunalité avec Aubagne, mariage qui n’a toujours pas eu lieu.
Pourtant, il faut bien reconnaître que vous n’avez pas été avare d’efforts : que ce soit les manifestations devant la Préfecture, la publicité dans la presse régionale et nationale, la publicité à la télévision... même Michel Aliaga s’y est mis, dans un journal du soir... sur FR3.
Pour l’anecdote, le prix d’une pleine page dans Le Monde coûte la bagatelle de 76 000,00 euros en gros 50 briques d’avant. Une paille.....
Vos arguments ne sont pas honnêtes, vis à vis de votre adjointe chargée de la Commission Associative, qui se retrouve en porte à faux lorsqu’elle dit et répète : "qu’une association doit avoir un an d’existence pour prétendre, après étude du dossier à une subvention de 150 euros".
Vos arguments ne sont pas honnêtes vis à vis de tous ces jeunes, combien sont-ils d’ailleurs ces jeunes, dont le nombre est en grande inflation à chacune de vos interventions et que vous allez couper des liens avec les autres missions locales et toutes structures déjà existantes. Vous allez casser leur dynamique et leur offrir une structure au rabais, qui va encore les pénaliser, comme s’ils ne l’étaient pas suffisamment, sans travail, peu de diplômes...mais vous saurez bien les travailler pour qu’ils aillent renforcer vos groupes de manifestants.
Mais certains jeunes, moins naïfs que ce que l’on croit, vont déjà depuis pas mal de temps à l’antenne de Bouc Bel Air, où ils trouvent mutualisation des compétences et des moyens.
Vos arguments ne sont pas honnêtes auprès de la population gardannaise, en la privant volontairement de l’aide de l’Etat et des organismes publics pour 35%, des communes pour 29%, du FSE pour 10%, de la Région pour 20%, et du Département pour 6%, qui financent normalement une vraie mission locale.
Vous ferez plus tard payer à la population bien plus que les 40 000 €uros de subvention de démarrage qui ne vont pas permettre d’aller bien loin, 40 000 euros représentant au mieux un salaire et demi-annuel tous frais incompressibles déduits.
"Cette association bénéficiera d’aides régionales et départementales" apprécions le futur du verbe bénéficier ; mais du montant de ces aides, nous ne savons rien et nous nous chargerons de faire savoir à vos bailleurs les conditions de la création de cet ersatz de mission locale municipale.
Vos arguments ne sont pas honnêtes, Monsieur le Maire, quant vous présentez cette structure comme ordinairement associative. Cette structure n’est pas strictement ordinaire. Elle est née dans l’urgence et à votre investigation.
M. Kocyba a bien du courage d’en avoir assuré la présidence. Pour ceux qui ne le connaissent pas, parce qu’ils sont trop jeunes, il a été Conseiller municipal de la majorité, il y a plusieurs mandats. Et je me souviens de ses propos de syndicaliste à la télévision, sur le général Jaruselsky, le tombeur de Solidarnosc, qu’il n’avait pas franchement condamné. C’était une autre histoire, en Pologne, il y a 20 ans, mais qui ne s’est pas trompé un jour dans sa vie.
Venons-en à la partie juridique......
Vous nous proposez de voter une subvention à une association qui s’est créée à votre initiative, Monsieur le Maire. Cela n’aura échappé à personne. Du point de vue du droit, la municipalité étant à l’origine de cette initiative de création d’une "mission locale municipale", nous nous trouvons donc face à un processus de démembrement du service public qui tente, ainsi, d’échapper au respect des règles des marchés publics.
Il est vrai que les collectivités territoriales ont la possibilité de déléguer par contrat l’exploitation d’un service public à une association régie par la loi du 1er Juillet 1901. Mais cette délégation doit se faire dans le respect des règles de transparence et de concurrence prévues par le Code Général des Collectivités Territoriales (Art. L1411-1) conformément à la loi n°93-122 du 29 Janvier 1993, relative à la transparence de la vie économique et des procédures publiques (dite loi Sapin).
Un contrat de délégation de service public à une association est donc soumis aux règles applicables aux autres délégataires. La circulaire du 28 Août 2001 du Ministère de l’Economie des Finances et de l’Industrie précise que "la notion de marché de service doit être entendue de manière extensive".
Voter cette subvention est donc contestable du point de vue du droit, car il s’agit bien d’un marché public. Celui-ci doit s’effectuer dans les règles du droit et non par le biais d’une subvention.
Pour conclure, je dirais que nous, les habitants de Gardanne, nous ne vivons pas dans une bande dessinée. Astérix et Obélix font rire les petits et les grands, mais nous les Gardannais, nous sommes bien mal dans les frontières du Village Gaulois dans lequel vous vous obstinez à nous enfermer.
Le pire de tout, c’est cette argumentation ni honnête, ni sincère que vous transformez en vertu, en l’enrobant artistiquement d’un pathos larmoyant : "pauvres jeunes, fraternité, bâtir des solidarités, mieux un petit chez soi, faire reculer l’injustice...." j’en passe et des meilleures.
Mais à la question que nous avions posée dans Energies : "qui sont les véritables fossoyeurs de la mission locale ?", nous avons tous, aujourd’hui, la réponse.

Madame Scholler arrive à la séance du Conseil Municipal.

Monsieur Calemme : Monsieur le Maire, vous nous apprenez aujourd’hui la création d’une association supposée assumer les fonctions d’une mission locale, rien de moins.
Cette nouvelle association nous est inconnue et nous sommes surpris de ne pas trouver en annexe les documents obligatoires relatifs à la création de toute association, à savoir :
- Le récépissé de déclaration de la Préfecture avec les statuts ;
- La copie de la publication au Journal Officiel
- Le dossier de demande de subvention municipale fait par cette association indiquant son budget prévisionnel
- Une copie de la convention qui lie la ville et l’association selon l’obligation légale qui est faite lorsque la subvention envisagée excède le seuil de 23 000 euros.
Mais si ce n’était que cela....
Depuis des mois, vous avez fait croire que la mission locale allait fermer, que les jeunes gardannais ne trouveraient plus d’interlocuteur sur la commune et que les salariés seraient licenciés.
Pourtant, vous aviez entre les mains, Monsieur le Maire, des courriers officiels de la Préfecture qui démentaient vos allégations et je déplore qu’une fois encore des courriers d’une telle importance n’aient pas été portés à la connaissance des adjoints et des conseillers municipaux. Je les tiens à la disposition des élus du Conseil Municipal.
Je vais lire la lettre qui vous a été adressée par la Sous-Préfecture le 17 septembre dernier :
"Monsieur le Maire,
Au cours de nos récents entretiens, nous avons évoqué l’arrivée à échéance au 13 novembre prochain de la convention constitutive du Groupement d’Intérêt Public, support juridique de la mission locale du Pays Minier dont vous êtes le Président. Je vous ai fait part de la volonté de l’Etat de maintenir sur Gardanne une réponse permanente facilitant l’insertion sociale et professionnelle des jeunes de la commune.
J’ai donc entrepris des démarches afin que la mission locale du Pays d’Aix en Provence propose, dans l’hypothèse d’une admission de votre commune à cette structure, une solution garantissant aux jeunes gardannais un niveau de prestations à la hauteur de leurs attentes et permettant un maintien de l’emploi des salariés du G.I.P.
Cette réponse ne peut se concevoir aujourd’hui que dans le cadre d’une structure reconnue par l’Etat au sein du réseau des missions locales.
A ce jour, suite à votre demande formulée par lettre du 8 septembre 2004, je vous confirme les informations communiquées à vos services par la Direction Départementale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle en particulier les points suivants :
Une antenne permanente de la mission locale du Pays d’Aix sera maintenue sur la commune de Gardanne, dans les locaux de l’actuel G.I.P, dans le cadre d’une convention de mise à disposition.
Une telle antenne permet la réalisation des fonctions d’accueil, d’information, d’orientation, de suivi et d’accompagnement des jeunes ainsi que la mise à disposition d’un espace de documentation à destination des publics et des professionnels.
De plus, l’ensemble des prestations mobilisables actuellement par la mission locale du Pays d’Aix sera proposé aux jeunes pour permettre la construction d’un parcours d’insertion sociale et professionnelle : il s’agit notamment des liens avec le monde économique, des formations en alternance, de la poursuite du partenariat avec l’ANPE, du dispositif Agents Relais d’Accueil (ARA), ou encore de la mise en place d’insertion.
Le maintien d’une antenne dans ce cadre suppose l’affectation d’un personnel permanent évalué à cinq personnes, prenant en compte les moyens budgétaires disponibles : tous les salariés actuellement en CDI au sein du GIP seront ainsi destinataires d’une proposition sur la base d’un profil de poste.
Le Maire de Gardanne sera associé au pilotage de l’antenne de la mission locale ; à ce titre, il lui sera proposé un siège au sein du Conseil d’Administration et sera créé un comité de suivi local, associant le Maire de Gardanne et le Directeur de la mission locale et qui pourrait être élargi aux acteurs locaux intervenant dans le domaine de l’insertion.
Je souhaite par la présente avoir apporté les réponses concrètes aux questions que vous vous posez et je reste à votre disposition pour vous transmettre les compléments utiles dont vous auriez besoin.
Je vous prie d’agréer Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.

Désormais, oseriez-vous encore dire ici que le Préfet a délibérément mis nos jeunes à la rue, licencié le personnel et fermé les bureaux actuels ?
Je crois au contraire qu’il vous a donné toutes les garanties que nous pouvions espérer et au passage ce que, semble-t-il, vous nous proposiez dans vos perspectives aubagnaises.
Aujourd’hui, vous nous demandez de voter une subvention de 40 000 euros à cette nouvelle association alors que le budget de la mission locale du Pays Minier s’élevait à plus de 600 000 euros par an assumé presque entièrement par l’Etat, la Région et le Conseil Général. Désormais, sans aucun financement de l’Etat, êtes-vous en mesure de garantir à ce jour que les aides aléatoires de la Région et du Département permettront le fonctionnement d’une telle structure, ou entendez-vous peut-être faire supporter au budget municipal le poids financier de votre décision ?
En créant cette association, vous niez les réalités vécues par nos jeunes et vous claquez la porte aux opportunités réelles qui venaient s’offrir à eux.
La vérité, Monsieur le Maire, est que tout rapprochement avec la ville d’Aix vous est insupportable et que vous persistez à vouloir rejoindre à tout prix l’intercommunalité d’Aubagne : c’est là l’unique motivation de votre choix déraisonné et en aucun cas le souci de l’avenir de nos jeunes, qui paieront au prix fort votre obstination en n’ayant pas accès au service public que leur offrait la mission locale du Pays d’Aix.
Nous refuserons de voter cette délibération car cette association n’a pas lieu d’être, les services rendus par notre mission locale n’ont jamais été menacés ; au 1er janvier les salariés auraient retrouvé leurs bureaux et les jeunes auraient bénéficié des mêmes services.
Et si vous les privez de ces perspectives d’avenir, alors Monsieur le Maire, c’est vous qui en supporterez, aux yeux de nos concitoyens, toute la responsabilité.

Monsieur le Maire : Je voudrais rassurer Monsieur Calemme, mardi les représentants de l’Etat, du Conseil Régional et du Conseil Général nous ont assuré que les mêmes services seraient offerts à nos jeunes. Le Conseil Général et le Conseil Régional nous ont assurés de verser au moins les mêmes subventions. Aucune inquiétude à avoir de ce côté.

Monsieur Calemme : Ecrit, est-ce qu’il y a des traces écrites ?

Monsieur le Maire : Quant à la responsabilité du Préfet, oui c’est lui qui a cassé par volonté politique la mission locale. Nous sommes capables de nous occuper de nos jeunes. Nous l’avons vu avec la reprise des crèches. La priorité pour nous ce sont les jeunes et nous allons continuer pour ces jeunes qui sont en recherche d’emploi. En ce qui concerne le personnel, il peut prétendre à percevoir des indemnités de licenciement, une personne sera reclassée sur Marseille ou Septèmes, les quatre autres on va leur trouver une solution aucune inquiétude dans ce domaine. Nous avons l’habitude de bien traiter nos jeunes et nous avons plus confiance en nous-même qu’en la municipalité dont vous vous faites le porte-parole.

Monsieur Calemme : Je ne suis pas porte-parole, vous confondez, mission locale et ville d’Aix.

Monsieur Payan : Je voudrais souligner l’importance de mettre en place des outils pour aider les jeunes face au déferlement de mesures anti- sociales du gouvernement. Que ce soit au niveau scolaire avec une réforme qui vise à mettre en place un SMIC scolaire, avec des savoirs minimums alors que la complexité du monde appelle au contraire à maîtriser des connaissances toujours plus importantes. Que ce soit au niveau de l’université où l’harmonisation européenne sert de justification à une sélection sociale accrue, avec un nombre d’étudiants qui sont contraints de se salarier durant les études en augmentation constante . Que ce soit bien sûr au niveau de l’insertion professionnelle avec des jeunes jetés sur le marché du travail sans qualification.
Dans le cadre de son projet dit abusivement de décentralisation, le gouvernement Raffarin envisageait de confier la compétence pleine et entière de la formation professionnelle aux Régions. S’il s’est bien déchargé d’une partie des charges financières, il a, après le résultat que l’on sait aux régionales, décidé de garder la maîtrise d’une part importante de la formation. Sans doute pour être sûr que les directives du MEDEF seront bien mises en œuvre.
Notre municipalité consacre à la jeunesse une part importante du budget communal. Je rappellerai :
- L’augmentation du nombre de places en crèche
- Les moyens importants pour l’école avec la gratuité des fournitures et des transports, les classes de découvertes et l’aide aux devoirs notamment.
- De nombreuses actions offertes aux adolescents par le service jeunesse
- L’accès aux nouvelles technologies via le service jeunesse et la médiathèque
- L’éducation à la citoyenneté avec le CME et le CCJ, toutes actions qui ont conduit l’Unicef à décerner à notre ville le label "Ville amie des enfants".
Ce dispositif était complété par l’action en direction des jeunes en insertion par la Mission locale.
Il nous faut poursuivre en ce sens, car il s’agit là d’une politique cohérente, qui respecte les jeunes et vise à leur faire toute leur place dans la ville.
Il faut pour les jeunes de Gardanne, et notamment ceux issus de familles modestes déjà si durement frappées par le chômage et la crise, des points d’appui pour pouvoir repartir, bâtir un autre avenir.
Ce travail, nous l’avons conduit avec la PAIO d’abord, avec la Mission locale ensuite, mises en place sous la responsabilité de Gérard Kocyba, alors maire adjoint à la jeunesse. Il est bon que nous travaillions à des structures nouvelles pour être efficacement à leurs côtés, et je mets en garde tous ceux qui malgré un discours de gauche relaieraient dans les faits la politique de Raffarin et de Borloo.

Monsieur El Miri : Monsieur le Maire, l’intervention des élus socialistes m’invite à réagir pour deux raisons :
la première est qu’évidemment, je ne partage pas leur volonté de confier l’accompagnement des jeunes gardannais à l’équipe municipale d’Aix-en-Provence et en particulier à Stéphane Salord, qui est l’élu responsable à l’insertion et au développement économique. Parce que c’est de cela dont il est question, la direction du Pays d’Aix est assurée par les élus de la ville centre, c’est-à-dire Mme Joissains pour nous et Stéphane Salord qui est son adjoint chargé de la gestion de l’insertion. Et je reprendrais les critiques qui sont faites par les socialistes aixois. L’insertion est totalement instrumentalisée par cette petite équipe d’élus de droite, qui décide des orientations sans aucune concertation avec les élus des autres communes, surtout quand ils ne sont pas de la même couleur politique, qui se contente de traiter l’insertion des jeunes par des effets d’annonces, des dispositifs gadgets à grand renfort de publicité. Pour cela, je vous renvoie au mensuel sur l’insertion dans le pays d’Aix, en première page, on y retrouve Mme Joissains, en deuxième page, M. Salord, en troisième page, toujours M. Salord, en quatrième page, c’est la même chose... C’est vrai qu’il y a des activités de loisirs, des chantiers d’insertion, mais rien n’est fait par exemple pour le logement des jeunes les plus en difficulté ou ayant des bas salaires, la ville d’Aix et de plus en plus de communes de la C.P.A. leur sont quasiment interdites. Or, le logement est incontournable dans les parcours d’insertion. Rien n’est fait pour les loisirs des jeunes et les seules activités qui existaient sont remises en cause. La mission locale du Pays d’Aix est une structure tentaculaire centralisée.
Ces critiques, Monsieur Calemme, vous les avez partagées puisque vous êtes allé soutenir aux Cantonnales M. André Guinde, dont l’adversaire était M. Salord, sur la base de ces critiques.
Cela m’amène à la deuxième raison qui me fait réagir à votre intervention, c’est votre double langage permanent. Si je comprends bien, quand vous êtes à Aix, vous critiquez la gestion de l’équipe Joissains, et quand vous êtes à Gardanne, vous en faites l’éloge. Allez-vous avoir la même attitude lors des prochaines cantonales qui oppose André Guinde au responsable de l’insertion de la C.P.A, M. Salord, dont vous faites l’éloge à Gardanne ?
Malheureusement, cette attitude du double langage ne se limite pas à ce seul sujet, c’est devenu pour vous une deuxième nature, vous soutenez à l’intérieur et vous critiquez à l’extérieur. Vous faites preuve d’un véritable dédoublement de la personnalité.
Pour ma part, si j’avais autant de critiques à émettre à l’égard de la majorité dans laquelle je siège et bien j’en partirais, or vous êtes toujours dedans. Je ne vois que deux explications possibles à votre attitude :
- soit vous êtes prêt à vous asseoir sur vos convictions pour conserver vos postes
- soit votre attitude est purement politicienne, vous approuvez les projets populaires et vous les critiquez dès qu’ils font débat.
M. Calemme, vous êtes assurément de cette nouvelle génération d’hommes politiques qui n’arrive à penser qu’en se rasant. Ayez le courage de vos convictions.

Madame Scholler : Monsieur le Maire, Madame Bonnet vous a posé une question de droit concernant la loi Sapin et le respect de la notion publique, vous n’avez pas répondu.

Monsieur le Maire : Je pense qu’elle se trompe, cela n’a rien à voir.

Monsieur le Maire demande que l’on procède au vote.

VOTE
POUR   CONTRE
21 Majorité Municipale   04 Groupe Elan pour l’avenir
03 Groupe Gardanne actions
ABSTENTIONS
M. Rapuzzi
REFUS DE VOTE
03 Groupe socialiste