N°05 – Conférence de Copenhague : Voeux du Conseil Municipal Rapporteur M. Pontet

Publié le

M. Pontet : Le sommet de Copenhague sur les changements climatiques se tient du 7 au 18 décembre.Les engagements de Kyoto (1997) n’ont pas été tenus, notamment par les pays les plus riches. Il s’agit désormais de prendre des mesures concrètes, contraignantes, dans le cadre d’un développement partagé qui n’exclut pas du développement les pays émergents.

Nous reprendrons quelques passages d’un éditorial commun à 56 journaux de 45 pays pour affirmer notre reconnaissance de l’urgence de la situation : « Si le monde ne s’unit pas pour prendre des mesures décisives, le changement climatique ravagera notre planète, et, avec elle, notre prospérité et notre sécurité. Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-même : onze des quatorze dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées ; la calotte glaciaire du Groenland est en train de fondre, et la flambée des prix du pétrole et de la nourriture intervenue l’an dernier a donné un avant-goût des bouleversements à venir.

La transformation sera onéreuse, mais son coût sera largement inférieur à celui du récent sauvetage de la finance mondiale – et infiniment moindre que le prix que nous aurions à payer en cas d’inaction (Le Monde – 8 décembre 2009). A mi parcours des pourparlers sur le climat de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, un appel est lancé le 12 décembre à Copenhague qui exige que :
- les pays industrialisés, dont la France, s’engagent collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.
- l’accord de Copenhague incite les pays en développement à évoluer vers des modèles sobres en carbone et leur permette de s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique. Les pays industrialisés participent financièrement aux 100 milliards d’euros par an, représentant moins de 10% des dépenses militaires mondiales, besoins évalués d’ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puissent mener les actions nécessaires.

La ville de Gardanne s’associe à cet appel et à sa mesure, poursuivra ses efforts en matière d’économies d’énergies au travers de ses projets de développement durable comme :
- la valorisation du biogaz à Malespine qui permet de produire l’équivalent de la consommation électrique quotidienne de 2 600 personnes
- le projet d’installation de 5 ha de panneaux photovoltaïques sur les terrils
- l’installation d’une unité de stockage froid et d’éolienne horizontale au pôle d’activité Morandat
- l’utilisation de la géothermie pour le réseau de chauffage et de l’eau de la mine
- l’incitation à préférer l’eau de la ville, moins chère, plutôt que l’eau embouteillée.

M. Lambert : Il est bien agréable de voir que tout le monde se met à être les défenseurs de l’écologie, les plus acharnés partisans d’un développement qui soit vraiment soutenable (et non pas durable, car aujourd’hui tout est durable... même le nucléaire ou le charbon !). Un développement soutenable pour la planète, ça commence effectivement par Copenhague 2009. Alors, aujourd’hui vous nous proposez de signer un vœu, c’est bien, mais plutôt que de réinventer l’eau tiède, nous vous recommandons de tout simplement signer l’appel « Ultimatum Climatique » initié par les principales ONG de protection de l’environnement. Je vous le joins, et vous pourrez constater qu’il va beaucoup plus loin que votre texte, parce qu’aujourd’hui l’urgence est d’aller beaucoup plus loin, et en premier d’assumer nos responsabilités. Le principal engagement il est simple, il est clair, il est en lien avec l’engagement nécessaire : réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2020. Soit dès 2010 moins 4 %. Cet engagement des territoires est d’autant plus important que c’est au plus près du terrain que les gisements sont possibles, ces gisements ne sont pas seulement dans ce que vous proposez : valorisation du biogaz, installation de panneaux photovoltaïques, éolienne, stockage froid, géothermie…

Rien en ce qui concerne la sobriété.
Rien sur les isolations absolument nécessaires des écoles, des bâtiments communaux, de la Maison du Peuple.
Rien sur la réduction de la consommation d’énergie.
Rien sur un Plan de Déplacement Urbain (PDU).
Rien sur les outils à mettre en place comme Agenda 21, Plans Climats Territoriaux.

Alors je vous propose de voter un vœu, mais pas celui présenté. Votons celui des ONG. Votons le seul vœu qui réponde véritablement aux enjeux, pas celui du « green washing » cette tendance très utilisée à droite de tout repeindre en Vert, les 4x4, les centrales nucléaires, les routes et autoroutes, les avions, l’agriculture productiviste… Votons et engageons nous à mettre en œuvre ce qui doit être mis en œuvre pour respecter cet engagement de réduction de 40 % des GES. Alors quand est-ce que vous allez nous présenter un Agenda 21, un Plan Climat Territorial, un PDU ? Quand est-ce que vous allez faire le choix de la sobriété plutôt que du productivisme, avec des investissements locaux qui créent des emplois locaux.

Ainsi, et je reviendrai sur un vote piège du dernier CM : devait-on voter pour ou contre le projet d’éolienne à pales dorées à l’or fin (pardon, d’éolienne verticale à 500.000 euros HT) ? Vous nous aviez fait la remarque que vous vous engagiez à un plan sur les économies d’énergies. J’avais rappelé que j’étais prêt à participer à ce groupe de travail. J’ai bien reçu une convocation pour y participer, jeudi 10 décembre 2009 à 17 h 30, convocation reçue quatre jours avant. Je n’ai bien sûr pas pu me libérer d’autres engagements, notamment la présentation des enjeux du transport maritime face aux exigences à venir en terme d’émission de Gaz à Effet de Serre, et ce lors d’un colloque à Paris le même jour. La veille, c’était devant les élus du Conseil Régional que je parlais d’environnement, logistique et territoire.

Texte des ONG :

Au mois de décembre de cette année se tiendra à Copenhague le Sommet de l’ONU sur le climat. Confrontés au péril climatique, les dirigeants du monde entier devront parvenir à surmonter leurs divergences d’intérêts de court terme pour se rassembler autour d’un projet politique mondial fondé sur un constat scientifique objectif et ainsi donner une suite au protocole de Kyoto qui soit à la hauteur des enjeux que nous allons devoir tous ensemble affronter dans les décennies à venir. Le résultat de cette conférence dessinera l’avenir climatique de l’humanité.

Or comme le rappelait il y a un an le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon, « nous sommes au bord d’une catastrophe si nous n’agissons pas ». Acteurs reconnus de la protection de l’environnement, des droits humains et de la solidarité internationale, conscients des responsabilités qui sont les nôtres, nous avons décidé pour la première fois de parler d’une seule voix pour vous exprimer publiquement notre préoccupation et vous appeler à agir avec ambition et détermination lors de la Conférence de Copenhague. Au regard de l’ultimatum climatique auquel l’humanité est confrontée aujourd’hui, Monsieur le Président, vous aurez rendez-vous avec l’Histoire en décembre 2009.

Le réchauffement du système climatique est sans équivoque. L’activité humaine en est la cause. Ses impacts se font déjà ressentir en différents points du globe, notamment par la multiplication des catastrophes climatiques. Si nous n’agissons pas maintenant, ils seront sans aucun doute encore plus dévastateurs. C’est le constat sans appel de 2 500 scientifiques du monde entier qui ont reçu collectivement le Prix Nobel de la Paix en 2007 pour leurs travaux sur le phénomène des changements climatiques. Depuis, de nouveaux éléments scientifiques montrent, chaque jour, que le climat se dérègle au-delà des prévisions les plus pessimistes, avec des conséquences bien plus précoces que prévues et d’ores et déjà visibles.

S’il est encore difficile d’évaluer avec précision l’amplitude des impacts, le danger est en revanche déjà certain. Ecosystèmes ravagés, variabilité climatique extrême, hausse du niveau des océans… : les premières victimes de ces catastrophes en chaîne sont les populations déjà vulnérables en Afrique subsaharienne, en Asie centrale, du Sud Est ou dans de nombreux pays insulaires. La sécurité alimentaire, l’accès à l’eau ou à la terre sont gravement menacés et des centaines de millions de personnes risquent d’être poussées à l’exode, grossissant les rangs de ceux que l’on nomme les « réfugiés climatiques ». Dans un monde de crises, nous craignons que la guerre, l’autoritarisme, les inégalités, la misère et la souffrance humaine prennent encore un peu plus le pas sur la paix, la dignité humaine et la démocratie.

L’urgence climatique nous commande donc d’agir à la hauteur des périls qui sont devant nous. Nous maîtrisons déjà la plupart des technologies nécessaires pour relever le défi d’un mode de développement qui intègrerait à sa juste mesure l’impératif climatique. De plus, cette rupture avec un modèle de développement hérité d’un passé révolu recèle des opportunités d’économies, d’emplois et d’innovations considérables. Encore faut-il que nous prenions la décision politique de le faire.

Tout d’abord, il faut impérativement parvenir à stopper la croissance des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2015 avant de les faire décroitre. C’est la seule voie pour limiter le réchauffement des températures bien en-dessous de 2°C, seuil au-delà duquel la capacité à s’adapter de nos sociétés et des écosystèmes est menacée. Pour ce faire, Les pays industrialisés, dont la France, doivent s’engager collectivement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2020 par rapport à 1990.

Mais cela ne sera pas suffisant. Les pays en développement doivent, eux aussi, mettre en place les politiques industrielles, énergétiques et agricoles qui limiteront la croissance de leurs émissions avant de les réduire, sans compromettre leur légitime aspiration au développement économique et social. L’accord de Copenhague devra permettre à ces pays d’évoluer vers des modèles sobres en carbone. Il devra aussi leur permettre de s’adapter aux conséquences inévitables du changement climatique.

Pour nombre d’entre eux, en particulier les plus vulnérables, ces actions ne pourront se faire sans le soutien financier et technique des pays industrialisés. Les besoins d’ici à 2020 sont évalués à plus de 100 milliards d’euros par an. C’est moins de 10% des dépenses militaires mondiales.

Responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre aujourd’hui dans l’atmosphère, munis de capacités d’action plus fortes, les pays industrialisés portent la responsabilité morale, légale et économique de mener le combat contre le dérèglement du climat. Monsieur le Président, vous vous devez de prendre la tête de ce combat qui est sans aucun doute l’enjeu de ce siècle. Notre avenir commun dépendra dans deux cents jours des choix politiques qui seront faits.

M. Pontet : Nous nous associons à cette démarche et nous avons commencé à travailler sur un plan qui s’appelle "PAGE 2010" et sur lequel figurent une quarantaine d’engagements qui se divisent en grands secteurs. Ce plan d’action porte sur les questions énergétiques dont deux points essentiels, la maîtrise des consommations de la commune et une réflexion plus large sur les problèmes environnementaux. Le plan balaie différents aspects, le chauffage, les transports, le programme AGIR, un plan de formation, une démarche de sensibilisation et de communication grand public, la formation des employés communaux. Ce plan permettra une évaluation des moyens et savoir où en est notre action et ce afin d’avancer de façon efficace.

Monsieur Lambert, je tiens à répondre, on vous a quand même invité à la dernière réunion et vous n’étiez pas présent. Je comprends que vous vous trompiez, mais ce n’est pas une "liste à la Prévert", c’est un plan ambitieux que nous sommes en train de mettre en oeuvre et qui prend en compte tous les aspects du développement durable.

M. Bastide : L’autorité organisatrice du transports urbains ce n’est pas la commune, mais le syndicat.

M. Lambert : Je n’ai pas fait une attaque sur "PAGE". Quant à l’invitation celle-ci a été faite trois jours avant et j’étais déjà engagé ailleurs.

VOTE
POUR   ABSTENTION
26 Majorité Municipale
M. Calemme
M. Sandillon
Mme Cruveiller
Mme Ferrarini
  M. Lambert 02