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Le sport scolaire en questions Energies 329 - Stéphane Conty

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C’est à l’initiative du syndicat SNEP-FSU que se sont déroulées au Lycée Fourcade les 2e Assises de l’Éducation Physique et Sportive et du sport scolaire. Il en est notamment ressorti des inquiétudes sur son avenir et sur l’évolution de la profession.

C’est dans l’amphithéâtre du lycée Marie-Madeleine Fourcade que se sont réunis le 10 décembre dernier une soixantaine de professeurs d’éducation physique et sportive. Ces assises s’inscrivaient dans un contexte difficile de réformes de l’Éducation nationale qui ne sont pas sans risques pour le sport scolaire et de changements majeurs imposés par l’État dans le fonctionnement de l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS) dont les conséquences pourraient s’avérer désastreuses pour l’institution.

Au centre des débats, le changement de statut des cadres de l’UNSS et la suppression des championnats de France pour les juniors et seniors, avec en corollaire cette année une diminution sans précédent des effectifs des jeunes inscrits en UNSS. Association multisports au service des licenciés des Associations sportives des collèges et lycées, l’UNSS permet aux élèves de 11 à 20 ans de pratiquer plus de 60 activités sportives, sous la direction de 30 000 professeurs d’EPS, dans le cadre d’un forfait horaire de trois heures hebdomadaires sur toute l’année.

L’association a jusqu’ici été gérée par 186 cadres mis à disposition de l’UNSS par l’Éducation nationale. Or il leur a été demandé d’accepter un changement de statut pour devenir détachés, ou de retourner à leur fonction antérieure. Un petit changement en apparence, mais pour de grandes conséquences comme l’a souligné Serge Chabrol, secrétaire général du SNEP, « c’est le statut même de l’UNSS qui s’en trouverait modifié. D’association administrative chargée de la mission d’organiser le service public du sport scolaire dans le second degré, elle deviendrait alors l’équivalent d’une association complémentaire de l’éducation, pour laquelle l’engagement conventionnel de l’État serait aléatoire et en particulier soumis aux aléas budgétaires. »

Un nouveau fonctionnement soumis aux aléas budgétaires de l’État

Une mesure qui, associée à la suppression des championnats de France UNSS pour les juniors
- seniors qui concerne quand même 146000 lycéens cette année, soulève de vives inquiétudes auprès des enseignants. Ainsi, alors que les effectifs de l’UNSS ont augmenté régulièrement, passant de 771 990 licenciés en 1995 à 1 006 419 en 2009, ils ne sont plus pour l’heure que de 860 211.

Autre source de difficultés pour l’UNSS, la question des horaires comme l’explique l’une des professeurs d’EPS du Lycée. « Ici à Fourcade nous avons créé trois pôles, compétition, plein-air et animations, ce qui a permis de multiplier le nombre de licenciés en UNSS. Toutefois les élèves ont cours du lundi au vendredi de 8h à 18h. Dans ces conditions il est difficile d’avoir des jeunes disponibles pour les activités et les compétitions. »

Des échanges riches et animés dont les enseignants présents ont souhaité qu’ils aient lieu plus régulièrement.