Bilan et perspectives avant travaux

Le CMP prend ses marques en attendant le grand chantier Bruno Colombari

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Deux ans après son installation à Saint-Pierre, un an après sa première rentrée et quatre mois avant le début des travaux à Château-Laurin, où en est le Centre Microélectronique de Provence ? Bilan et perspectives avant la présentation du projet architectural à la population le 19 juin prochain.

Dans quelques jours s’achèvera à Biver la première année scolaire du Centre Microélectronique de Provence. Un petit événement qui passera peut-être inaperçu dans la vie de la commune. A tort. Il ne faut pas oublier que la volonté de Lionel Jospin, exprimée au printemps 2000 à Rousset, ne s’est concrétisée qu’en mars 2002 à Bercy, quelques semaines avant le changement de majorité parlementaire. Il aura donc fallu deux ans pour transformer une annonce ministérielle en projet financé, et encore deux ans pour que le projet se concrétise en un centre de formation pour des ingénieurs en microélectronique. Et c’est dans deux ans que devrait s’achever, si tout va bien, le chantier de Château-Laurin, ses 19 000 m 2 de plancher sur six hectares, ses 46 millions d’euros de coût. Autant dire que le CMP est au milieu du gué. Pas encore de murs définitifs, mais bien installé dans le centre Saint-Pierre qu’il occupe désormais intégralement ou presque. Pas encore d’ingénieur civil des Mines issus de l’école de Saint-Étienne, mais déjà une promotion d’ingénieurs spécialisés issus des entreprises. « Un tiers des effectifs sont en formation continue et deux tiers en apprentissage, précise Louis Ros, directeur adjoint chargé de la formation. Le 11 juin, 28 d’entre eux obtiendront le diplôme de l’école des Mines. » D’autre part, le CMP a accueilli en 2003-2004 une centaine d’étudiants de l’ISMEA (ingénieur spécialisé en microélectronique et applications). « En 2005, ils devraient être 120, précise Louis Ros. Le recrutement des premières années pour la rentrée prochaine est en cours depuis fin avril, avec des oraux mi-juin. Ce sont des étudiants de classes préparatoires. »

Plus de 300 étudiants début 2005

Les effectifs accueillis à Saint-Pierre montent régulièrement : 256 élèves à la fin de cette année scolaire, 297 au dernier trimestre 2004 et près de 320 en février 2005. « C’est à cette date que nous accueillerons les étudiants de deuxième année en ICM (ingénieur civil des mines), explique Philippe Collot, directeur du CMP. Ils auront fait trois semestres de tronc commun à Saint-Étienne, et il leur restera deux semestres d’études à Gardanne et un semestre, le dernier, de stage en entreprise. Ils seront entre 12 et 20. A terme, nous en accueillerons une quarantaine. »
Aux trois formations déjà citées, il convient d’ajouter deux mastères spécialisés : un en systèmes informatiques et microélectroniques (SIME) et un en technologie et management de la production microélectronique (TMPM), dont la particularité est d’être délocalisé à Rousset, chez ST Microelectronics. « Nous avons aussi 9 doctorants, sur place ou dans des laboratoires, et à terme 8 supplémentaires. Un post-doctorant a été envoyé à l’Université de Columbia, aux États-Unis. » Côté enseignants-chercheurs, le CMP dispose de 20 personnes déjà en place, dont 13 viennent de la chambre de commerce et d’industrie, et 3 du ministère de l’industrie. Huit permanents administratifs sont chargés de gérer la structure.
Les effectifs du CMP, une fois qu’il sera installé à Château-Laurin, ont tout de même été revus à la baisse. Ce ne sera pas 660 élèves qui seront accueillis à l’horizon 2008, mais plutôt 450. Autant dire que la deuxième tranche de travaux qui porte sur 7 000 m2 de plancher supplémentaire et qui n’est pour l’instant ni datée ni financée, reste encore à confirmer.

Les lycées sollicités

Pour loger tout ce monde à Saint-Pierre, il a fallu pousser les murs. Ou plus précisément, occuper des salles que la Ville, propriétaire des locaux, avait initialement mises à disposition d’autres organismes de formation. Ainsi, les deux étages du bâtiment B ont été intégrés au CMP, et la maison du Pesquier dédiée à la recherche accueille trois personnes par bureau au lieu de deux. Le hangar mécanique situé entre le bâtiment B et le stade Albert-Curet sera aménagé, de même que le sous-sol du bâtiment A, transformé prochainement en foyer-cafétéria. Au total, le CMP dispose donc désormais de 11 salles d’enseignement dont 5 équipées de matériel spécifique et de 25 bureaux. « Au niveau du logement, on fait du palliatif jusqu’en 2006, admet Philippe Collot. Il n’est pas simple de trouver un appartement ou une maison dans le secteur, d’autant que les chercheurs n’ont pas des revenus extraordinaires. Nous avons une vingtaine de chambres réservées à Aix et à Gardanne. Et pour les repas, un accord a été passé avec le Lycée de l’Étoile qui met à notre disposition une cinquantaine de places vers 12h45, ce qui coïncide avec nos horaires de cours. »
C’est ainsi que petit à petit, le Centre microélectronique s’intègre à la vie de la commune. Après les entreprises locales en avril, la direction du CMP et l’architecte Aymeric Zublena présenteront les futurs bâtiments à la population, le 19 juin. « Nous avons aussi passé une convention avec le lycée Fourcade qui dispose d’une petite salle blanche, ajoute Louis Ros. A la rentrée 2004, nous y installerons des équipements de test et d’expérimentation pour des travaux pratiques. Il y aura notamment un microscope électronique pour les étudiants de l’ISMEA. Les élèves du lycée pourront bénéficier de démonstrations, même s’ils ne manipuleront pas directement le matériel. » En 2005, une semaine pour la science avec des expos, des ateliers et des animations sur le thème de la microélectronique devrait être mise en place, en collaboration avec la Rotonde, le centre de culture scientifique de l’école des Mines de Saint-Étienne. L’occasion de rapprocher un peu plus les Gardannais de ce qui sera l’équipement majeur de la commune dans les années à venir.