Après deux années de résistance ponctuées par de vifs échanges, d’alertes faites aux citoyens, de manifestations, la loi de réforme des collectivités territoriales a été promulguée le 16 décembre 2010. Le texte donne désormais toutes les possibilités à l’État pour revoir les limites des communautés, intégrer de force des communes dans une intercommunalité, mettre en route les métropoles, ces grandes entités qui pourraient recouvrir une partie importante du département...
Une longue bataille a été menée en région par Roger Meï et de nombreux maires et élus locaux (dont la maire d’Aix-en-Provence et présidente de la CPA qui refuse l’intégration de son intercommunalité dans la Métropole marseillaise) et qui a conduit plusieurs d’entre-eux jusqu’à manifester devant l’Assemblée nationale. Il était important de faire entendre sa voix, de défendre la proximité entre les élus et les citoyens. Aujourd’hui, de nouvelles actions sont à venir. Car comment imaginer que la carte intercommunale puisse être rationalisée uniquement en Préfecture ?
Le 22 avril dernier, le Préfet Hugues Parant a présenté un nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) pour les Bouches-du-Rhône, soulevant de nouvelles protestations chez de nombreux élus. Ce schéma propose la fusion de la communauté d’agglomération du pays de Martigues avec le San Ouest Provence, la disparition de la communauté de communes de la vallée des Baux et des Alpilles pour une répartition entre l’agglomération d’Arles et un nouveau groupement autour de Châteaurenard et St-Rémy de Provence. La proposition de l’État intègre également les six communes restées à l’écart de l’échiquier intercommunal, parmi lesquelles figurent Gardanne et Gréasque qui seraient rattachées à la communauté de communes du pays d’Aix (CPA) qui regroupe à ce jour trente-quatre communes.
Le fond du problème est grave pour les élus. Ces grands regroupements de communes font perdre la proximité avec leurs administrés ainsi que leur liberté de gestion pour des choix qui seraient désormais imposés par de grandes technostructures telles que les métropoles éloignées des préoccupations des habitants. Ainsi, pour notre département, un habitant de Gardanne se retrouverait contraint à s’adresser à des services éloignés de son lieu de vie.
Comment rester maître de ses choix d’aménagement urbain, de préservation de ses 50 % d’espaces naturels si comme le prévoit la loi, les plans locaux d’urbanisme pourraient être gérés loin d’ici, comme c’est déjà le cas pour les communautés urbaines ? Sans compter que les intercommunalités ont constitué un facteur significatif d’augmentation des taux d’impôts locaux en France.
Autant de questions que les élus gardannais souhaitent aborder avec les habitants dans les semaines à venir.