Economie

La centrale prépare 2008 Bruno Colombari

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Tous les dix ans, la turbine de la tranche 5 (600 MW) de la centrale thermique est démontée pièce par pièce pour une révision générale. Une opération étalée sur huit semaines au printemps dernier. Par ailleurs, les travaux de désulfuration s’achèveront en novembre.

C’est un peu comme la révision d’une automobile, sauf que tout est à une autre échelle. La turbine de la tranche 5 de la centrale thermique, mise en service en 1984, doit être vérifiée intégralement tous les dix ans environ. Pas une mince affaire pour un monstre de 80 tonnes capable de pousser des pointes à 3000 tours par minute sous une température de 550°C. « Le principe est de transformer de la vapeur en énergie cinétique, c’est-à-dire en vitesse, puis en énergie mécanique qui va entraîner l’alternateur et produire l’électricité  », explique Bernard Martres, directeur de la centrale. Si l’espérance de vie d’une turbine est d’environ 40 ans, il convient de vérifier régulièrement l’état des pièces, notamment les ailettes et les vis. C’est la société Alstom qui est chargée de la maintenance, avec environ 70 mécaniciens sur le site.

Opérationnel en décembre

L’autre gros chantier en cours, et qui a nécessité également l’arrêt de la tranche 5, c’est la désulfuration et la dénitrification des fumées. Un chantier engagé en 2005 pour un montant total de 81 millions d’euros, avec pour objectif de répondre aux normes européennes concernant les rejets dans l’atmosphère d’oxydes d’azote et de soufre. Des normes applicables au 1er janvier 2008.

Le principe est le suivant : injecter de l’ammoniaque dans les fumées pour piéger l’oxyde d’azote, et procéder à un lavage humide au lait de chaux pour transformer la soude en gypse. La température des fumées rejetées sera ainsi abaissée de 130°C à 50°C, les rejets de dioxyde d’azote réduits de moitié et ceux d’oxyde de soufre diminués de trois quarts.

Depuis le 23 juillet, et jusqu’en novembre, des essais sont en cours. Les premiers ont d’ailleurs généré des nuisances sonores qui devraient être pris en compte. Une réunion regroupant l’entreprise, les riverains, la Ville, les associations et la DRIRE sera organisée le 14 septembre. Et si tout va bien, les nouveaux équipements de dépollution devraient être opérationnels en décembre.

Ces chantiers ont nécessité la présence, au total, de près de 850 sous-traitants sur le site, venus de toute l’Europe : belges, roumains, espagnols, portugais, polonais, italiens... une vraie tour de Babel nécessitant la présence permanente d’interprètes pour transmettre les consignes et faire respecter les normes de sécurité.

Quant au futur groupe 6 de 400 MW à cycle combiné gaz, sa construction est conditionnée à des autorisations de la DRIRE et des communes de Cabriès et de Bouc-Bel-Air pour le passage des réseaux. « Une décision devrait être prise mi-2008, explique Karine Leprêtre, d’Endesa France. L’objectif est que cette tranche soit opérationnelle en 2011. » L’éventuelle prise de contrôle d’Endesa France par l’Allemand E.on, dont on a reparlé cet été, ne devrait pas remettre en cause le plan industriel de 1,3 milliard d’euros lancé par Endesa en 2004.