Chantier au Pesquier

L’autre “Maison”... Energies 181 - Carole Nerini

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En juin 2003, l’établissement de soins palliatifs “La Maison” intégrera ses nouveaux locaux dans le quartier du Pesquier. Même avec un doublement de la capacité d’accueil et un effectif de salariés qui augmentera en conséquence, l’esprit devrait rester intact.

« On essaiera de la faire aussi belle que celle-là, de faire également en sorte que l’esprit reste le même. » Chantal Bertheloot, coordinatrice et l’ensemble de l’équipe de La Maison y comptent bien. L’idée de déménagement a longuement mûri dans leur tête. On s’est posé de nombreuses questions, on a tout étudié, on a beaucoup pensé à ces malades que personne n’accueille, à ce que l’équipe, enrichie de l’expérience vécue, pourrait apporter.

Puis la décision a été prise. Le terrain qui recevra La grande Maison, comme ils l’appellent, a été mis à disposition par la municipalité tandis que la Logirem se charge de la construction qui devrait aboutir en juin prochain. « On prévoit rarement l’évolution de certaines maladies graves, poursuit Chantal. On se rend compte que les besoins en matière de soins sont différents de ceux d’il y a 10 ans, les demandes d’admission se multiplient. Jusqu’à présent, il nous était difficile de prendre en charge les malades gravement atteints mais dont l’état est stationnaire. Il fallait qu’on agisse et cette nouvelle structure répondra notamment à ces besoins.  »

La nouvelle Maison accueillera 12 lits en soins palliatifs, 12 lits en soins de longue durée, et 4 places en centre de jour. Ces dernières auront pour vocation de soulager l’entourage des malades gardés à domicile. La formule sera souple, à la demi-journée, à la journée, sur quelques jours, tout dépendra de la demande. « C’est également bénéfique au malade qui se retrouve ailleurs, dans un environnement différent du sien au quotidien. On sera là pour l’aider à passer certaines étapes, on sera là pour leur procurer du bon temps avec la possibilité de se faire coiffer, de prendre un bain délassant, de participer aux activités créatives qui seront mises en place. »

En ce qui concerne le travail de réflexion avec l’ensemble de l’équipe autour de ce nouveau projet, « tout comme la construction de l’édifice, nous n’en sommes qu’aux fondations plaisante Chantal Bertheloot. Les objectifs sont fixés, il va désormais falloir se pencher sur la façon de les mener à bien. La nouvelle n’a pas été évidente pour tout le personnel. Il faut savoir qu’ici, nous vivons au quotidien avec les notions de séparation et de perte. Pour tous, ce sera une étape supplémentaire que l’on surmontera. La Maison passera de 42 à 65 salariés. Bien entendu, nous continuerons à travailler en équipe, à partager la réflexion, à avancer ensemble. »

Quant à l’esprit Maison qui leur colle à la peau, il fera partie intégrante du déménagement. Le bâtiment sera d’ailleurs construit selon cette volonté, avec des patios, des terrasses, une cheminée, des chambres lumineuses, des couleurs reposantes, des espaces intimes et chaleureux. Tout sera mis en oeuvre pour que tous ceux qui feront une halte dans ce lieu, les malades, leurs familles, les salariés et les bénévoles se sentent vraiment comme à la maison.

“La Maison” a accueilli un congrès international

Tous les deux ans, un congrès réunissant l’ensemble des établissements de soins palliatifs francophones est organisé par l’un des pays participant. Cette quatrième édition s’est tenue à Carry-Le-Rouet du 20 au 22 juin derniers. L’équipe de La Maison a élaboré un programme très serré, partagé entre des expositions, des moments de réflexion, des ateliers et une grande soirée de gala. De nombreux thèmes ont été abordés et les échanges ont été très riches. De la créativité dans le milieu des soins palliatifs à la nourriture appropriée aux malades en passant par le rôle des bénévoles, la prise en charge des patients et la gestion des émotions, les équipes ont travaillé sérieusement, rien n’a été oublié. « Ces rencontres nous apportent beaucoup, souligne Chantal Bertheloot. Du fait qu’elles ne concernent que des établissements comme le nôtre, on arrive très vite au but. Cela nous permet de confronter nos réactions, de se retrouver autour d’une situation qui nous est propre. » Dans deux ans, c’est en Suisse qu’ils se retrouveront.