Environnement

Gardanne cultive son agriculture Stéphane Conty

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Cette année Gardanne organisait la 10 e édition de sa foire agricole, une manifestation qui connaît une fréquentation croissante. Une journée qui est le symbole du souhait de la commune de maintenir une agriculture vivante et active sur son territoire.

Avec plus de 300 ha de terres agricoles et une dizaine d’agriculteurs encore en activité, Gardanne entend maintenir une réelle activité économique à vocation agricole, comme le souligne Philippe Pintore, conseiller municipal en charge de l’économie et de l’agriculture, « L’agriculture a toute sa place à Gardanne. Bien que nous soyons dans une zone où l’urbanisation croissante engendre une forte pression sur le foncier, nous souhaitons conserver la même quantité de surfaces agricoles dans le futur Plan Local d’Urbanisme en cours d’élaboration. Ce sont des espaces qui contribuent au développement économique et à la qualité de vie de notre commune et qui en outre permettent de limiter les risques d’incendies. »

Pour l’élu, plusieurs facteurs sont à prendre en considération. « Notre problématique principale est que beaucoup d’agriculteurs de la commune sont proches de la retraite, il nous faut donc penser notre action en vue de l’installation de nouveaux agriculteurs. Actuellement le lycée agricole de Valabre mène une réflexion sur la possibilité de créer une couveuse d’activité qui faciliterait l’installation de jeunes agriculteurs. La Ville pourrait par exemple s’associer au projet par la mise à disposition de parcelles cultivables. »

Agriculture de proximité

Le foncier est un deuxième problème pour l’agriculture dans notre région où le prix du terrain a explosé ces dernières années. Un phénomène qui tend à fortement limiter les possibilités d’installation de nouveaux agriculteurs d’une part à cause du prix à l’hectare difficilement assumable pour une jeune entreprise, mais aussi en raison d’un “gel” des ventes de terres agricoles, certains propriétaires attendant leur classement en “zone constructible” pour vendre ces terrains à des prix nettement plus élevés.

Pour faire face à ce phénomène, Gardanne a passé une convention avec la Safer, organisme dont l’une des missions est de conserver la destination des terres agricoles grâce à un certain nombre d’outils. Parmi ceux-ci, il y a le droit de préemption. Ainsi quand un terrain agricole est mis à la vente à Gardanne, la Safer le signale à la ville qui peut éventuellement se positionner comme acquéreur.

La Safer peut aussi préempter directement comme elle l’a fait récemment pour deux parcelles dont l’une a permis l’installation d’une nouvelle exploitation. Dix hectares de parcelles communales sont aussi exploitées par des agriculteurs par le biais de conventions de mise à disposition.

Si la Ville souhaite conserver son volet agricole, elle désire également lui donner une orientation “sociale” comme le précise Philippe Pintore. « L’avenir de l’agriculture en zone périurbaine passe par des circuits courts et de proximité comme les Amap (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et par une culture raisonnée, respectueuse de l’environnement. D’autre part, nous menons aussi une réflexion sur la possible mise en place d’un jardin d’insertion dans le cadre de la maison de la formation. » Associer agriculture, développement économique et social, un défi pour l’avenir...