Médiathèque

Fenêtres ouvertes sur La Maison Energies 83 - Pierre Magnetto

Publié le

AVEC L’EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES DE PHILIPPE CONTI A LA MÉDIATHÈQUE, C’ÉTAIT LA PREMIÈRE FOIS QUE LA MAISON SE MONTRAIT AINSI AU GRAND JOUR. Le photographe qui a vécu sept mois sur place a saisi du bout de son objectif quelques instants fugaces de la vie quotidienne des malades et des personnels soignants. Ces images, exposées à la Médiathèque durant trois semaines, ont suscité beaucoup d’émotion, comme l’attestent les témoignages de sympathie inscrits sur un registre laissé à la disposition du public. « Un regard juste, beau et bon, merci pour cet autre regard, plein de tendresse, beaucoup de pudeur à travers ces photos, Y a beaucoup de douceur dans ces photographies, » commentait un visiteur. « Et quand on les voit, on se dit que sûrement, La Maison c’est comme ça. »

A en croire Marie de Hennezel c’est en tout cas le souhait de l’équipe soignante. Auteur de La mort intime, elle a animé une conférence dans le cadre de l’exposition le 13 octobre dernier à laquelle participaient près de 150 personnes. La psychologue a participé à la formation des personnels intervenant dans l’institution. Un travail qui demande à chacun de s’impliquer au-delà de ses compétences professionnelles.

Le public invité à la discussion n’a pas manqué de remarques ni de questions concernant l’accompagnement de malades en fin de vie, la place de la famille, des amis. Un débat qui fut riche et émouvant de sincérité.

Questions à Marie de Hennezel

Le travail de formation de l’équipe de La Maison a été très important, pourquoi ?
Chacun s’est impliqué ici en tant que personne. Mais il est très rare que les personnels hospitaliers soient amenés à parler d’eux-mêmes, de la part personnelle que leur implication soulève, des questions intimes qui se posent. C’est pourtant par là qu’il faut commencer, car on ne peut appréhender la mort en faisant l’économie de ce travail.

Quel réconfort le malade reçoit-il en conséquence ?
Beaucoup trop souvent on infantilise et on surprotège le malade en pensant qu’il ne sera pas capable de faire face. Dans les centres de soins palliatifs, flous lui faisons sentir qu’il est accueilli et accepté tel qu’il est avec confiance, mais qu’il a aussi à faire son propre chemin. Ça semble simple mais c’est le plus difficile. On ne peut faire abstraction de l’impact intime de toute cette souffrance sur soi-même.