Etre bénévole pour l'aide aux devoirs Energies 458 - 7 septembre 2016 - Bruno Colombari

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Le dispositif “Citoyens Solidaires” et le secteur Éducation proposent pendant l’année scolaire, deux fois par semaine, une aide aux devoirs pour collégiens et lycéens. Parents et bénévoles témoignent.

D’UN CÔTÉ, DES ADOS AU COLLÈGE ET AU LYCÉE QUI GALÈ- RENT EN CLASSE, DE L’AUTRE, DES BÉNÉVOLES QUI VEULENT SE RENDRE UTILES : le dispositif Citoyens solidaires et le secteur Éducation de la Ville assurent le relais. Chaque semaine de l’année scolaire, le lundi et le jeudi, les premiers retrouvent les seconds au 19 rue Borély. « Je suis en seconde et je vais entrer en première STMG, raconte Gwenaëlle. Avec le soutien, j’ai senti que je travaillais plus et mieux. J’ai eu plusieurs personnes qui m’ont suivie, mais ce n’est pas un problème, au contraire, ce sont différentes façons d’expliquer. »

Rachid est le père de Walid, élève de troisième : « Mon fils est venu au dispositif suite à une annonce dans Énergies. Au début il avait des moyennes catastrophiques et là, il a fini l’année avec 14. » Pour Françoise, dont le fils Kenzo, en quatrième Segpa à Aix, a de gros problèmes de santé, « L’aide aux devoirs lui permet de rencontrer d’autres ados, il se sent bien. » Enfin, Samra, elle-même étant passée par le dispositif Coup de plume, ajoute que « Les bénévoles font de gros efforts avec les enfants, je les rencontre pour discuter avec eux quand je les amène. »

LEUR DONNER CONFIANCE EN EUX

Ces dix bénévoles, retraités pour la plupart, enseignants pour certains, y trouvent aussi leur bonheur : « Je suis allée aux cours d’informatique donnés par les étudiants de Charpak, raconte Paule. Puis on m’a demandé ce que je savais faire, et comme c’était mon métier, je fais du soutien scolaire. Les enfants, ça les rassure, ils sont plus sécurisés. Les relations sont différentes. Et pour nous, ça permet de se rendre utile, et c’est bon pour le cerveau ! » Jean-Paul ne s’attendait pas à ce qu’il allait trouver : « J’étais employé de banque et je suis à la retraite depuis 2015. Je croyais qu’il fallait leur apprendre à lire et à écrire, et je me suis retrouvé avec des sixièmes. Quand l’un d’eux revient avec de bonnes notes, on est récompensés. »

Quant à Roger, ancien cadre chez ST Micro, il cherchait surtout à s’occuper : « Jai rencontré le maire au Forum des associations, il m’a orienté vers Citoyens solidaires. On peut passer beaucoup de temps sur un problème, revenir en arrière, comprendre ce qui n’a pas marché. Mais je suis effaré de la quantité de choses qu’on leur demande d’apprendre.  » Ce que confirme Mathilde, la plus jeune du groupe, étudiante à Sciences Po à seulement 18 ans : « On est dans une école à deux vitesses, ceux qui ont des difficultés, qui n’ont pas les bases, sont complètement laissés sur le carreau. L’approche individuelle permet de leur redonner confiance en eux, même à ceux qui ont de grosses lacunes. En tant qu’étudiante, c’est un point important sur un CV, c’est surtout une belle expérience sur le plan humain. »

Laure Roméo, responsable du dispositif Citoyens solidaires, livre volontiers la raison de la réussite : « On explique aux ados que ce sont des bénévoles qui viennent pour eux sans rien attendre en retour. Ils sont très respectueux et reconnaissants. Ça aide aussi les parents à aller à la rencontre des profs. »L’aide aux devoirs devrait être étendue dans les prochains mois. Et les futurs bénévoles sont les bienvenus.