Lorsqu’il a été décidé d’implanter à Gardanne le site Georges-Charpak de l’École Nationale Supérieure des Mines de SaintÉtienne, suite à la fermeture programmée de la mine, l’une des missions qui lui a été dévolue fut de participer à la ré-industrialisation du Bassin minier. Notamment par une aide à la création d’entreprises innovantes comme l’explique Michel Fiocchi, délégué aux relations industrielles au sein de la direction du développement et de l’innovation.
« Il existe déjà plusieurs incubateurs dans la région. L’EPRD fait partie du comité de sélection de plusieurs d’entre-eux, ce qui nous permet de voir tous les projets qui transitent dans la région et d’identifier ceux qui sont en lien avec nos métiers. A partir de là il y a principalement trois cas de figure. Il peut s’agir d’un projet en incubation qui a besoin de soutien et de nos ressources technologiques. Il y a aussi des sociétés qui ont un contrat de recherche avec nos labos, et qui pour au moins un temps ont besoin d’être au quotidien avec nos chercheurs et nos ressources pour un projet de recherche commun. Enfin, à travers l’EPRD il y a l’idée d’intéresser nos étudiants à l’entrepreneuriat. »
Une entreprise est accueillie pour un maximum de trois années. Elle a accès au matériel pédagogique de l’école. Elle bénéficie de tarifs préférentiels sur les prestations proposées par l’école, qui peut par exemple apporter expertise et conseil sur un domaine spécifique. L’entreprise profite également du réseau relationnel de l’école pour, par exemple, trouver un sous-traitant, répondre à des appels à projet, engager une procédure de recrutement techniquement et financièrement adaptée. Enfin, l’entreprise bénéficie du parrainage de l’un des enseignants chercheurs de l’école.
Actuellement l’EPRD accueille onze entreprises dont trois projets lancés par des élèves de l’école comme le souligne Michel Fiocchi. « Depuis trois ans des élèves sont tentés par la création d’entreprises. Cela peut être pendant leurs études ou juste à la fin de cellesci, en sortant de l’école » Si aucune contrepartie n’est contractuellement demandée aux entreprises qui intègrent l’EPRD, l’école a toutefois des attentes à leur encontre. « Nous leur demandons de prendre de préférence des stagiaires et projets parmi nos élèves, » explique Michel Fiocchi.
Un comité de pilotage se réunit tous les six mois pour faire un point sur l’évolution des entreprises accueillies. Des services ont été mis en place pour dynamiser la vie de la structure. En plus de la présentation institutionnelle sur le site de l’École des Mines de Saint-Étienne, une page facebook a été créée.
Une lettre d’information, à laquelle on peut s’abonner sur l’espace dédié à l’EPRD, est publiée chaque trimestre présentant les entreprises et leur activité, ainsi que les actions passées et à venir. Afin de favoriser les échanges intra et extra-EPRD dans un moment de convivialité, les cafés de l’EPRD sont régulièrement organisés.
L’École des Mines de Saint-Étienne et l’université Jean-Monnet (à Saint-Étienne) ont créé le concours Challenge de l’innovation directement en lien avec la création d’entreprise. Il récompense deux projets de création d’entreprise, portés par des élèves, anciens élèves récemment diplômés, enseignantschercheurs et doctorants de l’école des Mines, de la fac de Saint-Étienne et de l’Institut Télécom. Les lauréats gagnent un chèque de 1 000€ et un an d’accompagnement et d’hébergement sur le site Charpak à Gardanne ou à Saint-Étienne.
C’est par exemple le cas de So-Buzz, lauréat du concours Challenge Innovation 2011 qui a pris ses quartiers sur le site Charpak (lire ci-contre). Parmi les autres entreprises accueillies à l’EPRD, certaines travaillent au développement d’applications pour des sites internet, d’autres sur des projets en lien avec les supports numériques comme le livre électronique avec Paperus ou le développement d’applications pour mobiles et tablettes avec iPuP.
Certaines oeuvrent sur des domaines aussi variés que la conception et la fabrication d’équipements médicaux innovants avec Microvitae, la caractérisation des propriétés électriques des matériaux semiconducteurs photovoltaïques avec Checkup Solar ou encore la conception d’un dispositif portable et autonome de diagnostic rapide qui peut être aussi bien développé, suivant les besoins, pour l’industrie ou pour le médical, avec PixInBio.
L’EPRD Charpak est donc à la charnière entre les mondes de l’entreprise, de la recherche et de l’enseignement, et permet d’en favoriser les interactions pour le bénéfice de tous.