Santé

Centres de santé, l’État fait la sourde oreille Energies 369 - Stéphane Conty

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Mardi 11 janvier, une nouvelle manifestation était organisée devant la Préfecture contre les risques de fermeture des centres de santé mutualistes du département et pour rappeler au Préfet les engagements pris. Coup de théâtre, pour la préfecture la tenue d’une table-ronde n’est plus à l’ordre du jour !

Le 8 novembre dernier lors d’une première manifestation devant la Préfecture, une délégation avait été reçue par Christophe Merlin, directeur de cabinet du Préfet des Bouches-du-Rhône Hugues Parant. Engagement avait été pris alors d’organiser rapidement une table-ronde réunissant l’Agence régionale de santé (ARS), le Grand conseil de la mutualité qui gère les centres mutualistes, le Conseil régional et le Conseil général, la CPAM (Sécurité sociale), les collectivités locales ainsi que les organisations syndicales et les comités de soutien d’usagers.

Cette réunion devait amener à trouver des solutions financières pour permettre aux centres de santé mutualistes du département de poursuivre leur activité de manière pérenne. Une activité d’autant plus importante que ce réseau de soin constitué de onze centres de santé dans le département, dont le centre François-Billoux à Gardanne, et deux cliniques à Marseille, représente à lui seul 10% de l’offre de soins du département avec 200 000 personnes soignées, dont certaines n’auraient pas les moyens d’accéder aux soins sans ces centres qui prennent en compte la Couverture maladie universelle (CMU), souscrivent au Tiers payant et ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires.

Le 11 janvier, ne voyant rien venir, médecins, personnels et usagers des centres, élus locaux et syndicalistes appelaient à une nouvelle manifestation réunissant environ 600 personnes à laquelle ont participé plusieurs dizaines de Gardannais emmenés par le maire, Yveline Primo et plusieurs élus municipaux. Malheureusement, la délégation reçue en Préfecture à l’occasion de cette manifestation a appris que la table-ronde n’était plus d’actualité et qu’il était hors de question que le gouvernement débloque immédiatement des fonds publics d’urgence comme le réclamaient les manifestants. Avec ce genre de décision, c’est un nouveau pan du système de santé français qui est remis en cause.

Prenant la parole au retour de l’entrevue, le Dr Dominique Eddi, secrétaire du syndicat des médecins mutualistes a déclaré que « la mobilisation devait redoubler. L’État et l’ARS ne mesurent pas la gravité de la situation, affirmant simplement que les centres de santé ne vont pas fermer, sans préciser comment. » De nouvelles actions vont donc être organisées sur lesquelles nous ne manquerons pas de revenir.