Dossier

Bienvenue au Domaine de l'Olivier Carole Nerini

Publié le

Le Domaine de l’Olivier, toute nouvelle maison de retraite médicalisée implantée sur la route de Mimet a accueilli ses premiers résidents il y a trois mois. Aujourd’hui, ils sont au nombre de 58, encadrés par 42 salariés, tous issus majoritairement de Gardanne. Nous sommes allés à leur rencontre...

« Avant, on faisait la soupe, maintenant, que voulez-vous, on nous la donne toute cuite » explique cette résidente, confortablement installée dans un fauteuil du salon. Ils sont une dizaine assis autour d’une table, ils confectionnent des poupées de laine pour les enfants des crèches. Certaines s’étonnent que l’on utilise de la laine pour autre chose que tricoter des pulls ou des couvertures, le débat est engagé. Sous l’œil professionnel de Monique, l’animatrice, toutes s’affairent pour que tout soit prêt dans les temps.
En continuant la visite de cette nouvelle maison de retraite de Gardanne, on découvre la lingerie. Juste à côté, la salle de recueillement. Après le petit salon et le coin télévision, on entre dans la salle à manger ; une vaste pièce, très claire tout comme l’ensemble du bâtiment, avec une décoration murale très fleurie.
Au rez-de-chaussée se trouve également un espace dit sécurisé pour l’accueil des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies neurodégénératives. Ici, un salon, un coin télé et un poste de radio.
« Les personnes atteintes de ces pathologies aiment beaucoup chanter et danser, nous leur offrons bien volontiers ces quelques instants de bonheur, » souligne Elsa.
Leurs chambres sont situées au premier étage où se trouve également le cabinet médical, l’infirmerie, la salle de jeux et le salon de coiffure. La coiffeuse se rend une fois par semaine à la maison de retraite pour refaire une beauté aux résidents qui le désirent. Dans les couloirs, la lumière du jour pénètre de toutes parts par de grandes fenêtres, des baies vitrées qui renforcent ce sentiment d’ouverture vers l’extérieur.

Comme l’explique Monique, « tous les occupants possèdent leur propre chambre. A leur demande, ils peuvent avoir le téléphone et la télévision. Le linge est fourni, et ils ont la possibilité d’emmener leurs meubles, de décorer à leur goût, tout est fait pour qu’ils se sentent chez eux, le mieux possible. » Et M. Leblanc ne s’en est pas privé ; sa chambre est une véritable galerie de peintures, ses peintures. Et s’il ne peint plus aujourd’hui, il a promis à Monique d’essayer de s’y remettre, dans quelques temps.

La résidence, au quotidien
Même si les activités au Domaine de l’Olivier se mettent en place petit à petit, et quoi de plus normal pour une structure qui a ouvert ses portes depuis peu, les résidents n’ont pas le temps de s’ennuyer. Trois animatrices sont chargées de les occuper. Si Monique est plus particulièrement attachée aux travaux manuels, Ingrid interviendra également pour ce qui concerne les activités de maintien en forme, Elsa anime plus particulièrement les journées des résidents du rez de chaussée (unité Alzheimer). Le nom de cette unité sera d’ailleurs voté d’ici quelques jours.
Au programme, des jeux, du chant, de la danse, des activités manuelles, de la couture, du jardinage, des soins de peau, de la manucure, la lecture de l’actualité du jour, des lotos, des jeux de ballons, de la gym douce, un atelier pour entretenir la mémoire et des sorties.
Dernièrement, un groupe s’est affairé à la réalisation de 200 poupées et d’un totem en papier mâché pour le carnaval des crèches qui s’est déroulé le 19 mai sur le stade Savine. Pour Liliane Tracchino présidente de l’AGESPA (association qui gère le domaine) et Martine Quenette, la directrice, « le souhait est d’ouvrir la résidence sur l’extérieur, le but étant de maintenir le lien social pour l’ensemble de nos résidents. Aussi, le mercredi matin, un minibus les emmène sur le marché, différentes sorties seront organisées au cinéma, à la Médiathèque, à la piscine, dans d’autres maisons de retraite. Cet été, pendant la fermeture du foyer Nostre Oustau, quelques personnes viendront déjeuner avec nous. On essaie de répondre au maximum à leurs attentes, le bien-être étant le principal objectif du Domaine de l’Olivier. »

Parmi les 58 pensionnaires accueillis (dont 19 hommes), certains souhaitent très volontiers mettre la main à la pâte ; dresser le couvert, aider le personnel, participer activement au quotidien de leur lieu de vie est un plaisir. Les familles peuvent venir déjeuner quand elles le souhaitent en prévenant de leur venue. Un cahier de doléances est mis à la disposition des visiteurs et des résidents, les propositions sont prises en compte par le personnel.
« Moi, je ne m’ennuie jamais, nous confie cette dame. Je fais des mots fléchés, je lis beaucoup, je participe aux activités, je discute, j’aime rencontrer du monde et être en compagnie. Je sais que d’ici quelques temps, on fera plus de sorties, il faut laisser les choses se mettre en place. Comme on dit, Rome ne s’est pas faite en un jour ! »
Du côté de l’unité sécurisée, Ducia a accepté de chanter pour nous, la Kalinka, un chant soviétique qu’elle entonne plusieurs fois par jour, au grand bonheur des animatrices et des autres retraités. « J’aime aussi beaucoup le jardinage. Quand j’habitais dans ma maison, j’y passais de bons moments. Ici aussi on a un jardin. Ce matin, j’ai planté quelques fleurs, puis j’arracherai les mauvaises herbes, et j’arroserai pour les voir grandir. » Pour cette unité, l’espace extérieur est également sécurisé et fermé.
Ailleurs, il est possible de faire le tour de la résidence, et de se poser un instant sur les chaises installées autour d’un magnifique olivier offert par le groupe Arcade (propriétaire du bâtiment) à la fin des travaux, ou d’observer les poulettes du poulailler.

Un personnel majoritairement gardannais
Sur les 42 personnes qui travaillent à la maison de retraite, 32 sont issues de la commune. Un engagement respecté.
« Le médecin coordonateur avec l’infirmière référente et l’équipe soignante assure la continuité des soins 7 jours sur 7 et veille à ce que les prescriptions du médecin traitant du résident soit respecté » explique Martine Quenette.
En cuisine, le personnel assure le service matin, midi et soir. Tout est cuisiné sur place, selon les règles strictes mises en vigueur. Une fois par mois, une commission repas se réunit en présence d’une diététicienne de certains membres du personnel, de résidents et de familles. Des repas à thèmes sont programmés, le dernier en date a eu lieu le jeudi 19 mai avec un menu mexicain.
Sur place œuvrent également une psychologue, une équipe d’agents d’entretien, une secrétaire, une maîtresse de maison, une lingère, des auxiliaires de vie, une personne qui s’occupe de l’entretien général du bâtiment et bien entendu une directrice, arrivée il y a un mois et qui veille consciencieusement au quotidien de la maison de retraite.

Des délais respectés
Le manque de lits en maisons de retraite sur le secteur n’est pas un constat récent. C’est en 1999 que la municipalité s’est engagée dans un long processus de réflexion, d’identification des besoins, de contacts avec les organismes officiels, de visites de maisons de retraite. Confiance a été faite à Sud Génération Accueil. S’est ensuite posée la question de l’emplacement. « Nous souhaitions implanter la maison de retraite dans un endroit calme, non loin du centre-ville, souligne Georges Felouzis, directeur du CCAS. La ville a offert un terrain qui correspondait à ces attentes, sur la route de Mimet. Le site offre une vue imprenable d’un côté sur la Sainte-Victoire, de l’autre sur le Pilon du Roy. » Les délais ont bien été respectés puisque les travaux auront duré 11 mois, comme prévu.
Du côté des emplois, tout comme pour les résidents la priorité a été donnée aux candidatures gardannaises. Pour les 84 places disponibles, plus de 250 demandes ont été recensées. « Notre pays compte de plus en plus de personnes âgées, poursuit Georges Felouzis. Il y a vingt ans, la moyenne d’âge d’entrée dans une maison de retraite était de 75 ans. Elle est passée à 85 et plus aujourd’hui. Oui, l’espérance de vie augmente. Nous voici à l’ère du papyboom, et c’est maintenant qu’il faut réagir, anticiper. Car cette réalité démographique engendre de nombreuses préoccupations à prendre en compte ; leur accueil, des animations spécifiques, des soins plus importants. Et pour pouvoir gérer tout ça, nous avons besoin d’un personnel qualifié dans le domaine de la gérontologie. »

Pour tenir compte de cette évolution, la municipalité réfléchit d’ores et déjà à une nouvelle structure pour les années à venir.

Une inauguration en chansons

Le Domaine de l’Olivier a été inauguré le mai dernier, en présence de Jean-Noël Guerini, président du Conseil général, du maire Roger Meï et de Liliane Tracchino. Accueillis par les membres de la chorale Chante la résidents, familles, amis et personnel se sont retrouvés à l’entrée de la résidence, sous entraînant de La ballade des gens heureux. C’est mon anniversaire aujourd’hui, lance Mme Bulgarelli, une résidente. J’ai 86 ans ! Quel beau cadeau... » Après avoir coupé le ruban, les invités traversent l’établissement afin de retrouver dans la cour, autour de l’olivier, toujours accompagnés par la chorale. « Il y ans, annonce Roger Meï, nous avons visité certain nombre de maisons de retraite. Nous avons pensé que Sud Génération Accueil était l’organisme le mieux placé pour répondre à attentes. La priorité a bien été donnée au personnel et aux résidents gardannais. Je rappelle également que le prix du séjour est l’un plus faibles de la région. Cette belle structure renforce la dimension solidaire de Gardanne. Jean-Noël Guerini a rappelé que « depuis mon élection il y a 7 ans, j’ai autorisé l’ouverture 2317 places d’hébergement en maison de retraite. J’ai aussi assumé la décision d’en fermer 350, indignes de recevoir nos anciens. Malheureusement, la spéculation est présente. veille au quotidien pour qu’elle ne prime sur le bien être des personnes âgées. »


Georges Pazzaglini * : “Mieux prendre en compte la dépendance”

Comment est gérée cette maison de retraite ?
G.P : La municipalité n’est pas gestionnaire de cette structure. Nous ne voulions pas non plus d’une structure privée à but lucratif. Le choix s’est porté sur l’association à but non lucratif Sud Génération Accueil. Avec la ville, nous avons créé l’AGESPA. Son conseil d’administration est composé de 4 membres désignés par la municipalité et 6 par Sud Génération Accueil. Liliane Tracchino en est la présidente. Nous avons défini ensemble les statuts de l’association.

Quelle est son importance pour Gardanne ?
G.P : Il y a de plus en plus de personnes âgées et par la force des choses plus de personnes dépendantes. Aussi nous soutiendrons au mieux l’équipe du Domaine de l’Olivier à assurer correctement leur prise en charge. Nous mesurons chaque jour au CCAS, dans nos missions d’aide au maintien à domicile (aide ménagère, garde à domicile, portage des repas, téléalarme...), ce que veut dire perte d’autonomie pour une personne âgée et sa famille. Notre vigilance sur la qualité de nos services et la prise en compte de la solitude doivent être constamment en éveil.

* adjoint délégué au social et membre du conseil d’administration de la maison de retraite


Fête de Pâques à la résidence

Aux alentours de Pâques, le jeudi 24 mars, plusieurs enfants de l’école maternelle des Côteaux de Veline âgés de 3 à 4 ans ont rendu visite aux personnes âgées de la résidence. Regroupés en une mini-chorale, une vingtaine de nos joyeux bambins ont alors chanté pour les résidents des chansons comme La grenouille qui se cache dans une citrouille et offert des dessins très colorés. Les papis et mamies étaient visiblement très émus. Une des résidentes, Ducia Moriconi, 82 ans, a également chanté mais pour les enfants cette fois, une chanson en russe Kalinka. Un moment de fête chaleureux qui s’est conclu par un goûter et une grande chasse aux œufs en musique. D’autres moments de partage entre les enfants et les personnes âgées auront lieu régulièrement.