Ville de Gardanne
https://www.ville-gardanne.fr/L-art-contre-les-discriminations
L’art contre les discriminations
Projet Informités / Loïc Taniou
lundi, 18 février 2008

L’association “Contacts” a mis en place un projet intitulé “Informités” avec des rencontres, des débats et des ateliers animés par des auteurs. L’objectif est double : rapprocher de la lecture des publics fragilisés et lutter contre les exclusions.

L’association Contacts, située dans la vieille-ville, s’évertue à créer du lien et à lutter contre les exclusions. Elle aide les populations fragilisées au niveau de la lecture et des études, pour remplir les papiers administratifs, propose du soutien scolaire et organise régulièrement des rencontres culturelles.

Ainsi, depuis le 14 janvier et jusqu’au 8 mars, l’association décline un projet intitulé Informités avec l’idée que «  la lutte contre le racisme ordinaire est un combat culturel dans lequel la création artistique peut jouer un rôle. » Un projet rythmé par une série d’événements liés à l’accueil en résidence d’un écrivain-conteur Salim Hatubou et d’un dessinateur de bandes dessinées Thibault Richard.

Au programme : débats, ateliers et rencontres déclinés dans différents endroits de la ville. Le conte et la bande dessinée, d’accès aisé, servent ainsi de vecteurs pour favoriser l’expression et la lecture. L’idée est de conclure la résidence par la création de bandes dessinées.

à la découverte d’auteurs

Le lundi 28 janvier à l’école Jacques- Prévert, vingt-trois élèves de CM2 ont ainsi rencontré Salim Hatubou et Thibault Richard. Pour Miranda, l’enseignante, c’est l’occasion de réaliser un travail autour de la lecture : « Avant la venue de l’auteur, j’ai fait découvrir aux enfants trois de ses oeuvres. Nous en avons lu plusieurs extraits et les enfants ont été amenés à découvrir, à travers les mots, des univers un peu différents des nôtres. » Dans un coin de la classe, Thibault commence à griffonner sur son carnet. « Je vais partir de vos frimousses pour dessiner des personnages qui vous ressemblent. »

Salim, lui, debout devant le tableau s’occupe des textes. Il raconte aux élèves comment il a toujours voulu devenir écrivain. « Je suis comorien. Lorsque je suis arrivé à l’âge de 10 ans à Marseille, mon père gardait des bateaux. J’ai ainsi passé une bonne partie de mon enfance sur le port, un endroit propice aux histoires. » Salim se met à raconter les aventures de Mahdi, victime de discrimination, qui rencontre des personnages hauts en couleurs tel un sultan de Zanzibar. Les enfants écoutent et s’ensuit un débat animé autour du personnage, de la narration et de la discrimination. Une bande dessinée sera bientôt réalisée par les élèves.

Puis à la Médiathèque, une rencontre- débat a été proposée autour du dessin de presse. Des témoignages drôles comme ceux de Serge Scotto, ou plus graves comme ceux de Fathy Bourayou qui a raconté comment il a vécu des années terribles en Algérie, les attentats, les menaces sur les journalistes, les intellectuels... Tous deux ont rappelé comment la caricature est un art populaire et contestataire car facilement compréhensible par tous. Un art également simple à mettre en oeuvre, car il n’y a besoin que d’un crayon et d’un papier.