Ville de Gardanne
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Une synergie payante
CLSPD / Carole Signes
jeudi, 15 février 2007

Le travail de réseau organisé entre les différents acteurs liés aux questions de sécurité produit les effets escomptés. Le bilan en la matière est plutôt positif à Gardanne, même si les vols à l’encontre de certains types de commerce ces dernières semaines restent préoccupants.

Le 23 janvier dernier, le CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) s’est réuni en Mairie pour son assemblée générale annuelle. Séance tenue en présence de Marcelle Pierrot, Sous-préfète à l’égalité des chances, du Procureur de la république Olivier Rothé, du directeur de la protection judiciaire de la jeunesse d’Aix-en-Provence Alain Rochet, de la police municipale, de la gendarmerie, des bailleurs sociaux, des organismes d’aide à l’insertion, de la maison du droit et bien sûr des élus municipaux. Cette réunion avait pour objet de tirer le bilan des actions conduites en 2006 et de tracer les axes de 2007.

Des résultats plutôt positifs pour un dispositif dont l’objectif affirmé est la prévention et pour lequel la mise en commun des informations et des savoirs- faire s’avère incontournable. Roger Meï s’est d’ailleurs félicité « du travail sérieux et de la collaboration des divers acteurs qui interviennent sur ces questions. »

Conséquence, les chiffres de la délinquance générale affichent en 2006 une baisse notable : - 6,2 % sur Gardanne qui, aux dires du procureur Olivier Rothé, « s’en sort bien, dans le ressort du TGI. Elle est bien placée par rapport aux communes voisines, avec un taux d’élucidation de 23 %, ce qui est un bon résultat. » Yveline Primo, 1ère adjointe déléguée à la sécurité nuance ; « Pour autant, ces chiffres ne nous font pas oublier tous les points à améliorer. Ainsi, les agressions de fin d’année à l’encontre des commerçants locaux sont inacceptables. Il faut réfléchir et être plus efficaces à ce niveau. »

Du côté de la gendarmerie on comprend « l’émotion que génère de tels incidents,  » mais on fait remarquer que « si l’on se base uniquement sur les chiffres, il n’y a pas eu d’inflation spectaculaire des vols à main armée en 2006. » Il n’en demeure pas moins que cette délinquance - souvent due à des bandes organisées - exige une réponse spécifique à un autre niveau que communal.

L’implication des acteurs locaux

Pour les élus et les partenaires locaux la collaboration entre institutions est un des moyens pour prévenir délinquance et incivilités. Ainsi en est-il de la cellule de veille éducative qui réunit chaque trimestre proviseurs et principaux des établissements scolaires, ou encore le travail en réseau entre l’Espace santé jeunes, la PJJ, la MAIO... Comme le note Yveline Primo, « nous avons également noué, fin 2006, des liens partenariaux avec la maison départementale de la solidarité (MDS) qui vont nous permettre de travailler plus efficacement encore en termes de prévention et de proximité. Par ailleurs, je souligne l’implication des bailleurs sociaux qui, depuis 2006, font sentir plus encore leur présence sur le terrain.  »

Désormais des rencontres réunissent les intervenants locaux, le Substitut du procureur pour les mineurs et la MDS dans l’objectif d’intervenir en amont, sur des cas bien précis. Cela devrait permettre de lutter contre certains faits d’incivilité, telle la multiplication des incendies de conteneurs. Ainsi, certains bailleurs interviennent en cas de dégradation de matériel, en lien avec la Mairie.

La Logirem réfléchit avec Évolio à la possibilité d’un travail sur des jardins partagés, dans le cadre d’un chantier d’insertion. Une mission de gestion des conflits a également vu le jour cette année. Érilia va investir quelque 20 millions d’euros aux Logis Notre-Dame, la Ville étant partenaire de ce projet pour un million d’euros.

De même en s’inscrivant dans un projet ambitieux de lutte contre l’échec scolaire ou pour l’accès à un emploi, la municipalité souhaite contribuer à combattre les difficultés qui pour certains conduisent à la délinquance. Actions qui s’ajoutent aux habituelles réunions organisées au cas par cas à l’échelle d’un quartier, d’une rue, d’une cité. « On part des difficultés dont nous font état les habitants, développe Yveline Primo, ce peut être en HLM ou dans quartier résidentiel.  »

Rappelons en outre que la ville da Gardanne a permis la création dans des locaux municipaux d’un restaurant d’application géré par la protection judiciaire de la jeunesse pour aider à la réinsertion des jeunes ayant commis des délits mineurs. Une bête noire tout terrain

« La sécurité routière est un des sujets récurrent du CLSPD évoqué dans ce bilan annuel. En effet, si, en termes de chiffres, Gardanne ne s’en sort pas trop mal (15 accidents, dont 3 mortels), et si diverses interventions de sensibilisation ont été menées au niveau des classes de 3e, 2nde, 1ère et terminales des établissements gardannais, l’effort doit se poursuivre. Ainsi les quads et autres deux roues sillonnant les massifs forestiers de proximité sont source de risques et de nuisances. Nous allons renforcer les mesures avec les différents services intérressés, » annonce Yveline Primo.

La gendarmerie prévoit ainsi d’engager des actions de prévention et de répression. Si le cadre rend difficile les interpellations, elle envisage d’intensifier sa présence dès l’été sur les massifs. Des panneaux signalétiques seront également installés, notamment à Valabre.

Vols, conteneurs brûlés, circulation, usage de stupéfiants, le CLSPD entend poursuivre sur l’ensemble de ces secteurs ses actions en 2007, dans les limites de sa compétence. Car, quel que soit l’engagement de la commune et des partenaires locaux, une part des questions de sécurité doit s’inscrire dans le cadre d’une action plus large.

La seule réponse sécuritaire - incontournable
- n’a pas grande efficacité si elle n’est pas en même temps accompagnée d’une vraie politique sociale de l’emploi, du logement et de moyens pour l’éducation. Le CLSPD de Gardanne s’efforce d’avancer dans ces deux voies.

L’aide aux victimes : une priorité

Le 23 janvier dernier, le nouveau service d’aide aux victimes, installé au sein de la gendarmerie de Gardanne, a été inauguré en présence d’Olivier Rothé, Procureur de la république, de Marcelle Pierrot, Sous-préfète à l’égalité des chances, et de Roger Meï. « C’est la première pierre d’un dispositif complet, encore à venir, le Savu, ou service d’accueil des victimes d’urgence. Celuici fonctionnera 7 jours sur 7, » a développé Olivier Rothé. Concrètement, « le Savu suivra le principe de l’astreinte, explique Sandrine Navarro, élément moteur du nouveau service. Il consistera en un réseau reliant tous les travailleurs sociaux, oeuvrant dans les gendarmeries des communes avoisinantes  : Istres, Aix-en-Provence, Martigues... »

En poste depuis le 1er décembre, sa nouvelle responsable s’avère satisfaite de son intégration au sein de la gendarmerie... et ne chôme pas : au 18 janvier, elle avait prodigué écoute et soutien psychologique à quelque 26 personnes, « principalement des victimes de vol à main armée et de violences conjugales. »