Ville de Gardanne
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N°39 - Permis de construire SONACOTRA - Mandat donné à Monsieur le Maire afin d'autoriser une demande de permis de construire
Rapporteur M. Peltier intitulée : Autorisation donnée à Monsieur le Maire d’acquérir une propriété située lieudit Bompertuis - Propriété de Mme ALLEMANDI
mercredi, 6 avril 2005

M. PELTIER : La SONACOTRA, Direction Régionale Sud-Est, a un projet de création sur une parcelle communale d’une résidence sociale de 38 logements. Il est proposé au Conseil Municipal de donner mandat à Monsieur le Maire afin d’autoriser une demande de permis de construire sur la parcelle communale cadastrée section AY n° 84. La mise à disposition de ce terrain à la SONACOTRA fera l’objet d’un bail emphytéotique dans le cadre d’une autre délibération.

Mme BONNET : Dans cette enceinte, le Groupe Elan pour l’Avenir est intervenu plusieurs fois sur le projet de résidence SONACOTRA. Maintenant, tout le monde connaît notre position. Nous avons longuement entendu, pris en compte et relayé les reproches faits par une bonne partie de la population gardannaise. Elan pour l’Avenir conteste, non pas le principe, mais l’implantation à cet endroit d’une résidence qui va ghettoïser une population que nous devrions au contraire socialiser en ville, entourés de gens vivants.

M. MENFI : C’est vrai que l’on en parle souvent. Ce n’est pas une polémique, Mme Bonnet. Nous sommes quelques uns à habiter là-haut. On habite là-haut et il y a tout Gardanne autour de nous. Venez-y dans notre quartier, on y est bien et ce n’est pas parce que l’on va faire une résidence sociale que cela va tout gâter. Nous sommes tout près du Centre ville.
Je voudrais rappeler que cette résidence sociale de 38 petits logements figurait en toutes lettres dans le programme municipal que nous avons soumis aux Gardannais, et nous avons l’habitude de tenir nos engagements. Nous porterons ce projet à son terme.
Ce projet a donné lieu à deux réunions publiques et à une enquête publique au cours de laquelle la population gardannaise était invitée à faire connaître son avis. Nous nous étions engagés à mettre en place une voie de désenclavement de ce secteur, c’est le sens de la délibération qui a été adoptée en décembre 2004 sur la voie du village.
A l’issue de l’enquête, le commissaire enquêteur a émis un avis favorable.
Lorsque l’on parle de la proximité du cimetière, on a du mal à comprendre pourquoi il y aurait problème à y accueillir une résidence sociale mais pas des villas qui en sont pourtant plus proches.
Le vrai problème : c’est le relogement d’une population en difficulté et l’éradication de l’habitat indigne. C’est notre combat.
La construction de cette résidence sociale va nous permettre :
- d’éradiquer l’habitat indigne au travers de la démolition du 40 rue Puget puis dans un deuxième temps du 10 faubourg Gueydan
- De pouvoir loger également des jeunes étudiants, des familles monoparentales et de mettre à disposition du CCAS quelques logements d’urgence Il serait tout à l’honneur de ce Conseil municipal de voter cette délibération à l’unanimité.

M. CALEMME : Mon intervention concerne les deux délibérations 39 et 40. Nous pensions, Monsieur le Maire, que l’opposition de tous les groupes politiques du Conseil Municipal, à l’exception du vôtre, vous inciterait à revoir votre position sur ce dossier.
Nous étions convaincus que la mobilisation des riverains de la Vieille Ville-Cativel, constitués en CIQ, et les 1 500 signatures recueillies vous conduiraient à retirer ce projet. En nous demandant de répondre favorablement à la demande de permis de construire de la société commerciale SONACOTRA, vous faites preuve d’un profond mépris à l’encontre de tous ceux qui vous ont fait part de leurs inquiétudes et vous ont demandé une véritable concertation.
Les réunions évoquées par Monsieur MENFI concernaient l’ancien projet, rue Franklin.
Lors du Conseil Municipal du 09 décembre dernier, il était question de lancer une DUP en vue d’expropriation pour la "création d’une voie nouvelle destinée à desservir un secteur à vocation d’urbanisation future". Aujourd’hui, vous nous demandez de délivrer un permis de construire à la société SONACOTRA sur cette zone. Mais comment peut-on envisager de commencer les travaux avant de faire la route ?
Comme si cela ne suffisait pas, vous nous demandez dans la délibération suivante de mettre à la disposition de la SONACOTRA un deuxième terrain communal pour la réalisation d’un bassin de rétention de 300 m2. Les riverains seront certainement surpris de l’apprendre. Encore une fois, ils n’auront pas été consultés.
Nous sommes indignés de ce manque évident de considération pour les habitants du quartier et nous déplorons encore une fois l’incohérence de ce projet, mais surtout - et avons-nous besoin de le rappeler ? - nous n’avons pas, Monsieur le Maire, la même approche en matière de politique du logement, nous voterons contre ces deux délibérations.

Mme PRIMO : Je voulais dire un mot sur les réunions publiques qui se sont tenues. Je commence à en avoir assez d’entendre le mot "mépris" dans votre bouche concernant l’attitude de Monsieur le Maire à l’égard de la population de Gardanne. La concertation a eu lieu, peut-être que ce qui en est sorti ne correspond pas à ce que vous en attendiez... Le mot "mépris" est complètement déplacé et cela d’autant plus lorsqu’on parle des gens les plus en difficulté. Nous avons fait le maximum nécessaire pour aller vers eux. Aujourd’hui, le rôle de chaque conseil municipal, c’est de faire l’effort de reconnaître qu’à côté de nous, il y a des gens qui ont besoin d’aide.

M. CALEMME : Il y a d’autres solutions et on les a détaillées dans les autres conseils municipaux.

M. EL MIRI : Je me suis engagé, comme tous mes camarades sur la liste de la majorité. Et comme eux, je me suis engagé en connaissance de cause sur un programme et sur ce programme, il y avait la résidence sociale. Je rappelle que nous avons été élus par la majorité de la population et je me permets de parler en son nom. Ce n’est pas l’opposition qui peut le faire car s’ils sont dans cette opposition, c’est que la majorité de la population n’a pas voté pour eux.
Si je comprends le fait qu’il puisse y avoir plusieurs points de vues, il m’est difficile de comprendre l’amnésie sélective ou partielle dont font preuve certains élus depuis quelques mois et surtout lorsqu’un projet suscite le débat ou lorsqu’ils entendent des cris et quelques hurlements ici ou là. Cette amnésie est un véritable mépris envers les engagements pris. J’ai entendu parler de "ghettoïsation" à propos de la résidence sociale : ceux qui emploient ce terme devraient jeter un coup d’oeil dans le dictionnaire pour en rechercher la définition ou encore mieux, ils devraient aller dans les villes environnantes, à Marseille, dans les quartiers et cités pauvres pour voir ce qu’est la "ghettoïsation" dans les faits.
On l’a assez souvent répété : cette résidence accueillera pour une durée provisoire des jeunes, des étudiants, des familles monoparentales, des personnes âgées. Ces jeunes âgés de dix huit ans se retrouvent à la rue suite à des difficultés familiales, ils pourraient être nos frères, nos enfants, nos voisins. Les familles monoparentales, comme vous le savez à chaque fois qu’il y a un divorce, ce sont les femmes qui se retrouvent en grande difficulté, ces femmes pourraient être nos soeurs, nos mères, nos voisines. Les personnes âgées, il s’agit souvent et on en a rencontré quelques uns, de gens qui ont travaillé trente ou quarante ans pour la France et qui se retrouvent en difficulté. Ils pourraient être nos grands-parents, nos voisins. C’est une question de solidarité.
Je conçois que parmi les gens qui s’y opposent, certains sont sincères mais il y a des gens qui ne le sont pas et qui sont incapables d’accepter la différence à leur porte. Il ne faut pas se cacher derrière les questions techniques (est-ce qu’ils sont à cinq ou dix minutes du centre ville ?) pour attiser la haine, le rejet et l’exclusion des autres, de ceux qui sont en difficulté. Il va falloir s’y faire, la seule manière de retrouver du lien avec ses voisins, c’est d’être solidaire, de leur parler et de ne pas trouver n’importe quelle excuse pour rejeter le projet parce qu’il y a des hurlements de gens qui attisent la haine.

M. CALEMME : Nous avons bien relu le programme municipal et nous n’y avons pas trouvé l’expression Foyer SONACOTRA. De nombreuses communes dirigées par une majorité de gauche ont réglé le problème des logements indignes sans avoir recours à la SONACOTRA. Reconnaissons tout de même que ce projet ne répond en rien au principe de la mixité sociale. On aurait pu faire un autre choix. Nous ne sommes pas d’accord.

M. MEI : Quand on prend un engagement, on doit le tenir. Il faut être responsable et tenir les engagements qui ont été pris. Lorsqu’on parle de résidence sociale, et c’est bien de ce dont on parle, je vous ferai passer une copie du programme.

M. PELTIER : Deux mots par rapport à la concertation. Il y a eu une enquête publique dans le cadre des 3000 m2 destinés à la résidence sociale et non au Foyer. La population s’est exprimée car la destination était bien identifiée sur le reste de la zone NA. La concertation aura lieu lors de l’évolution du PLU et dans le cadre de l’évolution de la vieille ville. Qu’est-ce qu’on fait des zones autour du cimetière, etc... Cela ne concerne pas la résidence sociale, cela concerne d’autres zones. Tout cela fera l’objet d’une discussion et c’est à ce moment là que la véritable concertation aura lieu sur les terrains restants autour de la résidence.

Melle MACE : Il avait été question de traiter cette zone en ZAC pour traiter l’ensemble de ce domaine. Cette procédure n’a pas été retenue et je m’étonne que tout le monde s’agite.

M. PELTIER : Je rappelle qu’il y a sur cette zone des propriétaires de terrains et que les gens qui veulent que cet endroit là ne soit pas construit sont méprisants envers les gens qui eux, veulent que leurs terrains soient construits.

POUR   CONTRE
21 Majorité Municipale   04 Groupe Elan pour l’Avenir
Mme Aznif
M. Calemme
Mme Cloué
ABSTENTIONS
01 M. Rapuzzi
02 Gardanne actions