Ville de Gardanne
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N°07 - Motion contre la suppression des contrats aidés et de soutien aux RASED
Rapporteurs M. le Maire/M. Pontet
lundi, 2 octobre 2017

M. MEI : Je voudrais rappeler que tous les maires de France sont opposés. Les emplois aidés représentent à peu près 200 000 postes de jeunes à qui on a dit, à la rentrée vous n’avez rien. Dans les hôpitaux ou autres... Donc là, on proteste d’une façon très forte contre ça et puis il y a aussi les RASED, tu expliqueras ce que c’est. Je te laisse la parole.

M. PONTET : Cette motion déjà pour dénoncer effectivement la suppression des contrats aidés dans toutes les écoles. On s’est appuyé un petit peu sur l’expérience qu’on a rencontrée au sein de toutes les structures, de tous les établissements. C’est toutes les secrétaires de direction qui sont supprimées, certaines sont déjà parties, d’autres partiront en janvier, pour le reste, en fin d’année. On tient à mettre l’accent sur le fait que ces postes sont indispensables au fonctionnement des écoles.

Puisque ce sont des personnels qui à la fois épaulent les directions d’écoles, mais qui aident aussi les familles, et c’est bien ça qui fait que aujourd’hui ça pose problème, c’est que ces personnels, qui sont un véritable vecteur social, puisqu’ils permettent par exemple aux enfants qui sont porteurs de handicap de pouvoir sortir la journée de l’école pour se rendre sur leur lieu de soins voir des psychologues, des psychomotriciens, ainsi de suite... Et les écoles nous ont largement contactés à ce sujet là et effectivement, ça pose d’ores et déjà des problèmes de fonctionnement dans les établissements scolaires. Je crois que c’est important de le souligner.

Puis après, on souhaitait également soutenir la démarche du RASED 13 qui est le Réseau d’Aide Spécialisé aux Elèves en Difficulté et qui effectivement, dénonce les moyens qui leur sont supprimés d’année en année. Nous sommes dans une démarche encore une fois où ce sont les plus précaires qui vont en subir les conséquences. Donc je crois qu’il faut le dénoncer très très fort.

C’est la raison pour laquelle cette motion au niveau du Conseil Municipal déclare :
- S’opposer à la suppression des Contrats Aidés par leur transformation en emplois pérennes
- Soutenir la démarche du RASED 13 qui revendique un recrutement significatif de personnels spécialisés dans le traitement des élèves en grande difficulté scolaire

M. GARELLA : Je suis un petit peu étonné sur cette motion. Moi, à titre personnel, je vais voter pour et certains membres de notre regroupement vont s’exprimer chacun à leur tour sur cette motion. Mais là où je suis un petit peu étonné, c’est cette façon de dénoncer très fortement, alors qu’une partie de vos adjoints ont fait publiquement campagne pour Emmanuel Macron. Certains ont même tracté sur le cours pour Emmanuel Macron. Je ne parle pas entre les deux tours, je parle au premier tour.

Et donc, il y a un espèce de double langage qui est de dire d’un côté, on fait un peu ce qu’on veut, certains de la majorité vont soutenir ouvertement le Président de la République et ensuite on va se présenter dans le milieu scolaire en disant "on dénonce fortement,etc...". Ce que j’espère, c’est que les membres de votre majorité s’exprimeront peut être aussi chacun leur tour et qu’ils ne voteront pas, ceux qui ont soutenu Emmanuel Macron, cette motion. Voilà ce que je voulais dire. Mais me concernant, je vais voter pour.

M. MEI : Monsieur Garella, ça veut dire la largeur du panel qui est autour de moi sur un projet municipal. Donc, s’il y en a qui ont voté Macron au premier tour, c’est leur choix.

M. GARELLA : J’espère qu’ils ne voteront pas la motion.

M. MEI : Je voudrais ajouter qu’en ce qui me concerne, j’ai appelé d’une façon très nette à voter pour Macron face à Madame Le Pen. Pour moi, il n’y avait pas de doute. Je suis allé à Auschwitz, je suis allé à Buchenwald et j’ai juré avec d’autres que jamais on ne laisserait la possibilité au Front National ou à d’autres d’être présents sur le territoire de mon pays. Après, quand Monsieur Macron fera des choses positives, il faudra les approuver. Mais ça, on désapprouve totalement.

M. GARELLA : Monsieur le Maire, vous êtes quelqu’un de très intelligent mais vous mélangez les deux tours. Le premier tour, il y avait un choix : vous pouviez voter pour Mélenchon mais eux, ils ont tracté pour Emmanuel Macron. J’espère simplement qu’ils auront le courage de leur opinion.

M. MEI : Ils sont assez grands pour décider ce qu’ils vont faire.

Mme APOTHELOZ : Bien entendu je soutiens la motion. Je suis moi même petite-fille, fille et mère d’enseignantes. Donc aujourd’hui, ma fille a une école de 18 classes, maternelle et primaire en RASED à Marseille, dans le quartier le plus pauvre, c’est un choix personnel et citoyen qu’elle a fait, mais je dois dire que là, elle est assez effondrée parce qu’elle va se retrouver à faire des choix cornéliens : est-ce qu’elle va faire du pédagogique et de l’animation d’équipe ou est-ce qu’elle va faire de l’administratif ?

Si vous voulez, c’est ce choix là qui la fatigue, et je dois vous avouer tout à fait entre nous mais déjà mercredi, je vais aller faire secrétaire de ma fille de façon à ce qu’elle puisse faire de l’hébergement d’artistes, pour qu’elle puisse faire des recherches de mécenat et de financement pour des sorties de classes, parce que c’est ce qu’ils doivent faire aussi. Et puis, elle a une nouvelle équipe qui a été renouvelée à 50 % donc il faut bien sûr qu’elle soit proche de ses enseignants pour les élèves parce qu’elle est dans une école, Monsieur le Maire, je pense que ça vous intéressera, et tous ceux qui sont enseignants, elle a comme méthode une des classes coopératives. Donc ça veut dire beaucoup de citoyenneté et ça veut dire beaucoup d’engagement.

M. RIGAUD : Au-delà même de ces RASED, c’est l’ensemble des emplois aidés qui sont attaqués de toutes parts et par ce gouvernement, et donc je pense que celles et ceux qui l’ont dénoncé lors du premier tour, qui l’ont dénoncé lors des législatives par rapport aux députés qui ont été élus, qui ont voté la suppression de ces emplois aidés durant l’été, je crois que la clarté veut que, comme l’a dit Monsieur Garella, qu’on s’exprime en la matière et qu’on soit cohérent avec le vote qui a eu lieu, politique aux présidentielles, au premier tour, et aux législatives derrière, pour que cette motion ne soit pas votée par celles et ceux qui ont voté la politique de Monsieur Macron.

M. AMIC : Evidemment, je n’ai pas, vous entendez bien, le même discours que les membres de l’opposition qui siègent avec moi autour de Jean-Brice mais juste pour rappel, votre majorité, sur internet et partout, c’est une majorité des forces de gauche et de progrès mais c’est surtout une majorité communiste et bien stalinienne, on l’a vu déjà il y a à peu près deux délibérations, vous avez refusé de donner une représentation légitime à ceux qui représentent 43 % de la population. C’est une vieille autre stratégie que d’utiliser le Conseil Municipal pour faire passer vos idées du Parti Communiste ou de la France insoumise.

Il faudra aussi que vous nous éclairiez sur votre propre positionnement politique afin que l’on puisse lui aussi l’observer. Je suis persuadé que l’on retrouvera l’un de vos articles dans le futur journal de la Majorité. Et j’ai aussi appris pendant l’été qu’on en avait un second, qui était celui de Madame la Première Adjointe, où il y avait aussi de l’expression politique dans l’édito, sur la métropole. Donc, le Conseil Municipal, en plus du journal Energies, en plus du journal Trajectoires, est aussi l’occasion de débattre d’autres choses que de la ville...

Mais pour en revenir aux emplois aidés, donc évidemment, c’est toujours très mal vu de voter contre les emplois aidés, et j’en suis désolé, je vais m’abstenir et je vais passer pour le grand méchant de l’histoire mais je maintiens la volonté qui a été, je suis désolé de nuire à certains mais je ne donnerai pas leurs noms, qui a été portée par un certain nombre de personnes dans votre majorité, de porter ce programme là au pouvoir, c’est à dire la revue des aides sociales, autour des politiques de l’emploi.

D’ailleurs Monsieur le Maire, je pense que vous partagiez aussi ça lors de vos débuts, lorsque vous exprimiez, notamment au CCAS, que les emplois aidés finalement c’était des emplois pour vider les ressources de la sécurité sociale. Et ce qui compte, ce sont des emplois où les cotisations sont pleines, non aidées, sur des postes pérennes, postes que vous avez la capacité de créer dans la ville aussi, je rappelle que vous êtes un employeur important et tout le monde vante les qualités de l’employeur qu’est la ville de Gardanne.

Donc pour en clôturer mon propos, votre majorité est divisée mais votera comme un seul homme autour de vous, comme d’habitude. Nous savons tous qu’ils sont tous cohérents avec vous et je souhaiterais que cette cohérence aille de A à Z, c’est à dire soit ils sont En Marche, soit ils sont France Insoumise, soit ils sont socialistes. Je crois qu’à notre niveau, vous savez la donne : il y a des socialistes, il y a des gens de gauche, je dirais un peu plus à gauche, il y a des verts, il y a des personnes qui ont souhaité Monsieur Macron au pouvoir et qui continuent de le soutenir, j’en fais partie, donc je m’asbtiendrai.

M. MEI : Vous étiez presque candidat Macron, non ? Donc l’intervention de Monsieur Garella a quand même porté sur vous.

Mme PRIMO : Je voulais juste intervenir dans ce débat parce que ce qui me semble fondamental, ce n’est pas Macron, pas Macron, le marché ou pas le marché, c’est que ça fait quelques années, et ça je suis désolée mais à l’initiative d’un gouvernement de gauche, on a entrepris la casse de l’Education Nationale en ramenant aux communes, aux collectivités, un transfert de charges sans précédent. Alors il me semble qu’on a condamné, et moi en tout cas je continue à le condamner, et je ne pense pas que quelqu’un puisse dire le contraire, ce transfert de charges de l’Etat vers les collectivités territoriales, parce que l’école a deux vitesses, parce qu’il y a des parents qui payent aujourd’hui pour que leurs enfants soient gardés à l’école... Je ne fais pas un long discours là dessus.

Et vient se rajouter à ça, maintenant, la suppression dans ces mêmes écoles, au travers des emplois aidés que l’on n’a jamais approuvés, mais ces gens là étaient utiles et ils servaient à quelque chose. Si je lis bien la motion, et je crois que je l’ai bien lue, nous demandons la transformation de ces emplois aidés en emplois pérennes. Parce que ceux, et franchement ça ne me fait pas rire, ni au travers d’un gouvernement ni d’un autre, que l’on remette en cause ce qui est fondamental dans notre société, à savoir l’éducation des enfants et les moyens pour le faire.

M. BASTIDE : Monsieur le Maire est beaucoup plus tolérant que Monsieur Garella : il me laisse faire ce que mes convictions me permettent de faire. Mais moi j’ai lu cette délibération, elle dit quelque chose, je pense que Macron ne la lit pas et j’espère qu’il le fera, un emploi aidé, c’est quelqu’un payé à 30 % par l’employeur et 70 % par l’Etat, ou 40/60, excusez moi. Pourquoi est-ce que l’Etat n’embauche pas les emplois pérennes ? J’ai voté cette délibération parce qu’on a rajouté "pérennes". Pareil pour les hôpitaux, c’est l’Etat, et quant à certaines collectivités, comme le maire de Salon qui crie au scandale, il a 60 emplois aidés en mairie et 80 dans les structures autour. Est-ce qu’il ne pourrait pas en pérenniser quelques uns ? Non il ne le fait pas, il préfère crier. C’est pour cela que je voterai cette délibération, en espérant que les emplois pérennes dans certains cas seront créés. Parce que quelqu’un qui est emploi aidé, qui essaie d’obtenir un prêt, de louer une maison, c’est très compliqué. Ce n’est pas un emploi fixe, ce n’est même pas un CDD.

POUR   ABSTENTION
Majorité municipale 27
M. Garella 2
Mme Apothéloz 2
M. Rigaud 2
  M. Amic

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• Délibération n°7 - Conseil municipal du 25 septembre 2017, (PDF - 603.2 ko)