Si on parle beaucoup de la centrale biomasse d’E.on, il ne faudrait pas oublier les chaufferies au bois qui se développent dans les villes de la région, et notamment à Gardanne. Les communes forestières se sont réunies à Valabre pour en parler.

LE PRIX DU PÉTROLE A BAISSÉ FORTEMENT EN 2014, LE BARIL PERDANT PRÈS DE 60% DEPUIS JUIN DERNIER. Mais, le saviez-vous ? Pendant ce temps, le prix du bois a augmenté. Et pas qu’un peu :+ 30% en deux ans ! Cette forte augmentation, due à une demande croissante et une offre stable, inquiète évidemment les collectivités locales. Les communes forestières des Bouches-du-Rhône ont évoqué le problème le 13 janvier dernier lors d’un atelier bois-énergie au Pavillon du Roy René à Valabre.

La filière bois énergie dans le département est une question très importante qui concerne particulièrement Gardanne, pour deux raisons : la construction par E.on d’une unité biomasse de 150 GW qui sera en service à la fin de l’année et qui consommera 855 000 tonnes de combustible par an, et l’installation de chaufferies bois dans la commune comme il en existe déjà à Fontvenelle, Biver, au Pesquier ou au lycée agricole de Valabre.

Roger Meï,Vice-président de la CPA (Communauté du Pays d’Aix) délégué au développement durable, indique « qu’E.on s’est engagé à brûler des déchets verts collectés par les communes de la CPA en circuit court. »

Comme le précise Catherine Fleurynck,chargée de mission énergie à la CPA : « Nous avons la volonté de développer le bois énergie et nous aidons les villes pour leur réseau de chaleur. Mais les élus s’inquiètent, ils disent que les prix montent et que le bois régional va devenir rare. Et en plus, le prix du pétrole baisse en ce moment. Certains disent qu’au-delà d’un certain prix, mieux vaut passer au gaz. »

La région Paca s’est engagée quant à elle dans un plan ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre avec sa mission Bois énergie, et table sur l’utilisation de 120 000 tonnes de bois forestier régional à l’horizon 2020 (50 % de plus qu’aujourd’hui). Son objectif est que le bois régional soit prioritairement utilisé dans les chaufferies locales, afin de privilégier les circuits courts.

A GARDANNE, LA VILLE N’A PAS ATTENDU E.ON POUR UTILISER LE BOIS dans une démarche de développement durable. Depuis septembre 2004, la chaudière à charbon de Fontvenelle a été remplacée par une chaudière bois à granulés, puis à plaquettes (moins chères) il y a deux ans. En 2011, le réseau de chaleur de Biver est aussi passé au bois, un réseau qui alimente les trois écoles, l’église, le foyer José- Alcaraz, le dispensaire, et depuis 2013 la crèche Les Lucioles et la Mairie annexe.

Le fournisseur se trouve à Pertuis et transforme en plaquettes du bois local. Il faut ajouter à cette liste le lycée agricole de Valabre, où une chaudière bois a été installée en 2012, et Les roseaux de Cézanne au Pesquier, où une centaine de logements sont chauffés au bois depuis 2010. Et dans les années à venir, la chaufferie du centre-ville (près du collège Péri) qui fonctionne au gaz pourrait doubler sa capacité via le un système de cogénération mis au point entre E.on et Alteo.

Pour faire simple, une partie de la vapeur serait réutilisée par l’usine d’alumine et par la Ville pour alimenter un réseau de chaleur à un coût intéressant. La Halle, la médiathèque, la piscine et plusieurs immeubles du centre-ville pourraient être chauffés par ce réseau. L’Ademe et la Région Paca sont prêtes à subventionner ce projet.