Ville de Gardanne
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Combattre le harcèlement
Jeunesse / Energies 427 - Jeremy Noé
lundi, 15 décembre 2014
/ Clément Vibert

Le harcèlement à l’école, où un jeune est transformé en souffre-douleur par ses camarades, toucherait deux mômes sur dix. Retour sur une conférence-théâtre initiée par la Ville au collège Le Pesquier, pour apprendre à déceler le phénomène et réagir. Un maître-mot : communiquer.

LE MONDE DES ENFANTS, SA PART D’INNOCENCE, DE CRÉATIVITÉ, DE RÊVE, DE DOUCEUR, ET... DE CRUAUTÉ. LE PHÉNOMÈNE DE HARCÈLEMENT TOUCHERAIT EN FRANCE 18% DES SCOLAIRES. Il consiste pour un groupe plus ou moins large à pourrir la vie d’un des leurs, avec des répercussions parfois dramatiques. Le phénomène est récemment monté sur le radar médiatique avec des cas de suicides. Internet, les réseaux sociaux, les téléphones portables condamnent désormais les victimes à être harcelées à toute heure du jour et de la nuit...

DANS LE CADRE DE SON TRAVAIL DE SOUTIEN AUX PARENTS, le service Enfance-Éducation de la Ville s’est associé avec L’école des parents et des éducateurs d’Aix-Pays d’Aix, laquelle a fait appel à une compagnie de théâtre (Les 4 dauphins) pour venir animer au collège Le Pesquier une séance spéciale, devant un public restreint mais attentif et concerné. Deux psychologues prennent la parole, ponctuée par les saynètes de deux comédiens qui révèlent de manière subtile les mécanismes du phénomène.

La première scène voit une jeune fille au premier rang essayer de travailler, sous les railleries et les jets de boulettes de papier d’un garçon derrière elle. C’est forcément elle que le prof remarque et accuse de perturber le cours... à lafin, il la prend à part, sans arriver à mettre le doigt sur ce qui qui ne va pas.

« Il y a des signaux révélateurs, parfois minimisés alors qu’ils s’installent sur la durée. Par exemple un renfermement sur soi, une chute des résultats en classe… indiquent les psys. « Le harcèlement peut prendre différentes formes : moqueries, surnoms, rumeurs, insultes,chantages, vols, exclusions de groupe. Il se définit par une violence et une intention délibérée de nuire, sa répétitivité dans la durée, l’isolement de la victime, une sorte d’asservissement psychologique. »

DANS UNE DEUXIÈME SCÈNE, LES COMÉDIENS REPRENNENT NOTRE JEUNE FILLE,réveillée le matin par des textos incendiaires de la part de camarades mal intentionnés, qui lui coupent toute envie d’aller en cours. Au petit déjeuner, son père ne comprend pas pourquoi sa fille se dévalorise... ni comment “elle” a pu casser ses lunettes. « Cela se fait dans la furtivité, à l’abri du groupe. Les victimes sont les membres les plus vulnérables, elles ont peur des représailles. » Les parents et adultes peuvent avoir du mal à déceler les signes.

« J’ai une petite qui a été harcelée l’année dernière, ça continue encore et ça l’a traumatisée. Elle a eu des paroles suicidaires, elle a passé des week-ends à pleurer, intervient une maman dans l’assistance. Il y a des détails qui pourraient être vus par les profs, comme une petite qui ne participe pas en classe. »

La principale du collège intervient :« C’est vrai qu’il a fallu que madame vienne nous trouver, parce que sa fille ne se confiait pas à nous. Le problème est de saisir les preuves sur le moment, c’est compliqué. De même, pour mener des débats là-dessus en classe, il faut être équipé. »

Le débat se poursuit après la conférence dans la salle. Si le sujet semble délicat, tous se rejoignent sur la nécessité de communiquer : avec son enfant, et avec les enseignants, pour éviter que les situations ne s’enveniment.