Ville de Gardanne
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« Pour l’enfant, l’amour est un carburant »
Isabelle Filliozat / Energies 406 - Bruno Colombari
lundi, 2 décembre 2013

Dans une conférence donnée à la Médiathèque, Isabelle Filliozat est revenue sur les moyens de comprendre et de gérer les colères des enfants entre un et cinq ans.

LA VIE DE PARENT n’est jamais un long fleuve tranquille : « Ma fille a deux ans, elle refuse l’autorité et pique des colères quand on lui dit non. » « Mon petit garçon de trois ans et demi cherche toujours à avoir le dernier mot. » « Ma fille de quatre ans tient à s’habiller comme elle veut. »

C’est bien pour cela que l’Espace Parents a invité le 17 octobre à la médiathèque Isabelle Filliozat, formatrice en relations humaines et spécialiste de la petite enfance. En donnant d’emblée la parole à la cinquantaine de parents installés dans l’auditorium, cette dernière voulait mettre en évidence leurs difficultés les plus fréquentes.

Et de demander, innocemment : « D’après vous, la période du non, c’est à quel âge ? Dix-huit mois ? Deux ans ? Plus tard ? C’est à un an que les parents disent le plus souvent non. Et ensuite, l’enfant fait pareil ! Les enfants apprennent par imitation. Ils nous observent et font comme nous. C’est pour ça qu’il faut éviter de nous laisser embarquer par la colère. Quand un adulte est en colère, on se dit toujours qu’il a des raisons. Un enfant, c’est pareil. »

Autre chose à éviter : le “Ne fait pas ci, ne va pas là.”« Pour les jeunes enfants, le ne pas n’existe pas. Quand on lui donne un interdit, il n’entend pas la négation, si on lui dit ne cours pas, il va entendre cours ! Nous formulons souvent nos règles à l’envers. La plupart du temps, l’enfant aime respecter les règles, c’est juste que parfois il ne les comprend pas. »

POURQUOI UN ENFANT DIT SOUVENT NON entre dix-huit mois et deux ans ? « Parce qu’il commence à être autonome. Il a besoin de choisir, de contrôler sa vie, il cherche à avoir du pouvoir sur luimême, certainement pas à manipuler les autres. Si vous laissez un minimum de choix à votre enfant, vous verrez que ça se passera mieux. Par exemple, s’il ne veut pas mettre ses bottes pour sortir, demandezlui laquelle il veut mettre en premier, la droite ou la gauche ? »

ET SI L’ENFANT PIQUE UNE COLÈRE, QUE FAIRE ? « Il faut distinguer la colère et la décharge de stress, dans le second cas l’enfant ne se maîtrise plus, il faut l’aider à se calmer. Pour ça, rien de mieux qu’un câlin, prenez-le quelques secondes dans vos bras. » Quand l’enfant a accumulé du stress toute la journée et que le soir la tension a besoin de sortir, « Une petite bagarre avec lui, un chahut, peut faire du bien aussi, même si ça finit par des pleurs, ce n’est pas grave. Jouer avec des peluches en leur prêtant des dialogues est très utile aussi pour aider l’enfant à s’exprimer, pensez-y. »

POUR CONCLURE, UNE RÉFLEXION DE BON SENS : « On croit souvent qu’il ne faut donner de l’amour et de l’attention que si l’enfant est sage, comme une récompense. Mais pour l’enfant, l’amour est un carburant, il en a besoin de façon inconditionnelle. Si vous voulez que votre enfant devienne autonome, remplissez son réservoir. Prenez le temps de lui accorder une attention totale, d’être vraiment avec lui, même quelques minutes. Ce n’est pas toujours simple de se retrouver avec son enfant alors qu’on a des soucis, des choses à faire, des problèmes à régler. Mais c’est important pour lui. Parce que la seule urgence quand on élève un enfant, c’est de tisser la relation. Et d’aimer. »

A lire d’Isabelle Filliozat :
J’ai tout essayé ! éditions Marabout, disponible à la médiathèque.

Voir aussi le site www.filliozat.net