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Entreprises innovantes cherchent ingénieurs de talent
CMP Charpak / Energies 345 - novembre 2010 - Bruno Colombari
jeudi, 18 novembre 2010

Outre ses activités de recherche et de formation, le centre Charpak tisse des liens avec les entreprises du secteur de la microélectronique et soutient des startups. De leur côté, les élèves ingénieurs s’organisent pour trouver un stage de fin d’études qui se transforme souvent en premier emploi.

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Centre microélectronique Charpak

Alors que le secteur de la microélectronique se remet lentement de la crise qui l’a frappé de plein fouet en 2009, le site Charpak organisait le 23 septembre 2010 une rencontre autour des dispositifs de soutien à la création d’entreprises innovantes. Marie-Bénédicte Fontanarava, chargée de mission, a présenté l’incubateur Impulse installé à Château-Gombert : « nous sommes l’un des trois incubateurs de la région Paca, avec celui de Sophia Antipolis et celui de la Belle-de- Mai. Depuis notre création, par l’Académie d’Aix-Marseille, le CEA et le CNRS en juillet 2000, nous avons soutenu 94 projets dont 66 ont abouti à une création d’entreprise, soit environ 400 emplois créés. »

L’école des mines de Saint-Étienne a rejoint Impulse cette année. En aval des incubateurs et des pépinières se trouve le pôle de compétitivité SCS (pour solutions communicantes sécurisées) qui compte 250 entreprises adhérentes dont deux-tiers sont des PME. Daniel Ochoa, directeur adjoint de l’École des Mines de Saint-Étienne, chargé de l’innovation et du développement, a détaillé l’implication du site Charpak dans Impulse : « nous avons équipé douze bureaux dans nos locaux de Gardanne pour héberger des start - ups. Il y a aussi deux salles de réunions mises en commun et les loyers à l’année sont attractifs.  »

Actuellement, sept startups profitent de ces espaces : Personal Sound (confort auditif), Daatle (gestion de données personnelles), iPuP (applications pour iPhone), Yaslamen Technologies (gestion de batteries lithium-ion), Microvitae (électrodes), Pixinbio (biopuces pour analyses) et Encapsulix (cellules photovoltaïques). « Un concours challenge innovation a été créé en mai 2010, doté d’un prix de 2 000 € et d’un an d’incubation à SaintÉtienne.  »

Fondateur de Yaslamen Technologies, Bilal Manaï constatait qu’aujourd’hui, un grand nombre d’outils utilisent des batteries rechargeables, de la voiture au téléphone mobile en passant par la perceuse ou l’ordinateur portable. « Depuis dix ans, c’est la technologie Lithium-Ion qui est utilisée, mais les performances ne sont pas satisfaisantes. Ce qu’il faudrait, c’est optimiser la gestion de la batterie pour augmenter sa durée de vie. » Yaslamen travaille sur une carte électronique gérant au mieux les ressources de la batterie afin d’accroître son autonomie.

Le projet de Jacques Kools, créateur d’Encapsulix, se situe lui aussi dans le domaine des économies d’énergie : il a imaginé un système de protection des panneaux solaires ou des écrans Oled, qui sont exposés aux intempéries et dont les composants électroniques sont attaqués par la vapeur d’eau, ce qui réduit d’autant leur durée de vie.

Ces deux créateurs d’entreprise ont ensuite échangé avec le public (des entrepreneurs et des élèves ingénieurs pour la plupart) : « pour commencer, il faut être un peu inconscient, témoigne Bilal Manaï. Il y a un an, j’étais chez Atmel où j’avais une bonne situation, mais j’avais envie d’autre chose. Il faut croire en soi, et être bien entouré.  » Pour Jacques Kools, « il ne faut pas avoir peur. Au pire, si vous échouez, vous aurez appris quelque chose. Mais le plus important, c’est la propriété intellectuelle. Votre premier produit, c’est votre savoir-faire ! Dans le monde académique, on partage les connaissances, pas dans le monde industriel. »

Trois semaines plus tard, les élèves ingénieurs du site Charpak organisaient un forum entreprises. Areva, Thalès, Bull, ST Microélectronics, Amsys (télécommunications et réseaux) avaient, entre autres, installés un stand, tout comme les incubateurs C2EI et Impulse. « Pour préparer ce forum, nous nous appuyons sur les entreprises partenaires du site Charpak, d’autres nous contactent si elles sont intéressées, explique Lamia El Mazouni, présidente de l’association. Cette année, nous en avons 26, c’est beaucoup plus que l’année précédente.  »

Côté stands d’entreprises, Florian Chieusse, pour Areva, détaille ses attentes : « Nous recherchons des élèves ingénieurs pour des stages à temps partiel de six mois. Ce sont des profils informatique, des élèves de deuxième ou troisième année. On cherche surtout des compétences techniques. Dans ce secteur, nous avons des besoins ponctuels, de l’ordre de deux ou trois emplois par an à Cadarache ou à Aix. »

Anaïs Benard fait partie de l’entreprise Personal Sound, hébergée sur le site Charpak. « C’est vrai qu’on voit les élèves ingénieurs toute l’année ici, mais ils ne sont pas toujours disponibles et beaucoup ne savent pas qu’on existe. Le forum est l’occasion pour nous de nous faire connaître. On cherche un ingénieur en dernière année pour un stage de fin d’études. Notre problème, c’est que nous sommes une startup, c’est difficile de faire le poids. Chez nous, le stagiaire se voit confier une mission complète pour laquelle il doit être autonome, c’est intéressant pour lui. »

Thibault Vachias est en troisième année option Mobilité et sécurité. « Ce sont des prises de contact plutôt que de vrais entretiens. Je cherche un stage de fin d’étude de six mois, cette année il y a vraiment le choix. J’ai vu quatre entreprises, elles sont intéressées par mon profil. C’est important de prendre des contacts dès maintenant, car plus on attend, moins on a de choix. »

Imane El Alami est étudiante en troisième année CSI (conception des systèmes informatiques). « J’ai eu une offre de stage ce matin, qui doit déboucher sur un emploi. Le stage sert de période d’essai. Via internet, on peut toujours poster des CV, mais ce n’est pas la même chose qu’un entretien. Aujourd’hui, en laissant huit CV dans la journée, j’ai plus de chance d’aboutir qu’en envoyant cent CV sur internet. »

Près de la moitié des ingénieurs de la promotion 2010 a trouvé un emploi avant la fin de leurs études.