Vianney : "J'aime la richesse et la précision du français" Energies 449 - 24 février 2016 - Jeremy Noé

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À tout juste 25 ans, Vianney est double disque d’or, avec plus de 100 000 exemplaires vendus de son premier album “Idées blanches” sorti il y a deux ans. Pour sa première tournée, il fera escale à Gardanne le 12 mars à 20h30 à la Maison du peuple. Nous avons fait connaissance.

Vous rencontrez un joli succès... ça fait quoi d’être vous en ce moment ?

Vianney : Ça fait que je dors pas beaucoup ! Ça fait que je suis très très heureux, notamment de la manière dont on travaille en équipe avec mon label et mon équipe de tournée. C’est cette tournée qui m’enchante vraiment. C’est ma première, donc j’apprends beaucoup non seulement sur moi-même, sur le fait de monter sur scène, mais aussi sur mon public, puisque c’est la première fois que je vais à sa rencontre.

Dans ce premier album vous parlez beaucoup d’amour. En dehors de l’amour, point de salut ?

J’en parle beaucoup tout simplement parce que c’est ce qui me touche le plus. Je crois que je suis assez fragile à ce niveau là, peutêtre parce que j’idéalise beaucoup de choses et que du coup je vais être facilement touché, ou déçu. C’est pour ça que j’aime le mettre en chansons, ça m’aide pas mal.

Vous avez enregistré à l’été 2013. Près de trois ans plus tard, est-ce qu’il y a des ajouts, des ajustements que vous apporteriez à ces titres ?

Non. Évidemment j’évolue, et je n’écrierais pas les mêmes chansons aujourd’hui, mais je vois ces chansons comme des souvenirs de ces époques et finalement ça me va très bien comme ça.

Vous êtes angliciste, et beaucoup de chanteurs de votre génération chantent en anglais. Pas vous...

J’aime tellement le français, j’aime tellement l’idée que je chante dans ma langue maternelle de ne pas avoir à lutter pour chanter dans une autre langue, j’aime tellement la richesse et la précision de notre langue que je ne me vois pas du tout chanter ou écrire en anglais. Je maîtrise mille fois mieux le français même si je peux parler avec un anglophone sans problème. Ça me paraît logique.

Vous avez une image un peu sage, mais vous êtes aussi le genre de personne qui fait des tours de France en scooter ou qui se rend en stop en Israël...

La virée en stop, j’avais 18 ans. J’ai lu beaucoup de récits d’écrivains voyageurs et j’avais vraiment envie de me barrer à mon tour. Le stop m’apparaissait comme un truc très simple et très marrant. Il y a eu plein d’anecdotes, j’ai mis un peu plus d’un mois pour arriver à destination. Je me souviendrai en particulier du Kosovo, des nuits là-bas en particulier. C’était un vrai bordel, tout était détruit, on a dormi en face d’un bidonville avec un de mes meilleurs copains qui a fait le début du trajet avec moi, et on se relayait la nuit pour surveiller car les gens venaient essayer de nous toucher, de nous voir, nous observer... je crois que je me souviendrai longtemps de ça. Ces voyages pourraient constituer matière à un second album ?

Quand même pas. C’est très important pour moi car ça change ma vision sur beaucoup de choses, et donc ça transparaît dans mes chansons, mais décrire le voyage en tant que tel ne m’intéresse pas vraiment.

Et ce second album, est-ce que vous avez le temps d’y travailler ?

Oui, quand je le peux j’écris, j’avance sur mes chansons. Après je suis très lent, j’ai pas de pression, ni du label, ni de personne, donc j’y travaille petit à petit.