L’après-incendies

Vers une réhabilitation des terrains incendiés Bruno Colombari

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Le 29 septembre, une réunion publique fera le point sur la démarche que la Ville engage après l’incendie d’août dernier. En attendant, le service environnement continue d’évacuer les végétaux brûlés et conseille les propriétaires.

Sur la carte de l’Office national des forêts, le feu du 6 août a la forme d’un triangle dont la pointe part du vallon du Coq, entre Luynes et Pont-de-l’Arc, et qui s’évase du Nord-Ouest au Sud- Est jusqu’à la courbe de la D6. Au total, 268 hectares concernent Gardanne, dont 150 sont des champs ou des espaces non boisés. C’est là, pour la plupart, où habitent tous ceux qui ont vu le feu traverser leur terrain et, parfois, leur maison.
Depuis, la vie a repris le dessus : les déblais sont peu à peu retirés. Trente bennes de 15 mètres cubes ont été évacuées en un mois, et le service environnement a évacué une quarantaine de tonnes de végétaux brûlés.
« Les branches et les troncs de moins de quinze centimètres de diamètres ont été récupérés par Vert Provence qui en fera du compost, comme pour les déchets verts habituels, explique Stéphanie Olivero, du service environnement. Le reste, s’il n’a pas été gardé par les habitants pour en faire du bois de chauffage, a été déposé en décharge. » Avec toutes les précautions nécessaires, évidemment, pour éviter les reprises de combustion.
Que faire quand un terrain a entièrement brûlé ? Si la tentation est grande de sortir la tronçonneuse pour se débarrasser de ce paysage calciné, mieux vaut y réfléchir à deux fois. « Il faut savoir que les feuillus résistent bien au feu, souligne Stéphanie Olivero. J’ai vu des poiriers noircis qui ont déjà fait des repousses, des chênes pubescents aussi. Mieux vaut ne pas les couper, bien les arroser et attendre le printemps. » Les oliviers, par exemple, repartent presque toujours. Les résineux, eux, ne supportent pas le feu.
Les haies de cyprès qui ont brûlé peuvent donc être enlevées, souches comprises, et remplacées par des feuillus comme les troènes ou les lauriers. « Mais si une partie du terrain est en zone boisée, en particulier sur un versant, il ne faut pas couper pour l’instant. L’important est de maintenir les sols pour éviter le ravinement avec les pluies d’automne. »

Le dispositif bientôt présenté
La Ville va constituer un dossier de Réhabilitation des terrains incendiés (RTI), qui permet d’organiser le travail et choisissant un maître d’oeuvre et en sollicitant des financements auprès du département et de la région (à hauteur de 40 % chacun, le reste étant à la charge de la commune). « Le maire souhaite que cette RTI concerne également les terrains privés en zone boisée, » souligne Bernard Bastide, adjoint chargé de l’environnement. « Mi-septembre, nous avons réuni les financeurs et les partenaires forestiers sur cette question. »
Le jeudi 29 septembre au 3 Casino à 18h, une réunion publique en présence de l’ONF fera le point et permettra de présenter le dispositif aux habitants. « La Ville va se donner les moyens d’entretenir les terrains. Nous avons une expérience enrichissante au Verdillon, avec un chevrier. Mais il n’empêche que l’État devrait prendre en main la question de l’entretien des espaces forestiers. Sinon, les communes seront tout le temps en procès contre les particuliers qui ne respectent pas la loi. »