Si l’on remonte un peu dans les archives, on constate que l’histoire du cours de Gardanne est bien jeune. En 1836, pour traverser Gardanne dans le sens Est-Ouest, la seule solution consistait à emprunter la rue Puget puis la rue Parmentier, dans la vieille ville. En 1840, un chemin de grande communication, comme on disait à l’époque, est aménagé sur la rive gauche du ruisseau Saint-Pierre, lequel forme une boucle au pied du Castrum. Et il faudra attendre les années 1870, après la création du perça (tunnel souterrain) sous la colline du Cativel par lequel est dévié le ruisseau Saint-Pierre, pour que le cours actuel voit le jour. Pendant un siècle, ce dernier est en fait une route départementale traversée par toutes sortes de véhicules, des charrettes agricoles aux camions de charbon et de bauxite. La construction de la D6 vers le Payannet et Meyreuil désengorgera en partie le cours il y a trente ans, et le boulevard urbain complètera le dispositif.
Aujourd’hui, c’est moins la circulation (les poids lourds ne traversent
pratiquement plus le centre, sauf pour les livraisons) que la place de
la voiture qui pose question. Le parc de véhicules particuliers
augmente plus vite que la population (laquelle s’est accrue de 28 % ces
vingt dernières années), et le stationnement (quelque peu
anarchique) déborde sur les espaces piétons. D’où
la décision de la municipalité de réaménager
l’ensemble du cours afin de rééquilibrer ses différents
usages : lieu de circulation, bien sûr, mais aussi de consommation
(commerces et marché), d’activités culturelles (forum des
associations, Musiques à Gardanne, Arts et Festins du monde), de
manifestations, de promenade... Comme l’explique Yveline Promo, première
adjointe, "on y trouve des immeubles d’habitation, des boutiques
et des lieux publics. Or, on a la chance à Gardanne d’avoir beaucoup
d’espace en centre-ville. Il faut arriver à concilier le tout pour
le rendre agréable aux habitants".
Car le cours, véritable artère qui irrigue le cœur
de ville, c’est 750 mètres linéaires du rond-point des Phocéens
à la Maison du peuple, avec une largeur qui varie de 20 à
50 mètres. Soit approximativement 2,6 hectares de chaussée
et de trottoirs à aménager !
"Nous avons lancé un concours d’urbanisme début
2003" ;, explique Jean-Paul Peltier, adjoint au maire chargé
de l’urbanisme. Un jury chargé d’examiner les candidatures vient
d’être constitué. Il comporte six élus dont le maire,
des personnes désignées (représentants d’associations),
des personnes spécialisées (urbanistes, techniciens, aménageurs)
et des administratifs extérieurs (Trésor public, concurrence
et prix)."Ce jury a retenu les meilleures candidatures, l’objectif
étant bien sûr d’éviter toute mauvaise surprise pendant
les travaux..." Lesquels devraient s’étaler sur environ quatre tranches,
pour un coût avoisinant les 8 millions d’euros. Une fois un candidat retenu, commencera la concertation publique. "Il faut bien
comprendre que le concours d’urbanisme n’aboutit pas sur un projet définitivement
bouclé", explique Jean-Paul Peltier. "Il doit tenir compte
de ce qui ressortira de la concertation avec les habitants."
Le programme sur lequel devront plancher les candidats donne tout de même
quelques orientations : il s’agira de travailler sur les liaisons inter-quartiers,
aménager des places publiques, ajouter des espaces piétons,
faciliter la circulation des cyclistes, augmenter les places de stationnement
à proximité du cours, mettre en valeur le marché,
dissuader le stationnement de longue durée et la traversée
complète du centre-ville par les voitures... "Le réaménagement
du cours entraîne inévitablement une réflexion sur
les abords du boulevard urbain, notamment le quartier Mistral, ajoute
Jean-Paul Peltier. A terme, il serait bon de favoriser des implantations
commerciales le long du boulevard, en complémentarité à
celles du centre-ville."
Une fois la concertation publique achevée, en 2005, il sera alors
temps de lancer les appels d’offres pour la première tranche de
travaux, qui devrait concerner le cours Forbin.