Fête de l’Internet

Une souris dans la boîte à outils Bruno Colombari

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Pendant une semaine, des Gardannais de tout âge ont pu découvrir les logiciels libres disponibles sur Internet. Une manière de rendre l’utilisateur actif devant son écran, en l’aidant à puiser dans les mille et une ressources du réseau mondial.

Ils ont des noms parfois barbares, qu’on pourrait traduire par “renard de feu”, “oiseau tonnerre” ou “boiteux”. Derrière Firefox, Thunderbird ou Gimp, se cachent en fait des logiciels libres, ces outils diffusés par Internet qui se répandent comme une traînée de poudre sur la toile. Libre, ça signifie quatre choses : vous pouvez utiliser ce logiciel pour n’importe quoi, vous pouvez le modifier, vous pouvez le copier et vous pouvez le redistribuer. En bref, c’est la supériorité de la coopération entre les utilisateurs (qui mettent en commun leurs compétences) sur la concurrence entre les fabricants. Et en plus, ils sont la plupart du temps (mais pas toujours) gratuits. De quoi se constituer une boîte à outils performante et évolutive en permanence.

Justement, du 20 au 25 mars, le service jeunesse, la Médiathèque et l’école d’arts plastiques ont uni leurs efforts pour présenter cette boîte à outils dans le cadre de la fête de l’Internet. Sur les machines du Point Cyb, au premier étage du 19, rue Borély, se sont succédé toute la semaine des enfants, des ados, des adultes et des retraités, parce qu’Internet intéresse tous les âges. Le mercredi, par exemple, était consacré au logiciel de messagerie Thunderbird, où il s’agissait de découvrir l’identité du personnage mystère par un jeu de questions réponses avec les conseils de Radouane Dehbi, animateur du Point- Cyb. Marjorie demande ainsi : « Tu fais quoi comme métier ? » Réponse : « Je me consacre à l’observation de la nature et des couleurs. » Ambre y est presque lorsqu’elle demande : « Aimes-tu Paul Cézanne ? » s’attirant ce superbe aveu : « J’essaie de l’aimer du mieux que je peux... » Mauricette, 63 ans et retraitée, est ravie d’avoir conversé avec le précurseur du cubisme : « Je suis allée voir ses tableaux à New York et Saint-Petersbourg, et j’ai réservé ma place au musée Granet en juin. J’ai un vieil ordinateur chez moi, mais je vais me mettre à Internet. »

Découvrir Milan de chez soi

Dans la salle à côté, Iveta Pourrière, professeur à l’école d’arts plastiques, initie des enfants à la création graphique avec le logiciel Gimp. « On part d’un tableau de Cézanne découpé en bandes verticales ou en carré. Et ensuite, les enfants dessinent le reste du tableau en prolongeant les lignes, en coloriant les volumes. Les arts plastiques, on peut y entrer par différentes portes, peu importe l’outil. C’est avant tout une façon de voir. »

Le lendemain, changement de décor avec le logiciel Google Earth. Cette fois, ce sont trois patients de l’hôpital de jour et deux accompagnateurs qui viennent découvrir les subtilités de la navigation par photos satellite. L’un des patients zoome sur le centre-ville de Milan : « J’y suis allé quand j’étais petit, c’est une très grande ville, industrielle, on le voit bien de là. » Et en effet, à mille mètres d’altitude se dévoilent les quartiers du centre-ville, les parcs, la gare... « C’est une approche différente de l’ordinateur, constate Serge Cremonesi, animateur multimédia à la Médiathèque. Sans y penser, ils maîtrisent les menus, la souris, les curseurs. C’est beaucoup plus facile comme ça, on est directement dans la pratique. »

Chaque participant à cette semaine est reparti avec un cédérom contenant une vingtaine de logiciels libres pour la navigation, la messagerie, la bureautique ou encore le jeu. Pour prolonger chez soi tout ce qui a été découvert pendant ces quelques jours.