Solidarité

Une politique de tarification sociale à Gardanne Energies 343 - Loïc Taniou

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La ville de Gardanne va proposer une nouvelle politique tarifaire concernant les prestations dispensées par les services publics municipaux, notamment dans le secteur de l’éducation, une des priorités de la municipalité. Basée sur un quotient familial lié aux revenus, celle-ci répond à des exigences d’équité et de solidarité. Pour la majorité des familles, les tarifs resteront identiques pour un service public rendu de qualité.

Afin de rendre les services publics toujours plus accessibles, la municipalité a souhaité mettre en place à partir du 1er janvier 2011 une nouvelle politique tarifaire en direction des usagers. « Nous allons rencontrer prochainement les parents d’élèves et les usagers pour expliquer cette démarche, souligne Yveline Primo, première adjointe au maire en charge des finances. Si nous avons choisi d’instaurer désormais des tarifs qui tiennent compte des revenus des familles, c’est parce que cela nous semble plus cohérent et plus équitable. Nous passerons ainsi d’un tarif unique à un tarif qui intègre les possibilités financières de chacun en s’appuyant sur un quotient familial adapté aux ressources des citoyens de Gardanne. Nous avons donc veillé à adapter au mieux les différentes tranches du quotient familial aux revenus des familles gardannaises. Ainsi, pour plus de la moitié des personnes (53%), le tarif ne changera pas et pour les autres la hausse restera minime. Nous allons donc vers une tarification plus équitable qui introduit une notion de solidarité entre les usagers. »

La Ville participe au financement des services proposés pour environ 50% du prix global

Il est à noter que les tarifs proposés n’ont pas augmenté durant l’année 2010 et qu’ils restent parmi les plus bas du département. « Nos prestations sont de qualité, tient à rappeler l’élue, et la Ville participe au financement des services proposés pour environ 50 % du prix global. Un choix très différent du service libéral qui prône une facturation à 100% pour l’usager. »

Le premier secteur concerné par cette politique de tarification sociale est celui de l’éducation, un secteur où la municipalité est très volontaire. Cette année, 1 803 élèves sont accueillis dans les écoles maternelles et primaires, 106 enfants dans les crèches. Chaque début d’année scolaire, une dotation de 45 euros par élève est octroyée par la Ville pour que ceux-ci bénéficient de fournitures scolaires gratuites.

L’ensemble des écoles maternelles et primaires sont équipées d’ordinateurs et de connections internet (avec des garanties au niveau de la protection de l’enfance) pour rendre accessibles à tous les enfants les nouvelles technologies. Un investissement important mais essentiel car tous n’ont pas la chance de posséder un ordinateur à la maison ou d’y avoir accès.

« La Ville privilégie, grâce au secteur éducation et une équipe municipale mobilisée, l’accès à l’école et l’épanouissement de l’enfant, tiennent à rappeler Nathalie Nerini, adjoint à l’enfance et à la jeunesse et Guy Pinet, adjointe à la vie scolaire et à la restauration collective. Nous sommes beaucoup plus qu’un service public de garde, nous sommes un service de l’éducation complet, où l’on prend en considération le temps de l’enfant dans sa globalité, sa journée, son rythme de vie pour lui proposer des activités éducatives de qualité. »

Ainsi, un service de transport scolaire gratuit est proposé avec du personnel municipal éducatif présent dans les bus matin et soir qui assure un accompagnement des enfants au niveau sécurité et éducation à la vie civique et citoyenne. Les enfants peuvent également participer à des sorties pédagogiques, se rendre à un spectacle jeune public. Du personnel Atsem est également présent tout au long de la journée dans les maternelles, avec une bonne connaissance de l’enfant et sert ainsi de lien avec les enseignants et les familles.

« Les agents sont qualifiés, possèdent un diplôme adapté, précisent les élus, et suivent régulièrement des formations sur la psychologie de l’enfant, les métiers de l’enfance et des premiers secours. On les retrouve dans les garderies du matin qui sont ouvertes à tous et dans celles du soir de la maternelle au CE1. »

Le temps de la restauration est un moment clé de la journée où l’enfant fait l’apprentissage du goût, de manière conviviale avec les copains. Cela lui permet de découvrir des produits qui parfois ne sont jamais servis dans les familles. « On introduit régulièrement de nouveaux aliments, on réduit la présence d’aliments frits, rappelle Guy Pinet, et la qualité des aliments a été augmentée avec l’apparition du poulet bio, du poisson frais. On priorise les produits frais, labellisés. Face aux risques de mauvaise alimentation et d’obésité, l’éducation nutritionnelle reste un enjeu essentiel. »

Les menus sont ainsi conçus en concertation avec les représentants des parents et avec l’aide d’une diététicienne pour favoriser la découverte du goût et la qualité nutritionnelle autour de repas toujours équilibrés et parfois festifs comme pour la Coupe du monde où il y a eu des repas aux saveurs du Mexique, de l’Uruguay, d’Afrique du Sud. Les repas sont par ailleurs élaborés à la cuisine centrale où la ville a investi 150000 euros sur trois ans pour moderniser le matériel.

« Beaucoup plus qu’un service public de garde, un service de l’éducation »

« Un autre volet sur lequel la commune intervient de manière conséquente, c’est le temps péri-scolaire (avant et après la classe ainsi qu’à la pause de mi-journée, NdlR), poursuit Nathalie Nerini, durant lequel nous travaillons à occuper les enfants de manière intéressante avec des activités ludiques et éducatives. Ainsi, des pratiques sportives ou culturelles comme l’initiation au tir à l’arc, la découverte de l’escrime, la lecture, des jeux de société, des interventions de l’école d’arts plastiques, la sensibilisation à l’éco-citoyenneté et au développement durable viennent enrichir ce temps spécifique. La Ville met à disposition une animatrice pour vingt enfants. Celle-ci est qualifiée et assure un vrai suivi pédagogique. Ces activités sont proposées en partenariat avec certaines associations gardannaises. Tout est fait pour que ce temps soit un moment de détente susceptible de favoriser le bon apprentissage scolaire. »

Les classes découvertes participent à cette dynamique. Chaque année, elles permettent à plus de deux cents enfants des écoles de Gardanne grâce à un séjour éducatif de découvrir une région de France et participer à des activités pédagogiques autour d’un projet élaboré à l’initiative de l’enseignant. « La municipalité prend alors à sa charge une partie du séjour ainsi que les transports, précise Guy Pinet. Il restera une participation pour la famille comprise entre 30 % et 50 % du prix du séjour suivant le quotient familial local, ce qui est très accessible. Notre objectif est que les enfants puissent partir et découvrir des activités nouvelles liées à la mer, la montagne... »

En dehors de ces activités qui favorisent une meilleure prise en charge éducative, l’aide aux devoirs, les études surveillées le soir et les dispositifs comme Coup de Pouce ou les Cordées de la réussite permettent de lutter contre l’échec scolaire. Enfin, du côté du temps péri-scolaire comme les vacances ou les mercredis après-midis, les accueils de loisirs accueillent les enfants à des tarifs très bas tout en leur proposant de multiples activités comme des sorties au camping, à la ferme, à l’accrobranche, à la plage, des minicamps, des ateliers cuisine avec les parents... sans oublier les colonies de vacances.

« Le regroupement des deux centres aérés sur un lieu unique aux écoles du centre a permis d’améliorer l’accueil tout en favorisant des projets transversaux, explique Nathalie Nerini, et de renforcer le lien avec les familles comme la veillée de cet été en a été un bon exemple. On a aussi créé des liens entre les différentes tranches d’âge, notamment en prenant mieux en compte les 11-13 ans grâce à de nouvelles passerelles entre le service enfance et le service jeunesse.  »

Une modernisation des moyens de paiement avec un règlement étalé et régulier des prestations

Car pour l’adolescence, c’est le service jeunesse qui prend le relais avec des ateliers de pratiques artistiques, un accueil permanent autour d’un espace multimédia et de nombreuses activités. Tout cela avec en filigrane un objectif commun : faire que les jeunes réussissent au mieux leur scolarité, s’épanouissent et vivent bien dans leur ville.

« La politique que nous menons en direction des familles, notamment avec le secteur éducation, est importante, conclue Yveline Primo. La nouvelle politique tarifaire nous permettra d’aller plus loin sur de nouvelles actions comme la création d’une crèche à Biver, l’amélioration de l’accueil du public. En parallèle, une modernisation des moyens de paiement sera progressivement développée. Elle permettra dans le courant de l’année 2011 le règlement par carte bancaire et facilitera un paiement étalé et régulier des prestations. A terme, vous pourrez calculer sur le site internet de la ville votre quotient familial proposé par la municipalité et les tarifs de la plupart des services qui vous intéressent. »