Solidarité

Un toit pour tous Stéphane Conty

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Depuis le 15 mars minuit, la période de “trêve” des expulsions d’un logement est terminée et un bailleur, sur décision de justice, peut demander le concours de la force publique pour y procéder. Comment en arrive t-on à de telles extrémités, et quels sont les dispositifs à Gardanne qui permettent d’y faire face ?

Pour Georges Pazzaglini, élu adjoint à l’action sociale, la réponse est catégorique  : « pour gérer ce type de situation, il faut anticiper le problème bien en amont et assurer un suivi constant des personnes qui risquent d’être confrontées à ce genre de difficultés. Il existe à Gardanne un maillage d’acteurs sociaux, à commencer par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) qui a deux assistantes sociales qui travaillent avec moi sur ces dossiers. Des solutions existent pour les communes si elles s’en donnent les moyens. C’est le parti-pris que nous avons adopté à Gardanne. »

Une action qui semble s’avérer payante au regard de la baisse du nombre de dossiers suivis qui auraient pu donner lieu à une expulsion effective, soit 33 dossiers en 2004, 25 dossiers en 2005 et 23 en 2006. Des chiffres confortés par le nombre d’expulsions effectives, soit une expulsion en 2004, et aucune en 2005 et 2006.

« Quand une situation de risque d’expulsion se présente, nous menons une enquête pour évaluer la situation et proposer des solutions. Nous avons souvent une action de conseil auprès des personnes qui ont des difficultés, et de médiation avec le bailleur. Il est évident que nous n’aidons que les personnes de bonne foi qui sont confrontées aux aléas de la vie mais qui ont la volonté de s’en sortir, » explique Georges Pazzaglini.

De plus en plus de salariés

En 2006 le CCAS a ainsi suivi quelques 53 dossiers de risques d’expulsions, 34 dans du logement HLM et 19 dans le locatif privé, 41 dossiers concernaient des impayés. Sur ces 53 dossiers, les foyers les plus touchés par ce problème sont les familles monoparentales avec 20 cas et les célibataires qui représentent 19 dossiers, contre “seulement” 9 couples avec enfants et 5 couples sans enfants. Autre indicateur des plus alarmants, 23 cas concernent des salariés et 8 des retraités.

« Le public touché par ces mesures a quelque peu évolué dans le temps. Par exemple en 2006 nous n’avons eu “que” 8 cas de retraités, alors qu’il y a quelques années les retraités et les personnes souffrant d’un handicap physique ou mental étaient proportionnellement beaucoup plus nombreuses qu’aujourd’hui. Le fait que la ville accueille une maison de retraite et des organismes comme la Chrysalide, Delta Sud et bientôt le résidence sociale au Cativel ainsi que des logements rénovés dans la vieille-ville nous permet de trouver des solutions pour faire face. »

La résidence sociale Abbé-Pierre devrait ouvrir ses portes au mois de juillet. Elle sera composée de 40 logements destinés à de l’accueil temporaire. Toute personne répondant aux critères pourra poser sa candidature avec l’appui d’un service social du 2 avril au 31 mai en retirant un dossier au service habitat de Gardanne (parking Mistral, tél. 04 42 51 56 87).