Burkina Faso

Un projet humanitaire contre la méningite Carole Nerini

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Les échanges entre la Ville, par l’intermédiaire de son service de la jeunesse, et Adama Dramé grand percussionniste africain durent depuis quelques années maintenant. Dernièrement, une action commune de vaccination contre la méningite a été mise en place au Burkina Faso.

« Nous venons vous exprimer toute notre gratitude au nom de la Supérieure générale de la pouponnière de Den Kanu. Merci d’être venu au secours des enfants et de nous avoir spontanément proposé votre aide... La vaccination des petits contre la méningite va sauver des vies. Merci de vous intéresser aux plus démunis de notre société, merci au Maire de Gardanne et à toute sa commune pour avoir laissé parler leur coeur en venant au secours des enfants orphelins... » Ceci est l’extrait d’une lettre envoyée par Mère Marie Claver Somé, Supérieure de la pouponnière de Bobo-Dioulasso le 4 février dernier.

Depuis plus de cinq ans, la Ville de Gardanne collabore avec le centre Sindi international à Bobo-Dioulasso autour d’échanges culturels. Son directeur, Adama Dramé est également un grand maître du djembé avec qui le service municipal de la jeunesse apprécie de travailler lors de rencontres annuelles. L’an dernier, lors d’une visite à Gardanne, Adama Dramé a été nommé citoyen d’honneur de la ville. A cette occasion, il a rappelé que le continent africain était touché par un fléau particulièrement dévastateur, la méningite, qui tue des milliers de personnes chaque année, les enfants étant les plus concernés.

La ville et le centre Sindi international se sont associés pour rejoindre un programme Projet vaccins méningite qui réunit de nombreux partenaires, en particulier l’Organisation mondiale de la santé. En quelques mois, des collectes sont organisées par le service municipal de la jeunesse, des concerts et d’autres animations. Au mois de janvier, trois mille euros sont envoyés au Burkina Faso, l’argent profitera aux orphelins de la pouponnière de Bobo-Dioulasso où 160 enfants ont déjà été vaccinés. « Il faut savoir que pour eux, ce geste est important, explique Adama Dramé. C’est la première fois que l’on vient frapper à leur porte pour leur proposer de l’aide. Humainement, ce que vous avez fait est énorme. »

Une fois par an, Adama Dramé se rend à Gardanne et le programme est pour le moins chargé. Du 17 au 24 mars, les rencontres ont été nombreuses, autour du djembé bien évidemment, mais pas seulement...

Si chacun donne un centième...

Comme il le souligne si bien, « lorsqu’on parvient à mettre la musique au sein d’une action de solidarité, c’est que les relations sont sincères, c’est qu’il y a une envie, de part et d’autre d’avancer dans le même sens, en toute clarté. » Au cours de son séjour, Adama s’est rendu dans deux écoles pour des interventions autour de la musique traditionnelle (lire ci-contre).

Une rencontre a également eu lieu avec les élèves et les professeurs de l’école municipale de musique, puis avec ceux de l’atelier percussion du Service municipal de la jeunesse. « Ce qui nous intéresse, explique David Sausse, animateur au service jeunesse, c’est tout ce qui se passe autour du djembé, les échanges que nous avons ne s’arrêtent pas au moment où l’on se concentre sur un instrument. L’histoire du djembé, l’histoire d’une culture que l’on vit ensemble, l’importance de la tradition, s’installent naturellement dans les esprits à ce moment-là. »

Des rencontres autour du projet de vaccination contre la méningite ont également eu lieu. Le 21 mars, le groupe local Hurlevent fortement impliqué dans les actions de solidarité a donné un concert au Hang’art, au profit de ce projet. En fin de soirée, un reportage effectué lors de la première campagne de vaccination à la pouponnière a été projeté au public. Un court-métrage grâce auquel on se rend mieux compte de la détresse des orphelins du Burkina Faso et de la reconnaissance des adultes à tous ceux qui leur apportent de l’aide. Avec une entrée à deux euros, le public a non seulement passé une bonne soirée musicale mais a aussi contribué à l’achat de vaccins afin de poursuivre le travail engagé.

Le lendemain, un chèque de 160 euros a été remis en main propre à Adama Dramé, la volonté de continuer est bien présente. Une projection publique du documentaire aura lieu prochainement, s’ensuivra une réflexion avec le maire, les élus, le service de la jeunesse et les jeunes afin de décider des actions à venir. Comme le dit Adama Dramé, « si chacun donne un centième de qu’il a, il n’y aura plus de mi sère dans le monde. »

Adama Dramé dans les écoles

Il y a quelques mois, nous vous avions informés d’un très beau projet musical mené dans les écoles Elsa-Triolet et Château-Pitty. Ce dernier consistait à réunir une chorale de plus de 200 enfants autour de chansons venant de différents pays dont sont issus leurs parents.

François Le Gall, l’intervenant, et la direction des écoles ont souhaité aller plus loin encore en accueillant Adama Dramé dans leurs locaux à l’occasion de sa venue à Gardanne. C’est ainsi que le 18 mars, il a rencontré les élèves des deux écoles. Après s’être familiarisés avec les différents sons que peut produire un djembé, les enfants ont joué eux aussi aux côtés d’Adama, puis ce fut au tour du personnel enseignant et des animatrices. Un grand moment ! Les élèves ont ensuite chanté quelques chansons issues du projet, avant d’offrir un CD aux enfants de l’école Al Wokouwatt de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso qu’Adama Dramé rapportera.

Comme l’a souligné François Le Gall, « cette initiative s’inscrit dans la suite du projet “j’enchante mon quartier,” c’est une culture qui nous manquait, et nous sommes heureux d’avoir pu étoffer les connaissances des enfants et qu’Adama Dramé ait lui-même initié les élèves au djembé. »