Ils s’appellent Christophe, John, Patrick et Philippe. Depuis plusieurs mois maintenant, ces quatre jeunes hommes ont retrouvé une partie de la vie que l’on peut espérer à leur âge. Tous quatre traumatisés crâniens, ils ont pu quitter leurs familles et rejoindre la Maison des quatre (ou MD4). Ici, chacun possède sa propre chambre, les autres pièces étant communes. Le jardin ombragé est également un lieu que les locataires apprécient. La Maison des quatre les aide au quotidien à retrouver une certaine autonomie, à se détacher par nécessité de part et d’autre de la famille qui les a aidés après leur accident.
Dans le département, il y a aujourd’hui 140 blessés comme Christophe, John, Patrick et Philippe. Pour Huguette Meynard, maman de Christophe et habitante de la commune, l’entrée de son fils dans cette maison a été un nouveau départ. « Après l’accident de Christophe et son long combat dans le coma, j’ai vécu des années de souffrance. Il a fallu tout réapprendre à Christophe, comme à un petit enfant. Nous nous sommes battus ensemble, nous continuons d’ailleurs, mais intégrer ce domicile lui a fait beaucoup de bien. Bien entendu, je viens souvent le voir ! » L’ambiance entre les colocataires est bonne, « On rigole bien ! » ont-ils écrit sur une feuille accrochée au mur...
La création de cette structure est une grande première dans le département rendue possible grâce à l’association des Familles des traumatisés crâniens 13. « Afin de voir l’aboutissement de ce projet, l’AFTC a créé un service d’accueil médico-social pour adultes handicapés, explique sa responsable Brigitte Dherdey. Ainsi, une présence de jour comme de nuit est assurée dans la Maison des quatre, une dizaine d’auxiliaires se relaient auprès des colocataires, pour faire les courses, préparer les repas et être auprès d’eux pour tous leurs besoins. L’avantage de ce domicile, c’est que les heures d’interventions de tierce personnes sont mises en commun et permettent des économies importantes. »
Ce projet n’aurait pu aboutir sans l’implication de la SCI Covea regroupant la GMF, la MAAF et MMA, propriétaire de l’habitation. L’aboutissement de cette premiere expérience et les résultats positifs qu’elle engendre ont motivé les membres de l’association AFTC 13 a poursuivre dans ce sens. Même s’ils sont encore prudents sur l’avenir, deux nouveaux projets devraient voir le jour à Marseille et à Bouc-Bel-Air.
« Vous êtes ici chez vous, leur a confirmé Roger Meï, la ville vous ouvre ses bras comme elle le fait pour tous ses citoyens, comme elle l’a fait pour La Maison, la Chrysalide, l’hôpital de jour ou encore le foyer Delta Sud. Nous sommes à nouveau fiers que ce projet ait pu naître dans notre commune. »