Santé

Un collectif pour les victimes de l’amiante Energies 337 - Carole Nerini

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L’amiante est la cause de la mort de 2000 à 3000 personnes en France chaque année. Même si ce produit est reconnu comme dangereux pour la santé, le dépistage et le suivi des dossiers relèvent parfois d’un véritable parcours du combattant.

A la demande de l’Aapuk (Association des anciens de Pechiney), la municipalité a mis en place une rencontre réunissant l’ensemble des acteurs pouvant venir en aide aux victimes de l’amiante, l’idée étant la création d’un collectif pour faciliter les démarches individuelles et collectives. « La municipalité aidera au démarrage de ce collectif, a souligné le maire Roger Meï. C’est une question extrêmement importante. »

Même si des règles strictes existent depuis quelques années quant à son utilisation, certains ignorent la présence d’amiante dans leurs poumons. Comme l’explique Jean-Pierre Laudignon, responsable de l’Aapuk, « d’ici une vingtaine d’années, il y aura 100000 morts dues à l’amiante. A Gardanne, l’usine Pechiney était un gros utilisateur jusqu’en 1992 et de nombreux travailleurs l’ont inhalée. Il est évident que les travailleurs dans de petites entreprises ont pu y être également exposés. Il faut savoir que les maladies liées à l’amiante peuvent se déclarer 20 à 30 ans après l’exposition. Notre but est d’informer les personnes et leur expliquer qu’il est important de faire un diagnostic. Les procédures sont souvent longues, on ne sait pas à qui s’adresser, c’est dans cette optique que nous souhaitons mettre en place une structure composée de différents acteurs qui peuvent leur venir en aide. »

Comme l’ont souligné les représentants syndicaux de Rio Tinto et E.On, « la médecine du travail a un rôle important à jouer. Pour le cas de l’amiante, l’administration peut reconnaître la maladie professionnelle mais pas le préjudice, c’est à dire qu’il n’y aura pas d’indemnités. Nous sommes satisfaits de la création de ce comité pour tout salarié actif ou retraité. »

Même si la question del’amiante évolue lentement, il y des avancées d’année en année. De nombreux plaignants ont du avoir recours à la justice afin que la maladie soit reconnue, et là aussi, les longueurs des procédures peuvent être décourageantes. Cathy Roncin, qui représentait les médecins du centre de santé François-Billoux explique « qu’il faudrait dans un premier temps repérer l’ensemble des entreprises concernées. Les médecins connaissent la liste des métiers à risque, mais les patients ne pensent pas forcément à parler de leur passé. Il existe pourtant un protocole de repérage que nous utilisons et qui commence à fonctionner.  »

Des représentants de la FNATH (accidentés du travail), de la mutuelle Sainte- Victoire, de la Carmi (Sécurité sociale minière) Sud-Est, Marius Comti élu local délégué à la santé ainsi que Claude Jorda conseiller général ont participé à cette rencontre. Pour tout renseignement, consultez le site internet de l’Aapuk, rubrique amiante, informations : www.aapuk-gardanne.com