Solidarité

Un chez soi pour se réinsérer Energies 402 - Jeremy Noé

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Le centre hospitalier Montperrin s’est vu mettre à disposition un appartement par la municipalité afin d’y loger trois patients en insertion. Un pas de plus pour pour le vivre-ensemble à Gardanne.

MANQUE ENCORE lave-linge et lave-vaisselle, et la peinture est encore fraîche. Mais cet appartement thérapeutique de 110m2, mis à disposition par la municipalité et rénové par le centre hospitalier Montperrin, a déjà tout d’une belle promesse de réinsertion pour ces deux femmes et cet homme qui seront accueillis prochainement. Un public suivi pour trouble psychiatrique, « en fin de parcours et stabilisé après un long travail en aval, » présente Marie-Hélène Bailly, infirmière référente de cet appartement thérapeutique.

Lou Risoulet est le dernier exemple en date de la volonté de la municipalité de favoriser la solidarité par l’implantation de mini structures hospitalières, histoire de rendre leur intégration plus facile encore, comme La villa de La Crau pour l’association La Chrysalide, inaugurée l’hiver dernier en présence des voisins. Les 110m2 de Lou Risoulet (trois chambres, une salle de bains partagée et une individuelle, un salon, une cuisine) mis à disposition par la Ville à côté du Trésor Public seront donc gérés par une petite équipe de six personnes du Centre médico psychologique (CMP) dont un médecin- chef et une psychologue.

L’équipe assure des passages quotidiens six jours sur sept. Le but est que les personnes accueillies, jusqu’à six mois, puissent prendre leur propre appartement ensuite. Pour cela, les personnes repérées par un travail en réseau doivent avant tout remplir deux conditions : « Être stabilisées et partants pour un suivi régulier,  » souligne Marie-Hélène Bailly. En quelques mots comme en cent, on vise l’indépendance. Même si le chemin comportera encore quelques difficultés.

« Avec ce public il faut y aller doucement, par à coups, précise Bahia Denni-Gaci, psychiatre hospitalier. Leur maladie les condamne à une double rupture : mentale, car la pensée est morcelée, mais aussi familiale. Avoir des repères leur est très important pour trouver une sécurité intérieure.  » Ou quand le quotidien le plus banal –faire son ménage, aller chercher sa baguette de pain, faire la cuisine – devient une aventure.

« Nous les encourageons à prendre un médecin-traitant et prendre soin d’eux-mêmes, soigner leur image, choisir des vêtements. Pour ça, il faut travailler aussi sur le fait d’oser entrer dans les magasins... » En parallèle, il s’agira de les amener à réfléchir sur « L’après, après les soins, après l’hôpital. Éventuellement trouver un emploi, même si c’est très compliqué avec ce public, » précise le docteur Denni-Gaci, qui regrette par-dessus tout « les a priori de la dangerosité alimentés par la presse, alors que les faits divers montrent qu’elle n’est pas le fait de patients suivis en psychiatrie.  »

Présent lors de l’inauguration, le maire les a accueillis par un « Vous êtes les bienvenus, et on vous aidera à être bien dans Gardanne. » Tout en souhaitant que l’intégration de ces nouveaux Gardannais un peu particuliers puisse aller jusqu’à une participation aux activités de la Ville, pourquoi pas chez Citoyen solidaire.