Culture

The Wackids, c’était rock’n’roll ! Energies n° 426 - Bruno Colombari

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Faire écouter du Ray Charles, du Chuck Berry ou des Beatles à des gamins de six à dix ans ? Vous n’y pensez pas ! Les Wackids l’ont fait, et avec des instruments jouets en plus. Highway to hell, à la Maison du peuple.

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21 novembre 2014 : The Wackids, du rock pour les mômes

JUSTE AVANT DE REMONTER DANS SON BUS POUR RETOURNER À L’ÉCOLE, STELLA ARBORE UN GRAND SOURIRE. « C ‘était super ! Je connaissais AC/DC, et en classe on a écouté les Rolling Stones. » En voilà déjà une touchée par le virus du rock’n’roll. Ce n’est sûrement pas la seule, vu l’ambiance d’une Maison du Peuple confortablement garnie par 250 enfants venus des écoles Brassens, Mistral, Prévert et Aubrac. Ce matin-là du 21 novembre, le cours est il est vrai un peu spécial : à la place de la maîtresse, il y a The Wackids, trois gars survoltés avec leurs drôles d’instruments de musique : un piano jouet, une batterie de poche, une mini-guitare électrique et même un micro Hello Kitty. La leçon ? Une histoire du rock’n’roll en moins d’une heure chrono.

Et attention, il y a interro à la fin ! Ceux qui auront répondu correctement, en l’occurence Clément et Manon, gagnent le droit de monter sur scène pour le dernier titre, Highway to hell. Tout le concept des Wackids est là : offrir aux gosses leur tout premier concert de rock, et faire en sorte qu’ils n’oublient pas ce choc initial.« En fait, ce qu’on fait, c’est de la pédagogie de grand frère, » confie Bongostar, le batteur. « Ce qu’un grand frère ferait avec son petit frère ou sa petite sœur, transmettre notre amour du rock. »

Comme par exemple expliquer ce qu’est le “mojo” (un truc qui fait craquer les filles), à quoi ressemble un cri rock’n’roll (n’importe quel cri, mais en plus fort) ou comment Ray Charles a improvisé sur scène What’d I say. Et ça marche ! Les reprises fiévreuses de Back to USSR des Beatles ou de Seven nation army des White Stripes ont mis le feu à la Maison du Peuple.

« Le public était chaud dès le départ, les enfants démarrent au quart de tour », ajoute Speedfinger, le guitariste au bandana. « Après, la difficulté c’est de les gérer pour que ça ne parte pas dans tous les sens, c’est pour ça qu’on les fait commencer assis par terre et qu’on finit debout. Mais ça s’est passé sans problème. On pose un cadre, et après on les sort du cadre. »

POUR UNE FOIS QU’ON PEUT POUSSER DES CRIS STRIDENTS ET SAUTER EN L’AIR PENDANT UN SPECTACLE SCOLAIRE... Pour autant, The Wackids ne veulent pas de l’étiquette spectacle pour enfants : « On joue pour tous les publics », corrige Bongostar, « et ce qui est génial, c’est de voir les enfants, les parents et les grands-parents partager les mêmes émotions dans la salle. Après, chez eux, ils ressortent leurs CD et les écoutent ensemble. Et quand les enfants tombent sur AC/DC à la radio, ils disent : Ça je connais, c’est les Wackids ! »

D’ailleurs, à Gardanne, la séance scolaire du matin était doublée d’une autre tout public le soir-même. Et avec l’opération Invite tes parents du service Culture, les jeunes spectateurs pouvaient revenir avec leur famille, et pour eux l’entrée était gratuite. Tant mieux, parce qu’on allait oublier l’essentiel : ces Wackids-là sont de sacrément bons musiciens.