Festival cinématographique d’automne

Sur les grands écrans du monde Bruno Colombari

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A l’inverse de l’uniformité d’un cinéma industriel aussitôt vu, aussitôt oublié, le festival d’automne offre comme chaque année un point de vue unique sur l’état du septième art, de l’Afrique à l’Italie en passant par la Chine.

Le cinéma africain existe. La preuve : le festival d’automne programme huit films sortis entre 2002 et cette année, huit films venus d’Afrique du Sud ou d’Afrique noire. « C’est un jeune cinéma, la plupart du temps très engagé, explique Christel Santacreux, responsable de la communication du festival. “Bye bye Africa” et “La caméra de bois”, ce sont des hommages au cinéma. Ce dernier film peut d’ailleurs être vu avec des enfants. » Na cidade vazia, de l’Angolaise Maria Joao Ganga, mélange la réalité et la littérature, à travers les enfants et la violence des villes. En avant-première, Tasuma, du Burkinabé Sanou Kolo Daniel, raconte les mésaventures d’un ancien combattant sur son vélo qui cherche sa pension. La nuit de la vérité, de Fanta Regina Nacro, est une sorte de drame shakespearien, la possibilité de réconciliation entre ethnies. Et bien sûr, la question de la dette est au coeur de Djourou, Une corde à ton cou, du Suisse Olivier Zuchuat (le mardi 25 octobre, avec Attac Gardanne). « C’est un documentaire dont le réalisateur interroge le rôle de son propre pays et du FMI. Djourou, ça veut dire la dette en bambara, mais aussi la corde au cou. »

Un autre temps fort du festival sera la venue de Paul Vecchiali (samedi 22 et dimanche 23 octobre), dont le dernier film A vot’bon coeur vient de sortir. Un film refusé de multiples fois par la commission d’avances sur recette. A 74 ans, il reste un des auteurs les plus singuliers du pays, indépendant et sans compromission.

Cette année, il y aura un peu moins de films au festival (58 longs métrages, tout de même) mais chacun bénéficiera de plus de séances. C’était une des demandes du public. Autre nouveauté, le retour sur grand écran de deux films cultes (en copies neuves) : L’extravagant Mr Ruggles de Leo McCarrey (1935) et Monty Python, La vie de Brian de Terry Jones (1980). Rayon courts-métrages, outre ceux en compétition (samedi 29 octobre à 14h30 et le dimanche 23 octobre à 14h30), vous découvrirez les trois primés à Rousset lors du festival Provence, terre de cinéma (le 29 octobre à 16h45).

Enfin, une nuit italienne (le 28 octobre à partir de 19h) proposera trois films : Vento di terra (en avant-première) dans la tradition réaliste du cinéma transalpin, se déroule dans une banlieue de Naples. La spectatrice se passe entre Turin et Rome et Je lis dans tes yeux qui a des allures de thriller psychologique et met aux prises trois générations de femmes.

Fidèle à sa vocation de lieu de rencontre entre le public et les réalisateur, le festival accueillera le Tchadien Haroun Mahamat-Saleh, les Suisses Olivier Zuchuat et Véronika Minder, les Français Guillaume Moscovitz, Judith Cahen et Emmanuel Vernières. Le cinéma de demain, ce sont eux qui le feront. Raison de plus pour les découvrir...