Enfance

Sous les feuillages, les mots Energies 378 - Bruno Colombari

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A l’ombre des arbres du square Veline, le secteur Éducation s’est installé le 13 juin dernier pour une opération “Les mots jouent au jardin.” Soixante-dix enfants y ont participé.

Sur la clôture du square sont accrochés des rubans de papier où sont écrites des phrases à dire très vite sans se tromper : « Si six scies scient six cyprès, six cent scies scient six cent cyprès » ou des devinettes : « Je suis ce que je suis et si je suis ce que je suis, qui je suis ? »

Sur la pelouse, la Médiathèque a installé des tapis et sorti ses caisses de livres. Le service Enfance a mis en place cinq stands avec des tables et des chaises. Sur les tables, des jeux, sur les chaises, des enfants, pour la plupart venus de l’accueil de loisirs voisin. Au jeu de l’escarmot par exemple, il s’agit de trouver le plus vite possible un nom d’animal commençant par une lettre donnée. Le Z par exemple. « C’est facile, aide Françoise. Pense à un zzz... » « Je sais ! Une abeille ! » s’exclame Erwan.

Un peu plus loin, on joue aux animaux-valises, où l’on imagine l’aspect et la vie quotidienne d’un animal dont le nom est construit à partir de deux autres : le paonpard, le chameauval ou le kangouloup. Sur un autre stand, des plus grands s’exercent à composer des poèmes, puis à les lire à haute voix pour les autres. Pas facile !

Un autre jeu connaît un grand succès : il s’agit de cartes postales bricolées à partir de fiches bristol sur lesquelles sont collées des photos tirées de magazines. A chaque fois qu’une carte est posée sur la table, le joueur doit compléter l’histoire en fonction de ce que montre la photo : « une vipère qui porte un manteau en léopard et qui habite dans un moulin... » effet surréaliste garanti.

« Le projet est parti d’une formation d’animateurs dans le cadre du service Enfance, explique Françoise Keller, responsable des accueils de loisirs. On a travaillé depuis janvier avec six animatrices volontaires, une fois tous les quinze jours, autour du jeu et de la lecture. Et on a décidé de clôturer cette formation par une animation en plein-air. »

La Médiathèque, le service Jeunesse et la Ludothèque ont été associés. Le cadre est important, car il permet de sortir de l’environnement scolaire et d’aborder l’écrit de façon plus ludique. « Il y a quelque temps, on a essayé de mettre en place un atelier d’écriture pendant la garderie du soir dans les écoles. Mais ça n’a pas marché. Entre 17h et 18h, les enfants sont fatigués, c’est difficile de faire appel à leur imagination. »

Dans le square, tout au contraire, il est possible de jouer dans l’herbe, de faire un tour de balançoire, de rêver en regardant les nuages... Ou de s’installer sur les tapis de la Médiathèque. « On apporte des livres pour les 3-12 ans, explique Martine Souillard, de la section Jeunesse. Des livres pas trop longs qui permettent d’entrer en relation avec l’enfant, de jouer avec lui, ou qu’ils peuvent lire seuls. C’est surtout un endroit où ils peuvent se reposer, où on ne leur demande rien. »

Ce n’est pas grand chose, bien sûr, mais avoir un peu de temps pour soi, n’estce pas essentiel ? Et si c’est l’occasion de lire, d’écrire ou de jouer avec les mots, c’est encore mieux !