Se souvenir pour éviter les erreurs du passé Energies 416 - Stéphane Conty et Bruno Colombari

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ENTRE AVRIL 1915 ET JUILLET 1916, ENVIRON 1,5 MILLION D’ARMÉNIENS ONT ÉTÉ EXTERMINÉS par des soldats et gendarmes turcs au cours de déportations et de massacres de grande ampleur. Les survivants ont pu fuir aux quatre coins du monde, et certains se sont installés en France. Le jeudi 24 avril dernier, une commémoration des 99 ans de ce génocide s’est déroulée au square Deleuil en présence de nombreux représentants de la communauté arménienne et d’élus.

A cette occasion, le conseiller général Claude Jorda a déclaré que « Ce génocide reste à ce jour impuni et continue d’être nié par la Turquie qui frappe à la porte de l’Europe. Pourtant en Turquie des voix de démocrates de plus en plus nombreuses s’élèvent pour demander pardon. Plus largement, nous devons nous garantir contre le négationnisme de tous les génocides. On ne négocie pas avec le négationnisme, on le combat ! Nier c’est laisser la porte ouverte à de futurs génocides. »

Trois jours plus tard, c’est au milieu du marché du dimanche —et d’un mistral violent — qu’a été célébrée la Journée du souvenir des déportés de la deuxième guerre mondiale le dimanche 27 avril. « On a mis dans les camps d’abord les démocrates, puis les communistes, puis les Juifs, mais aussi des Tsiganes, des Gitans et des Roms. La leçon n’a-t-elle pas suffi ? » a souligné Roger Meï. « Regardez ce qui se passe en Centrafrique, où chrétiens et musulmans se massacrent, regardez en Syrie ou au Sud Soudan. Les sentiments de haine se développent, notre devoir, c’est de rappeler ces choses-là. »

Deux élèves de troisième du collège Gabriel-Péri, Lucas Lepagnol et Johanna Roumani, accompagnés par leur professeur d’histoire Mostafa Khairoun, ont lu le message des déportés : « Dans nos sociétés où réapparaissent des actes et propos xénophobes, racistes, antisémites et discriminatoires, les rescapés des camps de la mort rappellent toute l’importance des valeurs de solidarité, de fraternité et de tolérance, qu’ ils n’ont eu de cesse de promouvoir et défendre depuis leur retour. Il appartient aux générations suivantes de préserver ces valeurs qui sont celles de la République. »