Saint-Yaguen : rebâtir après la tempête Energies 321 - Carole Nerini

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En début d’année, une terrible tempête s’est abattue dans le Sud-Ouest ravageant villes et villages, entraînant souvent ces derniers dans une situation financière plus que délicate. La commune de Gardanne avait alors accordé une aide exceptionnelle à la commune de Saint-Yaguen pour sa reconstruction. Huit mois après, nous avons fait le point avec Vincent Lesperon, maire de ce village.

énergies : Quels dégâts a subi votre commune suite à la tempête ?

Vincent Lesperon : Chez les particuliers, ce sont principalement des toitures et clôtures endommagées par les arbres abattus. Pour la commune, les dégâts sur les bâtiments publics (hangar, arènes, tribunes stade, salle polyvalente, église, école) s’élèvent à un montant de 8300€ remboursés en grande partie par notre assurance. Mais c’est surtout notre forêt qui a été saccagée. C’est un spectacle de désolation. L’activité sylvicole qui génère 34 000 emplois dans le massif forestier de Gascogne est mise à mal. 44 millions de m3 de bois sont à terre, soit l’équivalent de 7 années de ventes normales.

énergies : Huit mois après la catastrophe, où en êtes-vous ?

V.L. : Les conséquences sont surtout d’ordre financier pour le budget communal. Nous sommes propriétaires de 525 hectares plantés en pins maritimes. Les ventes de bois annuelles, nécessaires à l’équilibre budgétaire, représentent un tier des recettes de fonctionnement. 100 hectares ont été épargnés. Le reste de la surface est touché à 70%. C’est une perte énorme pour l’avenir, sachant qu’il faut 50 ans pour qu’un pin soit à maturité.

énergies : Comment se déroule la reconstruction  ?

V.L. : Avant de replanter les parcelles forestières, il faut les nettoyer en enlevant tous les bois abattus ou cassés. Des entreprises sont sur le terrain pour effectuer ce travail. Plusieurs propriétaires sylviculteurs, notamment les plus petits, sont découragés. Ils laissent leurs parcelles dévastées en l’état et ne veulent pas replanter. Ce qui est inquiétant pour l’avenir car la forêt de pins a un rôle économique, social, écologique et environnemental.

énergies : Qu’en est-il des aides de l’État et de la solidarité entre les communes ?

V.L. : Le Conseil municipal de Saint-Yaguen, en témoignage de reconnaissance à la ville de Gardanne qui nous a attribué une aide exceptionnelle de 5 000€ après la tempête, a décidé de donner le nom de “Parcelles de Gardanne” à une partie de notre forêt lors de la replantation. Je veux encore remercier Roger Meï et les membres de son Conseil municipal pour ce geste de solidarité. Depuis le mois de janvier, nous avons eu droit de la part de l’État a beaucoup d’effets d’annonces et de promesses. Force est de constater, à ce jour, que les communes forestières sinistrées comme la nôtre n’ont reçu aucune aide de sa part. Seule l’association des Maires des Landes nous a aidés avec le versement de dons provenant de particuliers et de communes de France comme la vôtre.