Scolaire

Rythmes scolaires : bilan des Tap Energies 427 - Carole Nerini

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Cette rentrée scolaire a été marquée par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Malgré l’opposition de la municipalité sur le fond, le choix de proposer un projet éducatif solide aux enfants gardannais a été fait et réfléchi bien en amont. Trois mois après la mise en place des Tap (Temps d’activités périscolaires), voyons comment cela fonctionne.

LES DÉBUTS ONT ÉTÉ DIFFICILES, LE PERSONNEL RELEVANT DES SERVICES CHARGÉS DE METTRE EN PLACE LES TAP NE S’EN CACHE PAS, MALGRÉ LA DÉCISION ANTICIPÉE DE DONNER UN SENS À LA FOIS LUDIQUE ET ÉDUCATIF À CES NOUVEAUX TEMPS PÉRISCOLAIRES. Dès la fin de l’année 2013, le secteur de l’Éducation s’est penché sur la question, multipliant les rencontres avec les professionnels du rythme biologique de l’enfant, les enseignants, et les familles.

« Nous avons commencé par soumettre aux parents un questionnaire portant sur leurs souhaits en terme d’organisation de la semaine, » souligne Valérie Laurent, responsable du secteur de l’Éducation à la Mairie. « L’école le mercredi matin l’a remporté. Restait ensuite à organiser pour chaque groupe scolaire ce temps d’activités que l’on voulait constructif pour les enfants. De nombreux projets ont été présentés, nous avons répondu aux inquiétudes des parents à plusieurs reprises. Il nous restait ensuite à organiser concrètement les deux heures de Tap pour chaque école. »

Et ce ne fut pas une mince affaire car de cette réforme des rythmes scolaires découlent l’occupation des salles, les transports scolaires, une réorganisation des accueils de loisirs, et bien entendu les questions de financement et de personnel, dépendantes du nombre d’inscrits. L’inspectrice de l’Éducation nationale a félicité la municipalité pour son engagement autour des Tap.

AU MOIS DE JUIN, IL A ÉTÉ DEMANDÉ AUX FAMILLES D’INSCRIRE (OU PAS !) LEURS ENFANTS À CES TAP afin de pouvoir estimer le nombre d’animateurs à recruter, à former. Certains l’ont fait, d’autres ont attendu le mois de septembre. Aujourd’hui, sur les 1 800 élèves scolarisés en maternelle et en élémentaire, 1500 sont inscrits aux activités.Des activités qui, comme le rappelle Anthony Pontet adjoint aux Affaires scolaires,

« sont obligatoires une fois que l’inscription a été faite, pour des raisons d’organisation, mais aussi de sécurité. Nous attachons une grande importance à la qualification du personnel qui encadre les enfants. Un programme de formation, de professionnalisation aux métiers de l’animation concernera l’ensemble des animateurs et des directeurs de Tap des six groupes scolaires. Sur la question financière, nous avons demandé le “Fonds d’amorçage” attribué par l’État, cela représente 50 € par enfant inscrit, versés uniquement l’année de la mise en place des Tap. La Caf verse également une aide spécifique de 0.50 €/enfant pour un maximum de 3 heures par semaine, soit au maximum 54 € par an et par enfant, reste à la charge de la Ville plus de 400 000 €, une nouvelle prise en otage du gouvernement, une nouvelle preuve de son désengagement. »

SUR LE TERRAIN, LES ENFANTS JOUENT LE JEU ET PROFITENT PLEINEMENT DES ACTIVITÉS QUI LEUR SONT PROPOSÉES durant ces deux heures (lire ci-contre), même si pour certains, les journées se transforment en un véritable parcours du combattant. « Nous avons voulu favoriser l’accès de tous les enfants aux pratiques culturelles, artistiques, sportives, de loisirs, ainsi qu’aux loisirs éducatifs à travers des objectifs partagés avec les équipes enseignantes et les parents, » expliquent Marie-Ange Chappe et Marc Poizat du secteur de l’Éducation.

« Bien qu’il y ait eu quelques difficultés au départ, tout se met en place petit à petit et nous sommes globalement satisfaits du fonctionnement même si des aménagements restent à faire. Nous tenons à remercier l’ensemble des enseignants pour leur collaboration car c’est ensemble et grâce à cette volonté que nous réussirons. »

Le personnel travaille actuellement sur le programme du prochain trimestre avec des thématiques différentes : petits reporters, découverte des jeux du monde, activités manuelles dites hors du commun, expression corporelle ou encore La Bcd des maternelles feront partie des activités proposées. Un questionnaire élaboré par le secteur de l’Éducation a été distribué aux familles et aux enfants afin d’étudier les remarques, adapter les besoins et faire en sorte que ces Tap correspondent aux mieux aux souhaits des petits comme des adultes.

Concrètement, que font les enfants ?

Les activités du Tap sont différentes en maternelle et en élémentaire. Entre septembre et décembre, les plus petits se sont vus proposer des animations en fonction de leur rythme, tout en douceur. En début de séance, place au rêve, au jeu ou à la flânerie dans un espace réservé à la détente où l’enfant prend le temps de jouer, de lire, ou de ne rien faire... Ce sont ensuite des activités autour du dessin, de la peinture, du découpage, du collage, de la confection d’une fresque ou encore des jeux collectifs, des lectures, des jeux théâtraux, jeux de mémoire, de réflexion et d’observation qui ont été mis en place.

Les plus grands ont participé à une initiation à divers sports, à des jeux d’expression (jeux de mime, chorégraphies, création de sketches et parodies), à des jeux d’écriture ou d’expression, à des activités d’arts plastiques, de loisirs créatifs, de graphisme, de musique, de jeux collectifs pour développer réflexes, esprit d’équipe et solidarité. La culture scientifique s’est également invitée dans les écoles où des intervenants ont mené des expériences pratiques dans le domaine de l’eau, l’électricité, l’optique, la lumière et le corps.

La découverte du plaisir de lire en laissant voguer son imagination en a séduit plus d’un, tandis que la prévention routière était au programme d’un autre groupe qui s’est initié aux dangers de la route de façon ludique. Le programme du premier trimestre 2015 vous sera communiqué par l’intermédiaire de vos enfants courant janvier.

Un bouleversement des rythmes

Les nouveaux rythmes scolaires ne vont pas forcément de pair avec le rythme biologique des enfants. Pour eux aussi, c’est une modification difficile à intégrer. Car si les journées de travail sont allégées grâce à la réforme, les enfants se lèvent cinq jours par semaine (même s’il n’y a pas un grand changement pour ceux dont les parents travaillent) et l’attention demandée à l’école est différente de celle des centres de loisirs ou des grands-parents.

Aussi, comme le constatent plusieurs enseignants, « On sent bien qu’à partir du jeudi, les élèves sont plus fatigués, la concentration n’est plus la même qu’en début de semaine. Chez les plus petits, certains enfants de moyenne et grande section de maternelle recommencent à faire des siestes ! »

Mise en place pour alléger les journées et favoriser les apprentissages fondamentaux le matin, cette réforme fera l’objet d’une évaluation sur le plan national en juin 2015. Le bénéfice pédagogique sera-t-il à la hauteur des moyens engagés ? Verdict dans quelques mois.