Dossier

Rythmes scolaires : Gardanne agit Energies 436 - Stéphane Conty

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En mars, le maire Roger Meï et ses adjoints Jocelyne Masini et Anthony Pontet sont allés à la rencontre des parents dont les enfants sont inscrits dans les Temps d’activités périscolaires (Tap). L’occasion d’un premier bilan et d’échanger avec eux sur de possibles améliorations.

Lancés dans toutes les écoles de la ville à la rentrée 2014-2015 suite à la réforme des rythmes scolaires, les Temps d’activités périscolaires (Tap) concernent potentiellement tous les enfants de la ville scolarisés en maternelle et primaire. Même si la participation à ce dispositif n’est pas obligatoire, près de 80 % des 1800 élèves des écoles de la ville en bénéficient à raison de deux heures hebdomadaires.

L’élaboration de son contenu et de son organisation avait d’ailleurs donné lieu à de nombreuses rencontres des élus de la Ville avec les parents d’élèves et des personnels de la Mairie ou de l’Éducation nationale durant l’année scolaire 2013-2014.

UN ENCADREMENT QUALIFIÉ

Une fois par semaine les enfants sont pris en charge par des animateurs pour pratiquer des activités sportives, artistiques, scientifiques ou culturelles. « La Ville a mis en place un plan de formation pour professionnaliser les agents recrutés comme animateurs. Tous ont ou finalisent l’acquisition du Bafa (ndlr. Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et du BPJEPS (ndlr. Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) pour les directrices de Tap. Ils participent régulièrement à des formations spécifiques sur le métier, la posture d’animateur, la mise en place d’activités. C’est une démarche indispensable pour la Ville qui a choisi d’apporter de la qualité dans la mise en oeuvre des Tap, » explique Valérie Laurent, responsable du secteur Éducation de la commune.

Dans les classes de primaire, des intervenants en musique, arts plastiques, sciences, prévention, sport et culture, tous agents dans les services municipaux, dans les écoles de musique et d’arts plastiques, au service des sports ou encore à la médiathèque, organisent également des ateliers spécialisés.

UN CONTENU QUI RÉPOND À UN PROJET ÉDUCATIF

« Jusqu’aux vacances de la Toussaint nous avons favorisé la découverte de ces activités de manière collective, pour développer la sociabilité, l’acquisition de règles de vie commune », souligne Valérie Laurent.« Depuis nous avons aussi introduit des activités plus spécialisées pour favoriser l’éveil de l’enfant dans le domaine abordé. »

La commune a défini un Projet éducatif territorial (PEDT) qui formalise une démarche permettant aux collectivités territoriales volontaires, de proposer à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi la complémentarité des temps éducatifs. Il s’agit d’une démarche menée en partenariat avec les services de l’État concernés et l’ensemble des acteurs éducatifs locaux.

« Les Tap s’inscrivent dans le PEDT qui prévoit comme objectifs éducatifs le développement de l’ouverture d’esprit, l’apprentissage des règles de vie, la construction de la confiance en soi, la pratique du langage, du sport, des arts et de la culture, ainsi que la découverte de cultures partagées. De fait, toutes les activités proposées dans le cadre des Tap travaillent sur ces objectifs. Attention toutefois, nous avons une approche spécifique pour les enfants de maternelle qui ont des besoins différents de leurs aînés. C’est le rythme de l’enfant qui prime. Les animateurs sont d’ailleurs formés pour ça, » rappelle Valérie Laurent.

Un rythme qui est visiblement respecté quand on voit le plaisir que semblent prendre les enfants à se rendre aux temps d’activités périscolaires. Et après tout, n’est-ce pas là l’essentiel ?

QUESTIONS À

Jocelyne Masini et Anthony Pontet Adjoints au maire délégués à l’Enfance et au Scolaire

Énergies : Comment la Ville a mis en œuvre la réforme des rythmes scolaires ?

Anthony Pontet  : En préambule je souhaite rappeler que nous étions contre cette réforme qui pour nous ne répond pas aux rythmes biologiques des enfants, et représente un désengagement de l’État qui ne finance qu’une infime partie des plus de 500000€ que cette première année a coûté à la Ville. Malgré tout nous avons voulu en faire un atout pour les enfants en les faisant bénéficier d’activités culturelles, sportives et artistiques. Notre objectif premier était qu’un maximum d’enfants y participent, et sur ce point c’est une réussite puisque plus de 80% des enfants scolarisés à Gardanne sont inscrits dans le dispositif.

Nous avons voulu aussi mettre l’accent sur la continuité éducative avec les autres domaines où nous intervenons auprès des enfants, comme par exemple les centres de loisirs, la pause méridienne et les diverses activités périscolaires. Une continuité qui se traduit notamment sur le contenu avec un travail sur la citoyenneté et les règles du vivre ensemble.

L’un des aspects positifs est que nous avons pu pérenniser 32 emplois, notamment pour certains agents qui étaient à temps partiel sur les autres temps périscolaires. Nous mettons aussi l’accent sur leur formation pour que leur action auprès des enfants soit la plus qualitative possible.

Énergies : Des réunions d’étape avec les parents se sont dernièrement déroulées dans toutes les écoles, qu’en est-il ressorti ?

Jocelyne Masini : Nous sommes effectivement allés à la rencontre des parents pour faire un premier bilan avec eux, et globalement les retours sont très positifs. Les deux principaux points qui sont ressortis concernent un manque d’information et le goûter. Le déficit d’information sur les activités proposées aux enfants durant les temps d’activités est revenu à chaque réunion. Pour y répondre nous avons rapidement créé un espace d’information sur le site internet de la Ville, dans la rubrique Éducation.

On y trouve une présentation de l’équipe qui gère les temps d’activités périscolaires et pour chaque école, le programme des activités qui sera régulièrement mis à jour. Ce programme est désormais également affiché dans chaque école. Second point sur lequel nous avons été interpellés, le goûter offert par la Ville aux enfants qui dans sa première mouture s’est révélé insuffisant pour certains d’entre-eux. Nous avons rectifié le tir en revenant aux fondamentaux avec du pain, du chocolat et un fruit de saison.

Des parents nous ont aussi demandé pourquoi il n’y avait pas d’associations qui intervenaient durant le temps des Tap. La mise en oeuvre de la réforme a un coût important pour la Ville, et pour le contenir nous avons fait le choix, au moins dans un premier temps, de faire appel aux compétences disponibles dans les services municipaux, qui d’ailleurs se sont rapidement mobilisés.

POINTS DE VUE CROISÉS

Marc Poizat coordinateur des Temps d’activités périscolaires

Les activités proposées durant les Temps d’activités périscolaires sont pratiquées par cycles, un cycle se déroulant sur la période qui va entre deux périodes de vacances scolaires. Il s’agit d’activités culturelles, sportives ou de loisirs. Pour les élèves en cours élémentaire il y a aussi des ateliers animés par des intervenants de la médiathèque, des écoles de musique et d’arts plastiques, du service des Sports et aussi une intervenante en sciences.

Les enfants ne communiquent pas forcément en détail ce qu’ils font et les parents ont parfois l’impression qu’ils font toujours la même chose, d’où une demande de leur part de plus d’informations. C’est pourquoi au début de chaque cycle, nous allons indiquer les activités dans chaque école sur le site internet de la Ville.

Angélique Garcia professeur de musique et intervenante TAP

Dans les ateliers musicaux l’objectif est de développer la culture musicale, le sens de l’écoute et la concentration des enfants. Chez les plus petits, en CP et CE1, nous avons décidé d’axer le projet sur la découverte des musiques du monde et d’instruments typiques à travers un conte musical. Avec les plus grands, nous travaillons la découverte des styles musicaux et des instruments à travers le temps, ainsi que l’animation d’ateliers de percussions corporelles durant lesquels les enfants découvrent les rythmes en tapant sur différentes parties de leur corps.

Nous avons aussi l’apprentissage du chant à travers des musiques de dessins animés. Certains enfants fréquentent déjà l’école de musique et sont moteur dans le groupe. Ils montrent aux autres ce qu’ils font, apportent leur instrument pour le faire découvrir aux autres, et qui sait, peut-être faire naître des vocations.

Sophie Ronca maman de Louis et Anaïs

Moi j’aime bien aller aux ateliers, avec mes copains on s’amuse bien. On joue à ballon prisonnier, on dessine. La dernière fois j’ai dessiné une fleur et j’ai fait la tige avec une paille explique Louis, élève en cours préparatoire. Et puis le goûter est bon, meilleur que celui d’avant. En effet le goûter semblait insuffisant, souligne Sophie Ronca. D’une manière générale les enfants ne me parlent pas beaucoup de ce qu’ils font quand ils sont à l’école.

Mais quand même, Louis s’amuse et on voit que ça lui plait. Et puis il revient souvent avec des choses qu’il a faites durant les ateliers. Par contre Anaïs qui est en première section de maternelle, je sens qu’elle a du mal à aller à l’école tous les matins. La coupure du mercredi ça faisait du bien aux plus petits. Ce que je trouve bien aussi ce sont les rencontres avec les animateurs.

LES POINTS CLÉS
- Un dispositif qui concerne toutes les écoles maternelles et primaires de Gardanne et près de 80 % des enfants qui y sont scolarisés.
- Une exigence de qualité dans les contenus des activités proposées aux enfants qui répondent aux objectifs du projet éducatif territorial.
- Un plan de formation pour les animateurs en adéquation avec les attentes de qualité éducative.
- Des rencontres avec les parents pour expliquer la démarche et répondre à leurs questions.
- La mise en ligne d’un espace dédié sur le site internet de la Ville pour tenir les parents informés des activités proposées à leurs enfants durant les temps d’activités périscolaires.

1400
c’est le nombre d’élèves actuellement inscrits aux Tap

46
animateurs et intervenants sont mobilisés sur les Tap

13
écoles primaires et maternelles sont concernées par le dispositif