Economie

Rio-Tinto Alcan : usine vendue Energies 374 - Stéphane Conty

Publié le

Le groupe Rio-Tinto Alcan vient d’annoncer qu’il avait vendu son activité d’alumines de spécialité en Europe, dont le siège est à Gardanne (ex Pechiney). L’acheteur est le fonds d’investissement HIG European Capital Partners. Si celui-ci a indiqué vouloir développer l’activité, les salariés s’interrogent sur l’avenir de leur entreprise.

Le projet de cession concerne quatre usines, dont trois en France avec Gardanne, soit un total de 730 emplois directs. Le site de Gardanne c’est quelque 450 emplois directs et environ 330 sous-traitants locaux qui entrent tous les jours sur le site. A Gardanne la cession concerne le pôle alumines de spécialité et l’usine de production, mais n’inclut pas le pôle d’excellence technologique qui concerne la recherche et développement (R&D), soit environ 60 personnes qui restent dans le giron de Rio-Tinto Alcan.

Lors d’une conférence de presse organisée sur le site de Gardanne le 29 mars, Frédéric Ramé, directeur général des Alumines de spécialité a indiqué que « HIG est un fonds spécialisé dans les entreprises de taille moyenne à fort potentiel de développement et à forte valeur ajoutée. Ce qui fait la valeur de notre entreprise et intéresse HIG, ce sont les compétences et le savoir- faire de nos équipes, c’est notre réseau commercial et nos clients sur différents marchés.  »

En 2011 l’activité Alumines de spécialité en europe a réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, avec 75 % des ventes à l’export, dont plus de 30 % hors Europe. HIG annonce qu’il souhaite « accompagner le développement de l’entreprise notamment sur les alumines de spécialité à forte valeur ajoutée, le développement des efforts de recherche et développement et le renforcement de la compétitivité. C’est un projet qui n’a pas d’objectifs de restructuration ou de diminution des effectifs, » souligne Henri Thomas, directeur d’établissement.

Le 10 avril, lorsque les représentants syndicaux ont rencontré le Maire Roger Meï et Yveline Primo, première Adjointe, ils se sont montrés beaucoup plus circonspects dans leurs propos. « Lors du comité d’entreprise du 4 avril, ils ont présenté leur projet. Ils sont là pour quatre à six ans en moyenne, puis ils revendent l’entreprise et c’est là qu’ils font leur bénéfice. Mais après ça, que devient l’entreprise ? » s’interroge Christian Merono, porte parole de l’intersyndicale.

« Ils veulent développer les alumines de spécialités. Le problème c’est que nous sommes soumis au marché, avec des cycles. On risque donc la mise en faillite si ça ne marche pas aussi bien que souhaité. Aujourd’hui nous n’avons aucune garantie sur rien. »

Autre question abordée, l’arrêt des rejets en mer des boues rouges prévu pour 2015 et le stockage à Mangegarri où l’entreprise souhaite installer un filtre presse (pour diminuer les émissions de poussière). Une question essentielle pour la pérennité du site au-delà de 2015 à laquelle le repreneur devra apporter des réponses.

Centrale thermique : la direction recule

Mardi 3 avril près de 400 salariés de la Snet/E.on accompagnés d’élus des communes concernées, dont Yveline Primo première Adjointe au maire et Valérie Pona pour Gardanne, manifestaient à Paris devant le siège social de l’entreprise pour protester contre un projet de fermeture de cinq unités de production en 2013, assortie de la suppression de 535 emplois directs.

Face à cette mobilisation, la direction d’E.on France a retiré son projet et s’est engagée sur un certain nombre de revendications. Une question sur laquelle nous reviendrons prochainement.