Urbanisme

Rénovation du cours, six ans d'un chantier monumental Energies 383 - Stéphane Conty

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Débutés le 2 octobre 2006, les travaux de rénovation du Cours viennent de s’achever, lui donnant sa nouvelle physionomie pour les décennies à venir. C’est un Cours plus aéré, plus moderne et plus arboré qui va ainsi être inauguré le 20 octobre prochain. Retour sur ces six années de travaux et les nouveautés qu’ils ont apportées.

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20 octobre 2012 : une grande fête pour l’inauguration du cours

Lorsque la décision de réaménager le Cours de Gardanne a été prise, le projet devait répondre à certains impératifs, comme la réappropriation du centre-ville par les piétons. Les espaces piétonniers ont ainsi gagné 4500 m2 sur l’ensemble du projet.

Bien que modifiée, la circulation a été maintenue sur l’ensemble du Cours, de même que la gratuité du stationnement avec l’instauration en journée d’un système de zone bleue. Celuici peut maintenant être modulé sur l’ensemble du Cours, permettant d’en fermer tout ou partie à la circulation en fonction de besoins ponctuels tels que la tenue d’animations de rue et d’activités foraines, ce qui répond à une autre préoccupation, la dynamisation des commerces du centre-ville. Ces derniers bénéficient également de la possibilité d’occuper une partie de l’espace public, une perspective particulièrement intéressante pour les bars et cafés.

Avec le réaménagement du Cours, c’est toute l’organisation du dépôt et du ramassage des ordures ménagères et des points d’apport volontaires qui a été modifiée. Place aux conteneurs enterrés qui outre leur indéniable avantage en terme d’esthétique, permettent d’éviter le problème des sacs déchirés dont le contenu se répand sur la chaussée, ainsi que le dépôt des poubelles quand les usagers le souhaitent, et non plus obligatoirement durant la période de ramassage.

Enfin, l’aspect visuel a évidemment été primordial, et s’est traduit par le choix des matériaux, du mobilier urbain et la volonté de conserver autant que possible les magnifiques platanes qui ornent le Cours depuis des décennies. D’autres essences plus petites ont également été plantées, si bien que le Cours compte désormais une quarantaine d’arbres de plus qu’avant les travaux. Étant donnée son ampleur et sa position au coeur de la ville, ce chantier ne s’est pas réalisé d’un seul tenant mais en trois phases distinctes, avec entre chaque phase de travaux une période de transition d’environ un an.

Une manière de procéder qui a présenté plusieurs avantages comme l’avait souligné Jeannot Menfi, Adjoint au maire délégué aux travaux, lors d’une interview pour énergies en juillet 2007 : « Les riverains et usagers du centre ville peuvent “récupérer” un peu entre chaque phase de travaux, ceux-ci occasionnant quand même pas mal de désagréments. Autre avantage, financier celui-là, c’est que nous pouvons lisser les dépenses liées aux travaux sur plusieurs années. C’est de cette manière que la Ville peut réaliser un chantier de cette ampleur sans augmenter les impôts locaux ni s’endetter. Avec un taux d’endettement de 3,2%, la commune de Gardanne est largement en dessous de la moyenne nationale. La commune n’a ainsi aucun problème pour financer la rénovation du Cours. »

Séquence 1 : Carnot (2006-2007)
C’est par le boulevard Carnot que la rénovation du Cours a débuté. Afin de réduire au minimum les nuisances induites par la tenue d’un tel chantier, les travaux ont été divisés en trois phases permettant de maintenir la circulation automobile sur l’ensemble du Cours. Attaqués le 2 octobre 2006, ces travaux concernaient une partie du boulevard Carnot comprise entre le rond-point de la gare et l’avenue Charles de Gaulle. Un réaménagement en surface des largeurs de trottoirs, voiries et agencement du stationnement, mais aussi en profondeur avec la reprise de tous les réseaux tels que gaz, électricité, assainissement et eau potable. Pour mener à bien ces travaux il a été nécessaire de décaisser rapidement toute la surface du chantier sur une profondeur de 80 cm, ce qui n’a pas été sans poser quelques difficultés aux riverains du fait de l’absence de trottoirs.

La seconde phase de travaux a concerné la section du boulevard Carnot comprise entre l’avenue Charles de Gaulle et le Faubourg de Gueidan. Durant cette phase, la fontaine de Gueidan a été déplacée pour se situer dans l’axe central du Cours et retrouver sa place initiale, en bénéficiant au passage d’un système d’alimentation et d’évacuation de l’eau neuf et plus performant. La troisième phase s’est attaquée aux abords du rond-point de la gare ainsi qu’à la limite avec le boulevard Bontemps. Le coût des travaux de la partie Carnot s’est élevé à 2,5 millions d’euros.

Séquence 2 : Forbin-Bontemps (2009-2010)
Après une année de transition, la deuxième phase des travaux du Cours a débuté le 16 février 2009 au boulevard Bontemps, première étape d’un chantier de quelques 18 mois divisée en quatre temps. Une phase qui s’est avérée particulièrement délicate, sa position centrale sur le Cours ayant imposé de concilier les contraintes d’un tel chantier avec les nécessités liées au bon fonctionnement des commerces durant cette période difficile, les attentes des riverains en matière d’accessibilité et les impératifs de circulation dans le centre-ville.

Les travaux se sont donc déroulés en quatre temps, avec pour chacun une zone de chantier différente, permettant le maintien de la circulation et de l’accès aux commerces. Les travaux achevés, il en a résulté une plus grande place accordée aux piétons, la disparition de la contre-allée, la circulation automobile ne se faisant plus que sur l’axe central passé en zone 30. En contrepartie les piétons y ont gagné de larges voies de passage et les commerçants ont maintenant la possibilité d’investir cet espace. Les taxis, autrefois installés sur le cours Forbin, se sont installés en bordure de la place Marcel-Pagnol, à l’angle du cours Forbin et de la rue Jules-Ferry. Le coût des travaux sur cette deuxième tranche Bontemps-Forbin s’est élevé à 3,5 millions d’euros.

Séquence 3 : République (2011-2012)

Partie la plus large du Cours, le cours de la République a fait l’objet de la troisième et dernière campagne de travaux, avec un démarrage du chantier le 14 mars 2011. Les travaux ont duré environ 18 mois et on été divisés en quatre temps, le premier concernant les espaces piétons et les contre-allées du cours de la République, le square Deleuil et une petite partie du cours Forbin, côté cinéma. Sur cette première période qui a duré presque un an, la circulation sur la voie centrale à double sens du cours de la République a été conservée, assurant la continuité de la circulation automobile vers l’avenue de la Libération d’un côté, et vers le cours Forbin de l’autre.

Si la fontaine n’a pas changé de place à l’issue des travaux, le monument aux morts a quant à lui été déplacé vers le centre de la vaste esplanade centrale. A l’issue des travaux, la circulation passée en sens unique se fait en giratoire, la chaussée centrale ayant disparu. Le haut du Cours, en direction de la Maison du Peuple, est maintenant orné d’une fontaine monumentale équipée de jets d’eau. Le chantier de cette troisième phase a coûté 4,25 millions d’euros.

D’importants travaux sur le réseau pluvial

Autrefois l’emplacement du Cours constituait le lit du ruisseau St- Pierre, qui maintenant passe directement sous la colline du Cativel via le Perça. Quand le Cours a été construit, une galerie d’environ 1m de large sur 1m40 de haut fut réalisée pour permettre l’écoulement du ruisseau. Depuis que le ruisseau a été dévié, cette galerie sert de réseau pluvial. Une étude réalisée en amont des travaux a révélé que cette galerie était fortement endommagée en deux points, soit sur 50 m sous le cours de la République, et sur 100 m sous les boulevards Carnot et Bontemps, à peu près entre le parvis de l’église et le début de l’avenue Charles de Gaulle.

Concernant cette dernière section, des travaux de réhabilitation avaient donc été entrepris en parallèle du réaménagement du boulevard Carnot. « Afin d’apporter le moins de gêne possible aux riverains et aux commerçants, la municipalité a préféré, pour procéder à la réhabilitation des ouvrages pluviaux, opter pour une méthode moderne à laquelle de plus en plus de villes ont désormais recours, » avait alors expliqué Jeannot Menfi, Adjoint aux travaux. « Celle-ci consiste à procéder à une consolidation par un tubage progressif dans lequel a été injecté du ciment liquide permettant de renforcer la chaussée. »

La vieille-ville s’ouvre sur le Cours

En parallèle des travaux du Cours, un autre chantier débuté en novembre 2008 a permis la réalisation de la Montée de la Fraternité afin d’ouvrir le centre ancien sur le cours Forbin. Ces travaux entrent dans le cadre de la politique municipale de rénovation et de requalification de la vieille-ville au même titre que les réalisations de la montée du Castrum avec la place de la Bergerie et de la rue Paradis. Le résultat final est donc un escalier en double montée, où alternent petites marches et larges paliers arborés et pavés, agrémentés de quelques bancs publics depuis le cours Forbin jusqu’à une place située en bordure de la rue Courbet. Un lavoir avec pergola y a été aménagé. Des plantations sont venues compléter et embellir l’ensemble. Le coût du projet s’est élevé à 463 000 €.