Il nous fait aimer Gardanne

Quand l’artiste rencontre l’humain Energies 431 - Carole Nerini

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Après s’être éloigné de la commune pendant plusieurs années, il savait qu’il fallait qu’il y revienne pour se ressourcer, réapprendre à vivre, s’exprimer librement…

SI LA VIE SOURIT À PATRICK COLNAT AUJOURD’HUI, IL N’EN A PAS TOUJOURS ÉTÉ AINSI. CE SOURIRE, C’EST À GARDANNE QU’IL L’A RETROUVÉ ; par ses rencontres, son engagement, sa bataille pour y parvenir. A 52 ans, et après quelques années qui ne lui ont rien épargné, Patrick se retrouve avec un prix entre les mains, devant des centaines de personnes qui ont les yeux braqués sur celui qui ne comprend pas bien ce qu’il lui arrive. C’était le 3 février, lors de l’ouverture du 36e Salon des arts organisé par l’école d’Arts Plastiques.

« La toile que j’ai choisie d’exposer reflète un état d’âme, c’est une expression de ce que je ressens lorsque je peins. Elle n’est pas jolie, d’ailleurs j’ai horreur de cette expression, mais c’est ce que j’avais besoin de montrer. A travers mes des dessins, j’exprime des sentiments, je me vide, je peins pour moi. C’est je pense sur ce message que j’ai voulu faire passer que le Prix m’a été attribué, il y avait à ce salon des oeuvres d’une grande qualité… et ça fait chaud au coeur. »

LES BONNES PERSONNES, AU BON MOMENT

Lorsque Patrick retrouve Gardanne en 2013, il se rapproche avant tout de son fils qu’il pourra ainsi voir plus souvent. Mais son état de santé est fragile, et ses recherches d’emploi infructueuses. Le moral n’est pas au beau fixe mais qu’importe, il frappera à toutes les portes pour s’en sortir, et en attendant il va aider les autres sur des actions de bénévolat, c’est décidé.

« J’ai poussé la porte du dispositif Citoyen solidaire et là j’ai rencontré des personnes extraordinaires, cela faisait longtemps que je ne me retrouvais pas dans une ville à taille humaine avec de vrais engagements. Ce lieu est unique, il lie les gens les uns aux autres, il favorise le partage et l’entraide, c’est un puits de réconfort. Je voulais retourner à une vie sociale qui ait du sens et je suis également intervenu auprès du Secours populaire, des Restos du coeur. Puis grâce à ce réseau, j’ai su qu’un poste en insertion était à pourvoir à la Ressourcerie gérée par Évolio. »

Et depuis une année, c’est entre autre à Patrick, à son sérieux, à son talent d’artiste que l’on doit la rénovation et la création de meubles et d’objets qui s’y revendent. Une belle histoire vient de commencer, celle d’un homme qui répond à la question « Est-ce qu’on vit de ses oeuvres ? » par « Non, on en meurt… » A méditer.