Pourquoi Fontvenelle est à sec Energies 443 - Bruno Colombari

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En octobre dernier, le plan d’eau de Fontvenelle a été vidé pour être débarrassé de la vase déposée au fond. Depuis plus de vingt ans, il sert de bassin d’agrément et protège surtout la partie basse de la commune des inondations.

Petit exercice de calcul pour commencer. Sachant que le plan d’eau de Fontvenelle mesure environ dix mille mètres carrés, et que sa profondeur moyenne est d’un mètre, combien de litres d’eau contient-il ? Dix millions, bravo. Ça, c’est quand il ne pleut pas. Car la vocation première de ce plan d’eau, c’est de servir de bassin de rétention en cas de fortes précipitations. Il est calibré pour absorber sans problème une crue décennale, soit l’équivalent de 15000 mètres cubes supplémentaires (quinze millions de litres si vous avez bien suivi). Placé au point le plus bas de la commune, « Il recueille des eaux de ruissellement qui descendent du bassin versant de Bompertuis, » explique Joël Bossy, responsable des réseaux pluviaux aux services techniques de la Ville. « En temps normal, il est alimenté par les eaux d’infiltration, par une nappe souterraine et par le canal de Provence. »

Des brochets, des blackbass et des écrevisses

À sa création, en 1993, il captait aussi les eaux pompées dans les galeries de la mine. Depuis, il reste un lieu très prisé par les amateurs de pique-nique dès qu’il fait beau et par les pêcheurs comme l’explique William Ragot, président de l’association Gardanne Pêche : « On y trouve des brochets, des blackbass, des gardons, des carpes, des sangres, des écrevisses... Il y a deux ans, on a eu une mortalité importante dans le plan d’eau. Avec la chaleur, la vase déposée au fond a formé de la mousse qui a fermenté en capturant l’oxygène. C’est pourquoi nous avons demandé une vidange et un nettoyage de l’étang. »

Le chantier a commencé mi-octobre, il a fallu près de trois semaines pour vider l’étang à l’aide d’une pompe. L’eau a été évacuée dans le déversoir de crue tout proche, avec un système de filtre par des bottes de paille. Une fois le plan d’eau vidé, ne restera qu’une fosse d’un mètre quarante de profondeur remplie d’eau dans laquelle se regrouperont les poissons qui peuplent l’étang. « Une pêche électrique sera organisée par la fédération de pêche des Bouches-du-Rhône, explique William Ragot. Cela permettra de savoir quelles espèces s’y trouvent, d’en déplacer certaines dans des bassins de plus grande taille et éventuellement d’en amener d’autres ici. » Les travaux seront terminés en janvier, la pêche reprendra le 12 mars, ce qui laissera deux mois aux poissons pour s’acclimater à leur nouveau bassin.

Quant aux utilisateurs des abords du plan d’eau, on peut espérer qu’ils fassent eux aussi un effort. « Si vous voyiez la quantité de cannettes et d’emballage de fast-food qu’on ramasse tout autour ! On rappelle aussi qu’il ne faut pas nourrir les canards avec du pain, c’est très mauvais pour eux. »